Crazy

Chapitre 4

Cela fait dix minutes que je fixe mon écran, l'air penaud. Je n'ai rien à faire de mes journées à cause de mon satané client. Il n'a jamais donné suite aux visites de la semaine dernière, et ça commence à m'agacer. Est-ce si compliqué de donner une simple réponse?

Et pourquoi je respecterais sa demande d'exclusivité? Après tout, nous n'avons pas signé le moindre contrat, je ne suis pas obligée d'accepter ces règles stupides. Déterminée, je me rends dans le bureau de mon père sans prendre la peine de frapper. Il est en train de rédiger un mail sur son ordinateur, mais se relève lorsqu'il s'aperçoit de ma présence.

- Qu'y a-t-il, ma chérie?

- Donne moi du travail. N'importe quoi, mais donne moi quelque chose.

- Mais.. je ne peux pas, Kacey. Tu sais ce que Stefan White a dit..

Je serre les poings, énervée. C'est un peu de la faute de mon père si je me retrouve dans cette situation, alors j'espère qu'il va me donner ce que je demande.

- On s'en fou, papa! Il ne répond pas aux appels, ni aux messages.. Je suis censée attendre que monsieur se décide à me dire si oui ou non, il achète? Je suis patiente papa, mais là, je n'en peux plus.

Mon père se redresse et me fixe. Je ne m'énerve pas souvent, mais c'en est trop. Stefan White est en train de devenir mon pire cauchemar.

- Kacey.. je vais essayer de le contacter, d'accord? Et si jamais il ne répond pas.. je verrais ce que je peux faire.

Je me relève et sort du bureau sans répondre. Je ne devrais pas lui en vouloir, et pourtant, je lui en veux. Je déteste être mise de côté. Je n'ai pas choisi tout ça. Depuis que Stefan White est entré dans cette agence, il a renversé tout mon quotidien.

Je m'assieds à mon bureau et attend mon père. Je n'aurais pas à patienter longtemps, au bout d'exactement 8 minutes, je le vois se lever et se diriger vers moi. Et vu la tête qu'il fait.. l'appel n'a pas eu la fin qu'il souhaitait.

- Il veut te voir dans 1 heure.. Il avait l'air furieux.

Je hausse les épaules. Si il me vire, ça sera la meilleure des nouvelles. Je n'aurais plus à le supporter, et je toucherais quand même une commission si il achète une villa à Los Angeles.

- Il va t'envoyer l'adresse par téléphone.

Mon père a l'air abattu. J'espère que Stefan ne lui a pas proféré de menaces, car sinon, c'est moi qui risque de lui hurler dessus.

Je prends mon sac à main et sort mon téléphone. Au même moment, il m'indique l'arrivée d'un texto, que je m'empresse de lire. Il n'y a qu'une simple adresse et un numéro de chambre. Pas même un "bonjour". Crétin.

Je sors de l'agence et prend la route vers l'adresse indiquée. S'il croit que je vais poireauter pendant une heure avant de venir, il rêve! J'espère pour lui qu'il n'est pas trop occupé, car j'ai bien l'intention de le déranger.

Je roule vite, et après 15 minutes, je me gare devant l'hôtel où séjourne apparemment monsieur White et sa pimbêche. C'est l'un des plus luxueux de la ville, bien évidemment.

J'entre et me dirige vers la réceptionniste. Elle me regarde de haut en bas, mais je n'y prête pas attention. Je lui fait seulement savoir que j'ai rendez-vous avec Stefan, et elle s'empresse de saisir son téléphone et de l'appeler.

- .. oui, monsieur... C'est bien elle... Très bien, au revoir, monsieur.

J'ai entendu la voix de Stefan a travers le combiné, ce qui signifie qu'il est énervé. C'est exactement ce que je voulais, et intérieurement, je jubile.