Chapitre 43

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Je me réveillais avec le corps encore endormis. J'avais mal à la tête, mal aux jambes, mais surtout aux poignets. Je ne compris pas tout de suite ce qu'il se passait.

- Sylas ? Grommela la voix de mon jumeau.

Non, je devais rêver. J'étais encore dans le floue de mon sommeil, je n'avais pas osé ouvrir les yeux, craignant déjà ce que j'allais voir. Mais pourquoi avais-je peur ? Quelque chose m'échappait. Je fouillais ma mémoire à la recherche du moindre indice qui aurait pus m'éclairer.

Ce fût en pensant à la douceur odeur du nectar de Ohara que les événements me revint en tête. Nous étions dans la forêt, le Seducing-wood comme l'appelait Agnès. Ohara était en compagnie de Uriel, nous étions en train de nous cacher, mais mon frère et mon père avaient fait leurs apparitions me semblait-il.

Oh ! Non. La fumée noire ! Les gardes de la Fraternité. Non ! Non ! Non !
J'ouvris les yeux et fût choqué de la scène qui se trouvait devant moi.

Lazarre était enchaîné par les poignets aux murs décrépis de ce qu'il me semblait être une cellule. Je tournais la tête pour voir que mon père était là lui aussi dans le même état que mon jumeau.

- Putain ! Fis-je complètement hors de moi.

- C'est maintenant que tu percutes ? Sourit Lazarre nerveusement.

Je fixais mon père qui semblait regarder le vide de façon neutre. Il n'avait pas prononcé un seul mot depuis que je m'étais réveillé. Comme si un silence allait aider à apaiser les tensions actuelles.

- Papa... Je... commençais-je en voulant déjà m'excuser pour la fuite.

- Tais-toi ! Répondit-il sur un ton qui faillit m'arracher des larmes aux yeux. Je ne veux pas écouter tes excuses ! C'est... C'est à moi de m'excuser. J'ai échoué en tant que père. C'était mon rôle de vous protéger et j'ai misérablement échoué contre quelques fléchettes en bois et du gaze d'obsidienne et apparemment beaucoup d'autres choses... C'est uniquement de ma faute, pardonnez-moi.

À la suite de ses mots, même Lazarre en fût ébranlé. Nous savions tous les deux qu'il ne parlait pas que de cet incident, mais bien de tout ce qu'il avait pus dire ou faire avant. Il s'excusait pour tout. Absolument tout. C'était un père brisé que nous avions en face de nous.

- Arrête de dire des bêtises ! M'indignai-je en étouffant un sanglot. Je n'aurais jamais dû venir ici... Je... Je suis tellement désolé.

- Tu as tout simplement voulus protéger ta famille. Et pour ça, je suis fière de toi mon fils.

Je replongeais mes yeux dans ceux de mon père en lui souriant tristement. Nous étions dans de beaux draps maintenant. Tous les trois, pieds et mains liés par des chaînes aussi noirs que du charbon et qui brûlaient nos membres lentement. Je n'avais plus aucune forces. Pourtant, quelqu'un manquait à l'appel. Ohara.

Je relevais difficilement la tête pour voir si elle n'était pas dans un coin de la grande pièce, mais non. Il n'y avait personne.

- Où est Ohara ? Demandai-je précipitamment.

- Ils l'ont enfermés ailleurs ! Nous sommes dans le sous-sol de la Fraternité, expliqua grossièrement Lazarre. Cela fait deux jours que tu dors.

Deux jours ? ! Non c'est pas vrai putain ! Et Ohara n'était pas ici ? ! Je fis les gros yeux à mon frère et tira de toutes mes forces sur les chaînes qui me retenaient prisonnier en lâchant des râles de rage, sentant ma peau brûlée sous le crépitement de l'acier noir.

- Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Pestai-je en étant hors de moi.

- De l'obsidienne, informa mon père, la seule faiblesse des vampires.

Sol Lucet Omnibus : Part I - SylasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant