Chapitre 17

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- Tu ne me feras pas changer d'avis, Stefan. Et toi non plus, Ryan. Je retourne au travail la semaine prochaine, et celui qui m'en empêche.. Je ne sais pas encore ce que je lui ferais. Mais je trouverais.

Mon petit ami et mon meilleur ami me lancent un air désapprobateur, mais ils ne répliquent pas. Je ne suis ni blessée, ni malade, et je n'ai pas besoin d'être maternée. Tout va bien, je suis tout à fait apte à reprendre le travail. J'en ai besoin. Ce boulot est une addiction, jamais je ne pourrais m'arrêter, sauf en cas de force majeure. Et un petit accident ne fait pas partie de cette catégorie.

- Je dois y aller, dit Ryan en signe de capitulation. Un défilé important à préparer. Et non, Kacey, reprend-t-il en voyant mon regard, je n'ai pas oublié tes invitations VIP. Je suppose que t'as besoin d'une place en plus pour ton adonis?

Stefan se tend instantanément. Qu'est-ce que Ryan a dit de mal? Il ne veut pas venir à cet événement avec moi?

- Stefan? Il y a un problème? je demande.

Il relève les yeux et reprend immédiatement sa contenance.

- Non, tout va bien, réplique-t-il en plaquant u sourire forcé sur son visage. Je serais ravi de venir.

Ryan me lance un regard interrogatif dans le dos de Stefan et s'en va en murmurant un vague "au revoir". Une fois la porte claquée, Stefan passe nerveusement sa main dans ses cheveux et me tourne le dos.

- Il y a quelque chose que tu me caches, Stefan. Qu'est-ce que c'est?

Je m'approche de lui et je passe mes bras autour de sa taille. Sauf qu'au lieu de se détendre, il repousse mes bras et s'éloigne de moi. Qu'est-ce qui lui arrive? Est-ce que j'ai raté un épisode pendant mon hospitalisation?

- J'ai dit que tout allait bien, réplique-t-il en haussant le ton. Je dois y aller.

Il part sans me donner la moindre explication. Alors là, je suis déboussolée. Stefan aurait-il des secrets, lui aussi? Et qu'est-ce que c'est? Je ne vois même pas ce qui a pu le mettre dans un état pareil, Ryan a juste proposé de lui offrir une place VIP dans un défilé de mode ! Peut-être que ce sont les paparazzis qui lui font peur, et que sa réaction n'est en fait que de l'inquiétude à propos de mon anonymat? N'importe quoi. Même moi, je n'y crois pas. Il ne m'aurait pas repoussée de cette façon si c'était seulement ça qui l'inquiétait. Il y a quelque chose de bien plus profond, mais je n'aurais sûrement pas la réponse à ma question en lui demandant. Alors quoi, je suis censée attendre qu'il se calme et qu'il revienne vers moi quand ça lui chante?

Je n'ai même pas envie d'y penser, aujourd'hui. J'ai autre chose à faire. Je serais bien allée voir mon père, mais il a pris le premier vol pour New-York juste après être venu me dire au revoir au moment de ma sortie de l'hôpital. J'aurais aimé qu'il reste un peu plus longtemps, mais le devoir l'appelle. Et le mien, également. J'entends d'ici la voix de Lili, qui me tuerait si elle savait ce que je m'apprête à faire.

Je récupère mes affaires, les clés de la voiture que le garagiste m'a prêté et je sors de chez moi pour aller à l'agence. J'ai besoin de retrouver cette adrénaline que me procure ce job. Je me nourris de la peur de ne pas satisfaire mes clients pour m'investir au maximum. Et c'est ce travail qui a maintenu ma tête hors de l'eau alors que le poids de la douleur et de l'instabilité me rendait complètement folle et me noyait à petit feu.

Je gare la voiture et je marche jusqu'à arriver devant la façade de l'agence. Dès que je passe la porte, je suis accueillie par de grands sourires et des accolades amicales de la part de mes collègues.

- Ne nous refaites pas ça, me dit Jeff, l'un des agents, après m'avoir enlacé. Vous nous avez foutus une sacrée trouille.

- Je t'ai déjà dit de m'appeler Kacey, Jeff. Et je vous remercie tous de vous êtres inquiétés pour moi.

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