Chapitre 5

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On reste dix interminables minutes côte à côte sur son lit, silencieux. Je finis par prendre la parole :

-Tu vas aller voir maman Charlie. Tu vas tout lui expliquer et t'excuser. 
- Non, Kylie, je t'en pris ne m'oblige pas lui en parler ! Elle va me tuer ! 

-Arrête de dire n'importe quoi ! Je ne te dis pas qu'elle va être ravie, mais une chose est sûre : elle va te soutenir dans tes choix et t'accompagner.
- Mais ...
- Il n'y a aucun "mais" qui tienne ! Tu bouges tes fesses de ce lit et tu descends !

J'accompagne ma phrase d'un coup de poing sur son épaule et me lève. Voyant qu'il n'a pas l'air décidé à se lever je me mets face à lui et lui prends les deux mains. Je les serre avant d'ajouter.

- Ça va aller. On fait tous des erreurs, certaines sont plus grosses que d'autres, mais si on y mets de la volonté on peut y survivre.

- J'aime tes phrases philosophiques.

Je tires sur ses bras et arrive sans peine à le lever. Je descends les escaliers, la main dans celle de mon frère. Nous arrivons dans la cuisine où notre mère frotte énergiquement la table. Je me demande bien comment elle arrive encore à trouver des tâches vu que la surface est totalement lisse et propre mais elle a toujours eu un don pour voir des tâches là ou il n'y en a pas. Surtout quand elle est énervée.

- Maman ?

Elle lève les yeux vers moi puis les descends vers nos mains mêlées. Avant de se remettre à nettoyer le propre de la table.

- Charlie doit te parler de quelque chose.

Sans un mot, Charlie me lâche la main pour venir la poser sur celle de maman qui ne cesse de frotter la table.

- Maman...

Il lui prend la main et l'entraîne avec lui vers l'extérieur. Je cherche alors ma petite sœur pour m'assurer qu'elle n'est pas trop chamboulée par les récents évènements. J'arrive vers elle doucement alors qu'elle caresse sa chèvre (oui, sa chèvre) en lui parlant doucement dans l'oreille. Je m'arrête à quelques centimètres derrière elle et chuchote : 

- Coucou ! 

Elle se retourne en riant et me saute dans les bras. 

- Où sont partis maman et Charlo ? me demande t'elle
- Ils sont allés discuter. Viens on va préparer un gâteau pour ce soir.

Elle acquiesce silencieusement et me suis à l'intérieur de la maison. Ma petite terreur d'habitude si exitée ne dit pas un mot. Elle semble bien trop sérieuse et je décide de la réveiller un peu et lui chatouillant les côtes.

- Arrêtes Kylie !

Sa réaction m'arrête dans mon élan. Elle baisse les yeux et mordille son pouce. Je m'accroupis devant elle et retire doucement sa main de son visage.

- Eh... Dis moi ce qui ne va pas ...

Elle lève ses yeux mouillés de larmes vers moi, le menton tremblant.

- Papa me manque...
- Oh Laine !

Je la prend brièvement dans mes bras avant de m'asseoir sur une chaise et de la prendre sur mes genoux. Je lui prends les mains et lui dit d'une voix douce :

- Il nous manque à tous tu sais ... Mais les choses qu'il faisait nous obligeait à partir... Il était malade et on ne pouvait pas risquer de rester avec lui... Il devait se soigner. Il pense encore à toi et je suis sûre qu'il t'aime mais il n'était plus capable de s'occuper de nous.
- Je sais mais moi je veux qu'il redevienne comme avant ! Qu'on redevienne une famille !
- Nous n'avons jamais cessé d'être une famille, et nous le seront toujours. Une famille ce sont des gens qui s'aiment et qui seront toujours là les uns pour les autres. Et c'est ce que nous sommes a nous trois : une belle famille.

Nouvelle vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant