Nous avions enfin traversés le tronc avec une certaine boule au ventre. Nous ne savions pas ce qui allait nous attendre, la peur de l'inconnue était insoutenable. Nous marchions main dans la main dans un climat enneigé digne des comptes de fée.
- Il fait super froid ici ! Constata Ohara en soupirant contre moi.
Sa petite peau toute blanche me semblait plus pâle qu'habituellement. Ses lèvres étaient déjà mauves à cause de la température extérieure. Pour ma part, le froid ne me dérangeait absolument pas. Je lui repassais donc ma veste afin de lui tenir un peu plus au chaud.
- Voilà petite louve ! Fis-je en ajustant la veste autour d'elle.
- Merci, mon amour, répondit-elle en me souriant.
Nous continuâmes notre chemin en suivant le petit sentier de terre battue qui nous avait accueilli à notre arrivées dans ce monde.
J'étais en train de me demander pourquoi Agnès craignait tellement ces bois. Jusqu'à ce que j'entende un bruit qui me fit rester stoïque pendant qu'Ohara continuait de marcher comme si elle n'avait rien entendus.
- Attends, l'avertis-je discrètement.
Le bruit recommença, juste derrière nous cette fois. Ohara dû l'entendre également puisqu'elle se mit à fixer un point derrière moi avec difficultés.
Le léger vent vint m'apporter une odeur. Pas n'importe laquelle, la même odeur qui nous avait surprise la veille chez Agnès.- Encore ça, remarqua ma louve l'air perplexe sur le visage.
Le bruit était semblable à des pas, des pas bien entamées dans la neige. Nous étions suivis, c'était une certitude.
- Reste là, ordonnai-je à Ohara de façon autoritaire.
Elle acquiesça doucement avant que je ne me retourne et que je cours en direction de la source de cette senteur. Plus je m'approchais, plus l'odeur était présente, alors que le bruit avait cessé.
Au détour d'un arbre, je vis des traces de pas sur le sol enneigé. Il y avait bien quelqu'un ici. Ce n'était pas une illusion collective. Je sentais un étrange sentiment d'être observé. Qui que c'était, cette personne était encore là à me fixer. J'avais beau tourné le regard dans tous les sens, je ne voyais personne.Je pris donc l'initiative de suivre les traces de pas qui me menaient aux pieds d'un arbre qui n'était qu'à quelques mètres de là où été Ohara.
- Tu l'as trouvé ? Demanda cette dernière encore sur la défensive d'une attaque soudaine.
- Oui affirmai-je en me positionnant devant l'arbre qui me semblait particulièrement louche.
Suite à mes mots, une forte odeur de peur régnait autour de nous. Je fronçais mes sourcils en agrippant fermement l'écorce de l'arbre avec une force que je n'utilisais que très rarement.
- D'accord ! D'accord ! Vous m'avez trouvés ! Commença la voix à peine grave d'un adolescent.
L'écorce que j'avais saisi n'en était pas une. C'était l'épaule du jeune homme qui reprit automatiquement ses couleurs au moment même où mes doigts entrèrent en contact avec lui. Comme une sorte de caméléon.
- Qui es-tu ? ! Hurlai-je en le plaquant contre la vraie écorce de l'arbre cette fois-ci.
- Sylas ! Me prévint Ohara en s'approchant. Regardes ses yeux !
Je n'y avais pas fait attention, mais il était vrai que ses yeux me surpris de par leurs... Contenance ? Il n'avait pas des pupilles rondes. Il n'avait pas de pupilles tout court. Une sorte de spirale brune brillait dans ses orbites.
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Sol Lucet Omnibus : Part I - Sylas
Vampiros/!\ Il faut impérativement avoir lus les deux tomes de Florebo Quocumque Ferar avant de commencer celui-ci ! /!\ Sylas et Lazarre, bien qu'étant des frères jumeaux, n'ont jamais été plus différents. Sylas est un adolescent sensible, rêveur, et guidé...