C'est à ce moment-là qu'elle m'a vraiment fait peur. Enfin, je veux dire, peur, vous savez, quand vous avez peur pour quelqu'un. Tout à coup, comme ça, quand votre cœur s'emballe, quand vous prenez conscience de tout, que vous paniquez. Vous savez quand vous avez tellement peur pour cette personne, peur de la perdre, que rien que les derniers mètres sont terrifiants. Comme si, le temps de la rejoindre elle pouvait disparaître, se volatiliser. Et, c'est précisément ce moment là qui m'a fait peur. Quand je l'ai vue, en arrivant à ce café, sur le bord de la terrasse, la tête basculée en arrière, le doux soleil de printemps effaçant les tâches de rousseur sur sa joue droite. Elle avait les cheveux emmêlés, avec des restants de teinture violette à moitié ratée, les racines grasses, ils partaient dans tous les sens. Elle portait un grand t-shirt gris, trop grand, un peu déchiré au bord du col et arborant des trous de mites et deux tâches de gras, juste sur la poitrine. Elle ne portait pas de soutien gorge, ça se voyait. On apercevait le haut de son torse, elle avait maigri, sa cage thoracique se dessinait à travers sa peau, elle était pâle, un teint grisâtre. J'étais près d'elle. On voyait ses veines à travers sa peau translucide, sur son menton, sur ses paupières. Sur ses paupières d'ailleurs il y avait des restes de fard bleu nuit, probablement oublié, jamais démaquillé. De grands cernes violets s'étalaient sous ses yeux, on devinait un vieux gloss mât fushia dans les plis de ses lèvres. Mais ce qui m'a fait le plus peur, c'est son regard. Il n'était pas joyeux, au contraire, mais pas triste non plus, pas désespéré. Juste vide. D'un vide profond. Comme s'il n'y avait plus rien. Comme si elle était perdue, comme si, sa vie n'avait plus aucun sens. Ses yeux étaient pourtant rouges et gonflés, limite irrités. Elle avait pleuré. Pendant longtemps, et ça ce voyait. Alors, je me suis assis, elle a appuyé ses coudes sur la table et sa tête dans le creux de ses mains. Elle a cligné des yeux et m'a regardé, elle m'a légèrement souri, pas un sourire heureux, plus un sourire serein. Et puis elle m'a dit ''Je veux mourir, je voulais te dire au revoir.'' Et je n'ai rien dit.
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Voilà, deuxième texte.
Il est encore une fois réel, parce que je perçois assez bien la vue que les autres ont de moi, donc j'arrive assez facilement a me décrire.
En espérant qu'il t'aie plu.
Léo.
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Bats toi, reste en vie.
PoetryCoucou :3 Alors j'écris des textes et je voulais faire un recueil, pour d'abord les garder tous ensemble, parce que normalement je les poste sur insta x) et les partager avec plus de personnes. Mes textes sont en général assez tristes, en rapp...