Penchée sur mon ordinateur, je ne remarque pas la présence de quelqu'un sur la chaise en face de mon bureau.
- Mademoiselle Wright?
Je sursaute et jette un regard furieux à Stefan, qui paraît visiblement amusé par ma réaction.
- Monsieur White, je ne vous avais pas vu. Que me vaut l'honneur de cette visite?
- La paperasse.
Ah oui. Je lui avais envoyé un mail pour qu'il vienne signer des foutus papiers. Je me serais bien passée de sa visite, mais je n'avais pas vraiment le choix. Je ne lui réponds pas et me saisit de la pile de papiers en question. Stefan prend son stylo et commence à signer là où je lui dis de le faire. Je garde un ton détaché et professionnel, afin d'éviter toute ambiguïté.
Une fois tous les papiers signés, je range le dossier et reprend alors ce que j'étais en train de faire sur mon ordinateur, mais visiblement, mon client n'a pas l'air de vouloir s'en aller.
Je jette un coup d'œil dans sa direction : il est toujours confortablement assis, et il a l'air d'attendre quelque chose.
- Je peux faire quelque chose d'autre pour vous, monsieur White?
Il garde le silence, mais son regard reste rivé sur moi. Derrière Stefan, j'aperçois mon père, qui me questionne du regard. Je hausse les épaules et ré-itère ma question. Stefan secoue la tête et sort de sa rêverie, puis il se lève d'un bond.
- J'étais distrait, pardonnez moi mademoiselle Wright. Je ne vous embête pas plus longtemps.
Il me tend la main, et, par politesse, je la serre. Sauf qu'au moment de retirer sa main, je sens qu'il a déposé un bout de papier entre mes doigts. Je me dépêche de le cacher pour éviter que qui que ce soit ne s'en aperçoive, j'adresse un petit sourire forcé à Stefan et le regarde s'éloigner, puis je retourne à ce que j'étais en train de faire sans même regarder ce qu'il m'a donné.
**
Exténuée, je m'affale sur le canapé de mon salon. Alors que j'étais sur le point de m'assoupir, je me rappelle soudain du morceau de papier que Stefan m'a donné plus tôt dans l'après-midi, et que j'avais caché dans mon soutien-gorge - que Stefan a bien maté durant la courte durée de notre entretien. C'est un morceau de post-it avec son écriture griffonnée dessus :
« Pour me faire pardonner, rejoignez moi à la même adresse que la dernière fois à 19h30. Soyez sûre que vous ne le regretterez pas. - S»
Je consulte ma montre : il est déjà 19 heures. Même si je me dépêche, je n'arriverais jamais à l'heure. Et puis, pourquoi irais-je? Lui-même s'est rendu compte que son comportement n'était pas acceptable puisqu'il cherche à se faire pardonner. Pourtant, il a piqué ma curiosité. J'aimerais beaucoup savoir ce qu'il a préparé.
Je balance le morceau de papier et fonce dans la salle de bain pour me préparer. Je prends la douche la plus rapide du monde et enfile un jean et un top chic bordeaux. Mes cheveux détachés feront l'affaire, je n'ai de toute façon pas le temps d'en faire quelque chose de potable.
Une fois prête, je saisis mes affaires et dévale les escaliers. Je n'aurais jamais roulé aussi vite pour aller quelque part, alors j'espère que ça en vaut vraiment la peine, sinon il me le paiera très cher.
Une fois arrivée dans le hall de l'hôtel, la réceptionniste me lance un regard sceptique. Qu'elle aille se faire voir. Sans un mot, elle me tend les clés et je me dirige à nouveau vers le fameux ascenseur. C'est l'ascension la plus longue de toute ma vie. Je suis stressée alors que je ne suis pas censée l'être. Ma conscience n'arrête pas de me répéter que je vais voir un client, et c'est tout. Le flirt de la dernière fois ne se reproduira pas, je ne peux pas le laisser m'atteindre aussi facilement.
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Crazy
RomanceKacey Wright, agent immobilière depuis quelques années, va faire la connaissance d'un magnat de l'immobilier, qui cherche une bâtisse de rêves dans les beaux quartiers de Los Angeles. Pendant plusieurs semaines, elle va se plier à ses désirs pour te...