Chapitre 9

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Mes pieds s'enfoncent dans le sable et le silence de la nuit, tout juste perturbé par les vagues qui s'écrasent sur la plage, me donne l'impression que le temps est suspendu. La température est plutôt élevée et, arrivée devant l'enclos de Tonic je retire ma couche supplémentaire. Ce dernier me regarde, presque étonné de me voir au milieu de la nuit.

- Salut mon grand. Une petite promenade de nuit ça te tente ?

Sur ces mots, j'attrape son licol, lui enfile, passe un coup de brosse rapide sur son dos et à l'aide de la barrière, je lui grimpe dessus avec agilité. Poussant du pied la porte je le fait marcher sur le sable. À le voir prendre du plaisir à gambader sur la plage, je me rends compte à quel point je l'ai négligé depuis que je suis avec Jackson. Je lui flatte l'encolure et seulement avec ma voix je l'encourage à partir au trot.

- Je serais plutôt tentée de prendre un chemin nouveau. Pas toi mon beau ?

Alors je l'élance au galop et le laisse courir à fond, ses sabots martelant le sol à une vitesse incroyable. Cette sensation que peu de gens connaissent et comprennent, moi, je ne peux m'en passer. Après cinq minutes à vive allure, nous ralentissons pour entrer dans la forêt. Nous nous baladons entre les arbres et le ruisseau, son écoulement pour seule berceuse. Je ne sais réellement combien de temps nous marchons ainsi, mais quelques gouttes de pluie finissent par mes sortir de mes pensées.

- Bon, eh bien il est temps de rentrer mon grand, je lance dans un soupir

Mais lorsque je lui fais faire demi tour, je réalise que je n'ai absolument pas fais attention à la route que j'avais emprunté. Je choisis alors mon chemin au hasard, laissant l'angoisse me gagner. Une fois à droite, une fois à gauche. Je me rappelle alors les paroles d'Amy : " On a passé 24 heures dans cette forêt. Comme quoi, impressionant peut être aussi synonyme de danger. ". Formidable, rien de mieux pour se rassurer que des paroles rassurantes. Une demie heure plus tard, je n'ai toujours pas trouvé le chemin de la sortie. Pire que ça, j'ai la sensation de m'être enfoncée encore plus dans les bois. J'avais fini par descendre de cheval, histoire de ne pas trop le fatiguer et, sous les torrents d'eau qui se déchaînent, je marche, regrettant d'avoir laissé mon pull sur la barrière. Je frissonne, frigorifiée et effrayée. Le soleil finit par se lever doucement et la pluie se calme peu à peu. Cela doit bien faire plusieurs heures que nous marchons à l'aveugle entre les arbres, sans n'avoir aucune idée du lieu où nous sommes. Mes vêtements collent à ma peau et les forces commencent à me quitter. Mes jambes me soutiennent à peine et ma tête me tourne terriblement. Alors je marche en m'accrochant faiblement à la courte crinière de mon cheval. Autours de moi, la vie animale reprends son cours. Les oiseaux chantent et volent dans tous les sens. J'entends des branches craquer, mais je tente de me dire que ce n'est que mon imagination.

Malgré que le soleil soit maintenant à son zénith, je tremble de froid et de faiblesse. Tonic est bien sûr plus résistant que moi, mais la fatigue nous atteint tous les deux. Je décide alors de nous arrêter près d'un petit bassin d'eau. Je bois, et bois encore, rapidement imitée par mon étalon. Je me couche sur la rive alors il broute, non loin de moi. Il ne me faut pas plus de quelques minutes pour sombrer dans un sommeil sans rêve.

•••

À mon réveil, la nuit commence à tomber. Je ne vois presque rien. Je crois que je entrevoir le bruit des sabots sur la mousse. Je me lève difficilement. Même si il fait presque trente degrés, je frissonne. Je pose une main sur mon front Je marche péniblement vers l'ombre de Tonic qui est immobile et dort sûrement.

Alors que je le frôle pour lui signaler ma présence, il me regarde . Et s'en va dans la forêt.

- Non... Tonic, attends moi...

Nouvelle vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant