Chapitre 11

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- Kyliiiie ! Tu peux remettre une bouteille de champagne au frigo s'il te plaît ?

- Maman, c'est la troisième que j'ajoute ...

- Oui et bien, ce n'est pas tous les jours que mes enfants ont dix-huit ans, je veux que cette soirée soit unique !

Je soupire et pose l'éponge que ma supérieure hiérarchique m'avait donné cinq minutes plus tôt pour nettoyer les poignées de portes, pour aller chercher une énième bouteille de champagne à la cave. Pourquoi les poignées de porte ? Je ne saurais répondre, j'ai arrêté de me poser des questions après avoir détartré la salle de bain et passé l'aspirateur dans le garage. Lorsque ma mère angoisse, elle est capable de nettoyer la maison du voisin pour être sûre que tout soit parfait. Je suis en train d'épousseter les coussins du salon pour la deuxième fois quand ma meilleure amie apparaît dans la pièce, son sac dans une main et une bouteille de champagne dans l'autre. C'était sans compter les victuailles que tient son petit ami derrière elle. Dans un millième soupir je les salue avant d'aller mettre cette quatrième bouteille au frais. Sait on jamais.

- Kyliiiie ? Tu es sûre qu'il y a suffisamment de champagne dans la cuisine ?

Je ne prends pas la peine de répondre, je monte directement dans ma chambre suivie de mes deux amis. Ils ont tous deux amené un cadeau pour Charlie et moi.

Nous avons continué les préparatifs de la fête pour les dix-huit ans de mon frère et moi. Après tous les troubles survenus depuis quelques semaines, je n'avais pas vraiment la tête à festoyer, mais les supplications de maman, mon jumeau et mes amis avaient eu raison de moi. Seulement je me retrouvais maintenant en pleine guerre des préparatifs avec une mère ultra-stressée et un frère absent. Pourquoi me suis-je embarquée dans cette aventure ? Je n'avais pas encore le cœur à la fête. N'ayant eu aucune nouvelle de mon soit disant paternel depuis sa disparition forcée, ma famille semble persuadée qu'il a définitivement disparu de nos vies. Personnellement, je n'en suis pas aussi sûre. Intuition paranoïaque, sûrement. Plongée dans ces sombres pensées, je n'entends pas arriver le prochain invité.

- Salut princesse, tu m'as l'air bien préoccupée pour une magnifique jeune fille qui s'apprête à fêter ses dix-huit ans !

Je me retourne vers la personne que j'attendais le plus. Celui qui, depuis le retour de mon père, n'a cessé de venir chaque jour prendre de mes nouvelles, vérifier que je ne m'étais pas lancée dans une traque contre le monstre. J'avais longuement hésité à l'appeler après le drame, puis je m'étais souvenue que j'avais besoin d'une épaule sur laquelle je pouvais pleurer. Cette épaule, elle me rends si heureuse. Qui l'eu cru ? Je ne saurais vous dire comment, mais Steve étais devenu le meilleur ami dont j'avais besoin. Nous avions passé les deux dernières semaines à parler sans arrêt. Par messages, par appels, ou par sa présence, il avait su trouver le moyen pour me redonner confiance en lui et en moi.

- Steve !

Je saute dans ses bras et enfonce ma tête dans son cou. Son odeur de parfum masculin mêlée à celle de l'eau de mer m'apaise et je soupire bruyamment. Il m'écarte en riant.

- Tu sembles porter tout le poids du monde sur tes épaules. Arrête un peu de tout dramatiser et souris un peu. Tu es tellement plus belle quand tu souris !

Je tente de m'exécuter, mais mon sourire sonne terriblement faux.

- Bon, c'est pas encore ça niveau sincérité, mais ne t'inquiète pas, on va travailler ça ! Maintenant, tu vas me montrer où est ce que je mets ces deux cadeaux, cette bouteille et cette quiche, que j'arrête d'avoir l'air d'un con à me trimballer avec tout ça.

- Oui chef !

J'attrape le matériel et retourne dans la cuisine où deux amis de mon cher frère tentent de ranger les bouteilles d'alcool commandées par ce dernier. Je les salue brièvement, range ma charge et rejoins mes amis dans le salon. Matt et Steve se sont lancé dans une discussion sur la musique et ma meilleure amie paraît complètement dépassée. Je décide d'oublier mes soucis, ou du moins, de les mettre de côté pour un moment. Peu à peu les invités arrivent et tout est fin prêt pour ce que certains appellent "la soirée du siècle". Je m'éclipse alors dans ma chambre avec ma meilleure amie pour procéder aux préparatifs les plus importants de la soirée : ma tenue. Si je voulais au départ quelque chose de discret, Amy a vite su me convaincre qu'une soirée n'est pas faîtes pour la sobriété. Après de nombreux essayages, j'opte pour une jupe bordeaux avec un top noir moulant et bien trop sexy à mon goût, le tout sur un maillot noir croisé sur le devant et dont la culotte se voit à peine, bien trop peu mon genre. Mais bon. Dix-huit ans obligent selon ma styliste, et il faut avouer que l'ensemble ne me sied pas trop mal. Après une séance maquillage, nous sommes finalement prêtes à affronter la longue nuit qui nous attends. A voir la tête de mon meilleur ami lorsque je descends les escaliers, ma tenue ne manque pas de faire son effet.

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