Chapitre 10

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- Salut ma belle ! Tiens voilà pour toi.

Toujours sans un mot, je fixe l'homme face à moi avec un regard froid et déterminé, immobile.

- Laine, ma puce, tu veux bien aller appeler Charlie ? Il est venu récupérer quelques affaires  dans sa chambre. Dis lui de venir me voir et vas dans ta chambre en attendant maman.

- Mais...

- Fais ce que je te dis Laine ! je crie

Étonnée face à ma réaction, ma petite sœur s'exécute à contre coeur. Une fois seule avec cet... intrus, je trouve enfin le courage de lui parler :

- Tu peux garder ce que tu as apporté, je n'en veux pas. Et si tu en as un pour Charlie, jette le également, il le refusera. Sûrement moins calmement que moi.

- Kylie... Ma fille...

- Comment ose tu encore m'appeler comme ça ? Et comment as tu su où nous étions ? Tu n'as pas le droit d'être là ! Je refuse que tu t'approches de maman et encore moins de Laine.

- Tu n'as aucun moyen de m'empêcher de voir ma famille, regarde ta sœur, comment elle est heureuse de me voir ! s'exclame t'il

- Ta famille ? TA famille ? Laisse moi rire. Tu as renoncé à notre famille le jour où tu as touché à cette bouteille de whisky. Ou bien était ce de la vodka ? Comment m'en souvenir, tu as tout testé après tout.

- Je refuse que tu me parles comme cela, je suis ton père.

- Ah oui vraiment ? Honnêtement j'en doute fort. Sais tu vraiment à quoi t'engage ce rôle ? Peut être qu'il fut un temps tu en étais digne, mais ce temps est lointain, nous sommes tous bien plus heureux sans toi, sans père.

Je parviens très difficilement à garder mon calme. Je sais que Charlie va débarquer dans quelques minutes et lorsqu'il sera face à notre père, la situation risque de déraper, si je suis dans le même état que mon jumeau, tout risque de finir très mal.

Il s'approche de moi d'un pas, je me retiens de reculer pour l'éviter, refusant de montrer mon inquiétude. Lorsqu'il pose sa main sur mon bras, un flashback me rappelle lorsqu'elle frappait ma joue. Jamais je n'oublierai cette sensation. Sa peau caleuse, coupée par toutes les bières qu'il avait appris à ouvrir à la main. Je rejette vivement son geste d'approche, n'ayant aucune envie d'avoir un contact avec cet homme que je ne veux pas voir revenir dans ma vie devenue si parfaite.

- J'ai changé, Kylie, prétend t'il, je me suis fais soigner. Je suis d'ailleurs devenu l'heureux propriétaire d'un chien, tu l'adorerais.

- Et bien tant mieux pour toi, Christophe, tu devrais retourner auprès de cette pauvre bête qui serait sûrement mieux à la SPA. Nous, nous ne voulons plus rien avoir à faire avec toi.

Il m'attrape alors le bras plus vivement que la première fois, et le sert, me coupant la circulation. Il me réponds sur un ton bien moins rassurant.

- Je sais que c'est faux. Une famille a besoin d'un père, et ce père, c'est moi.

- Non, tu n'es plus notre père. Pour nous tu n'es qu'un souvenir lointain qui ne mérite plus d'attention. Alors maintenant pars avant que j'appelle la police ou que Charlie débarque pour te refaire le portrait. Tu serais étonné de voir à quel point il a changé.

- Je crois qu'il verra ça parfaitement quand mon poings s'écrasera sur sa sale gueule d'alcoolique, dit calmement une voix dans mon dos.

Je me tourne vers mon frère que je n'avais pas entendu arriver, et vu la réaction de mon père, lui non plus. Néanmoins, il garde son calme et réponds non sans un certain avertissement dans la voix.

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