18 décembre 2008, 18h45 :
Pia se plaça devant l'objectif de l'appareil photo, mal à l'aise. Elle regarda autour d'elle avec une certaine appréhension, jaugeant les gens qui s'affairaient autour du matériel photographique disposé dans la pièce. Elle se tourna finalement vers le jeune homme qui faisait mes derniers réglages sur son appareil.
-Jack, c'est vraiment obligé d'être en sous-vêtements pour faire de la publicité pour cosmétiques ?
-Ça va bien se passer, détends toi. Il vont te donner des vêtements plus tard si j'ai bien compris.
Elle poussa un long soupir, et se frotta les mains l'une contre l'autre pour tenter de se calmer.
L'équipe qui assistait Jack ce soir là avait quitté les lieux depuis un bon moment, et il rangeait son matériel quand un bruit de talons le fit lever la tête.
-Tu aimes tellement la robe qu'ils t'ont donné que tu as décider de ne pas l'enlever ?
-Très drôle. Je n'y arrive pas. Tu peux m'aider ?
Il acquiesça et se mit derrière elle pour défaire les nombreux nœuds compliqués et la fermeture éclair de la robe qu'elle portait pour la dernière série de photos.
-Je suis désolée pour Laura et toi. Dit-elle après un instant de silence.
-T'excuse pas, elle était chiante de toute façon.
-Elle a rompu à cause de moi ?
-Elle était juste jalouse, ne t'inquiètes pas pour ça.
-Désolée.
-C'était ce qu'on appelle une relation par intérêt, et puis elle était trop au-dessus de mes moyens.
La jeune fille rigola à l'entente du caractère avide de l'ex-compagne de son ami. Les doigts du photographe effleurèrent le peau de son dos alors qu'il essayait avec difficultés de défaire les liens serrés. Un frisson la parcourant, tel un courant électrique, et elle retint momentanément sa respiration. Il se rapprocha d'elle, et repoussa ses cheveux qui lui tombaient dans le creux des épaules sur un côté, et chuchoter à son oreille, son souffle balayant son peau et l'habillant de frissons agréables.
-Tu étais magnifique ce soir, le mec de l'éclairage ne pouvait pas te quitter du regard une seule seconde.
Ses lèvres, encore colorées d'un rose soutenu, s'étirèrent en un sourire.
-J'en était presque jaloux.
Jack avait réussit à défaire les nœuds, il ne lui restait plus qu'à faire glisser la fermeture éclair. Elle sentit les lèvres du photographe planter de petits baisers derrière son oreille, et descendant vers son cou. Elle ferma les yeux, et laissa sa tête partir en arrière, tandis que ses mains avaient pris place sur ses hanches.
-Jack, fit-elle ne se détachant de lui. On ne devrait pas faire ça.
-Je suis célibataire Pia.
Il caressa son visage de ses pouces, plantant son regard dans le sien, ses lèvres approchant dangereusement les siennes. Elle ne répondit pas au baiser tout de suite, mais lentement, ses mains remontèrent le long du torse du brun, jusqu'à se perdre dans ses cheveux.
-Jack, souffla-t-elle, alors qu'il se détachait pour reprendre son souffle. Je suis vierge.
Il la regarda de nouveau, tandis qu'elle se mordait nerveusement la lèvre inférieure.
-Je ferais attention, promis. Tu me fais confiance ?
Elle hocha positivement la tête, et le laissa glisser la fermeture éclair de la robe, qui tomba à ses pieds, et croisa les bras sur sa poitrine.
-Ne te caches pas, tu es magnifique.
Il lui prit la main et l'entraîna sur le canapé en cuir noir, calé contre un mur de la pièce, enlevant son tee-shirt au passage. Son pantalon suivit, et il se positionna au-dessus d'elle, les mains de part et d'autre de sa tête, regardant sa peau se couvrit d'une légère teinte rosée, avant de se pencher vers elle offrir un baiser enflammé, fébrile. Ses mains s'accrochèrent aux derniers morceaux de tissus qui les couvraient encore. Bientôt,la pièce fût remplie de soupirs et gémissements qui ricochaient contre les murs, amplifiant leurs plaintes.
-Tu es tellement belle. Lui murmura-t-il, la tête enfouie dans son cou.
Ils recommencèrent cette nuit là, encore et encore, dans ce studio où ils avaient faits leurs grands débuts, où ils avaient connu les premiers instants de leur relation.
4 mai 2010, 15h13 :
Jack regardait la belle italienne qui était appuyée contre un mur à quelques mètres de lui sous la pluie, ses cheveux lissées à la perfection à présent frisés. Elle renifla, et passa ses doigts fins sous ses yeux.
-Pia...
Elle tourna la tête vers lui, et il pût constater qu'elle avait les yeux rouges. Il était aussi trempé qu'elle, mais tant qu'elle resterait là, il ne bougerait pas.
-Tu... tu veux que je ramènes chez toi ?
Elle secoua la tête doucement. À ce moment là, elle ressemblait à une enfant, à la jeune fille frêle de dix-neuf ans qu'il avait connu, elle était Pia, tout simplement.
-Alors viens, on va chez moi. Je ne te laisserais pas ici toute seule, et puis tu vas attraper froid.
-Jack...
-Viens. Trancha-t-il catégorique.
Elle acquiesça, et il se mit en route, la jeune femme sur ses talons. Il sentit ses doigts se glisser entre les siens, et il sourit en accélérant le pas pour arriver encore plus vite.
-Merci.
-Pourquoi ?
-Pour Chris.
Ses muscles se contractèrent, et il resserra doucement sa prise sur la main de la jeune femme, avant de marcher encore plus vite, ne s'arrêtant que lorsqu'il furent arrivés devant l'immeuble où logeait le jeune photographe. Il la fit entrer précipitamment, comme si il avait qu'elle ne change d'avis, et parte. C'était peut-être ça. Peut-être qu'ils ne devaient pas être ensemble, se retrouver après tout ce temps. C'était comme si au fond de lui il ne voulait pas la retrouver, parce qu'il avait peur des conséquences. C'était comme si il estimait ne pas mériter de la revoir en vrai, en chair et en os, et pas sur un écran télé ou une page de magazine. C'était peut-être ça ne fin de compte. Il se débarrassa de sa veste trempée, avant d'aller chercher des vêtements propres pour elle et pour lui, et les lui tendit, avant de lui montrer du doigt la salle de bains.
Ils étaient assis à la table de la salle à manger du jeune homme, devant des tasses de café fumantes. La pluie continuait de tomber, et les gouttes martelaient les vitres, et pourtant, à l'intérieur de l'appartement tout était silencieux. L'atmosphère était oppressante, mais aucun d'eux ne se décidaient à la briser. Pas pour l'instant. Ils s'étaient réfugiés dans un silence, et ignorait l'autre, qui dans le cas de Pia durait depuis près de deux ans. Parler, un acte banal, mais qui ne semblait pas si facile pour eux.
-Il y a deux ans, avant de partir, tu m'as dit que tu-
-Ramènes moi.
-Quoi ?
-Ramènes moi chez moi.
-Mais je-
-Maintenant.
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Ficción GeneralPia Ellens était une jeune fille timide et maladroite avant de rencontrer Jack Turner, jeune photographe. Quelques verres, des liens qui se forment et des séances photos peuvent marquer le tournant de toute une vie. Ne jamais mélanger amour et trava...