NécRose

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L’affaire Johnson souleva une vague d’intérêt jamais vu auparavant, les experts les plus éminents en médecine et en psychologie ce sont déplacés pour étudier cette si étrange situation. Les journaux se sont comme à leurs habitudes jetés sur l’affaire mais très peu on laissés voir les images filmés, le contenu ayant été jugé trop choquant même pour des individus endurci.    

Tout commença lorsque le dénommé Henri Johnson âgé de quarante sept ans et d’origine anglaise se rendit à l’hôpital de Bagnère de Bigorre, dans le sud de la France, ville où il avait élu domicile.  Une mauvaise chute lui avait valu une cheville cassée et affreusement douloureuse au point que le médecin qui l’avait reçu en fut fortement intrigué et lui donna une chambre le plus rapidement possible. Johnson, muni de deux béquille de piètres qualités arpenta les couloirs de l’hôpital sans escorte quelconque, il avait beau avoir du mal à se mouvoir, il refusait d’être assisté. Il ne se rendit pas directement dans ses appartements et préféra s’arrêter devant une baie vitrée menant à la rue en contrebas, il jeta un œil distrait à l’automobile rouge qui passa comme une flèche, soupirant en regrettant de ne pas être tranquillement installé chez lui. Il se motiva en pensant que pour une fois, il n’était pas seul, il y avait des gens partout dans cet hospice contrairement à sa vielle bicoque déserte et si atrocement silencieuse. Il décida finalement qu’il était l’heure d’aller se coucher, le ciel bien que recouvert de nuage grisâtre était noir et l’obscurité prenait peu à peu le contrôle de la ville, combattu seulement par les lampadaires. Il tourna la clé dans la serrure de sa chambre et alla enfiler de quoi dormir tout en étant présentable au cas où quelqu'un  pour une raison quelconque, viendrait quérir sa présence durant la nuit. Johnson était un homme prévoyant, tellement que personne n’hésitait à le qualifier de paranoïaque, ou encore de perfectionniste.

Il avait développé ce besoin d’être près à tout durant son adolescence, qui ne fut pas des plus aisée. Nerveux de nature, il apprit bien vite à éviter les problèmes le plus efficacement possible  pour éviter les punitions des professeurs et la nature destructrice, barbares des élèves qu’il était contraint de fréquenter.
Le libraire, car il était libraire, resta donc là, couché dans ce matelas pour le moins confortable sans pour autant trouver le sommeil. Un silence de mort régnait dans les environs, ce qui ne manquait pas de lui rappeler son logis adoré, et rien ne venait le déranger. Ses paupières se faisait de plus en plus lourde, le silence était si absolu que ses oreilles émirent un léger sifflement, il joignit ses mains contre son ventre, pensif, il n’arrivait pas à dormir dans cet environnement étranger. Dans cette position on aurait pu le prendre pour un petit vieux dans son lit de mort tellement son visage était recouvert de pli, grimaçant de mécontentement, si il y avait bien quelque chose de sacré pour Henri Johnson c’était le sommeil et voila qu’il ne pouvait même pas en profiter.
Il surprit son esprit à vagabonder parmi ses souvenirs lointains. Quand l’ont est proche du sommeil il est toujours difficile de garder le contrôle de ses pensées fugaces dont on ne se souvient même pas au réveil. Il se rappela ses jeunes années, lorsqu'il était au lycée et qu’il était malmené par les autres élèves, ces barbares incultes et hautain, ils se croyaient supérieurs alors qu’ils ne connaissaient rien, même pas un peu de culture générale… Et lui, on disait qu’il était un coincé, un pestiféré, il était un élève normal comme tous devrait être, c’était eux les dégénérés qui ne méritaient que d’être abattu pour le seul crime d’exister et de mettre en danger la civilisation humaine.

Son esprit se concentra sur tout autre chose, les femmes. Jamais il n’avait connu de relation amoureuse avec une femme, ni aucun autre individu, il faut le préciser. Certes, il y avait les petites amourettes de la jeunesse avant même l’adolescence, mais aimons nous vraiment où ne tentons nous pas d’imiter nos parents ? Une fois cette période de l’adolescence atteinte, il se renferma tellement sur lui-même qu’il en perdit totalement confiance en lui et jamais il n’adressa plus de deux ou trois phrases avec une personne du sexe opposé, et encore, celles qui daignaient lui parler.

Make Creepypasta Scarry AgainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant