Chapitre 2

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J'ouvre la baie vitrée et sort de la bâtisse, suivie de près par Stefan White. Il observe les lieux, le visage inexpressif. La villa que je suis en train de lui faire visiter est, à mes yeux, exceptionnelle.Tous ses critères ont été respectés, et je peux vous assurer que ça a été la recherche la plus difficile que j'ai eu à faire jusqu'ici.

Le seul bruit que l'on entend est celui de mes talons contre le sol de la terrasse. La vue que l'on a d'ici est exceptionnelle : la mer est légèrement encontre-bas, et personne ne peut nous voir grâce à la grande végétation qui parsème le terrain. Et bien évidemment, il y a..

– .. une piscine ovale, me lance Stefan. Je ne pensais pas que vous seriez capable de m'en trouver une.

Je hausse un sourcil. Si il me trouve incompétente, pourquoi est-il encore ici? Il n'a qu'à se trouver une autre personne pour faire le sale boulot, ça m'arrangerait beaucoup.

– Monsieur White, permettez-moi de vous dire que je suis parfaitement compétente, et que je sais répondre aux exigences de mes clients, aussi farfelues soient-elles.

Il se retourne pour me faire face et se rapproche pour me toiser. Il est légèrement plus grand que moi, mais il ne m'intimide pas autant que je le pensais. En fait, je me sens parfaitement confiante. Je suis géniale dans mon boulot et je ne le laisserais pas me dire ce genre de choses.

– D'accord, mademoiselle Wright.

Et il retourne à la contemplation de l'énorme jardin. C'est donc tout ce qu'il trouve à dire? Je le pensais plus têtu que ça.

Pendant qu'il vagabonde sur la terrasse et dans l'allée, je consulte mon téléphone : cela fait une heure que nous sommes ici, et j'ai l'impression de perdre mon temps avec lui. Pas une seule fois il ne m'a donné son avis sur la maison, et pourtant, il y avait pas mal de choses à dire. C'en est presque vexant. Après de longues, très longues minutes, monsieur White revient sur ses pas et se poste en face de moi.

– Je n'en veux pas, déclare-t-il.

– Pardon? Qu'est-ce qui ne va pas avec cette maison, monsieur White?

Il hausse les épaules.

– Je n'en sais rien. Je n'aime pas, c'est tout. Trouvez-moi autre chose.

Il passe à côté de moi pour retourner dans la maison, en me frôlant volontairement au passage. Je suis parcourue de frissons, mais je n'y prête pas attention. Pour l'instant, je suis furieuse. Toutes ses demandes réunies en un seul endroit, et il n'en veut pas?

Je sors de la maison et retrouve Stefan White près du portail, téléphone à l'oreille. Il a l'air énervé, et j'espère que ce n'est pas à cause de cette visite.

Il aboie des ordres sur je-ne-sais-qui et raccroche, puis son visage se transforme lorsqu'il se rend compte que je suis ici. Il passe de la colère à.. la gentillesse? Je ne saurais le dire, et je m'en fiche.

Je verrouille la porte d'entrée et m'avance vers le portail pour l'ouvrir. Nous sortons de la propriété et je verrouille tout avant de me retourner vers mon client, qui patiente sagement.

– Très bien, dis-je. Je vous appelle quand j'aurais trouvé quelque chose d'autre. Bonne journée, monsieur White.

Je n'en dis pas plus. Je me dirige vers ma voiture, mais je sens une pression au niveau de mon poignet. Surprise, je me retourne et retire ma main de l'emprise de monsieur White.

– Désolé, déclare-t-il. Je voulais juste savoir si vous souhaitiez dîner avec moi un de ces jours.

Dîner? Et puis quoi, encore? Après le fiasco du déjeuner, je ne suis pas pressée de retenter l'expérience avant un bon bout de temps.

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