Chapitre 6

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          Nous poussâmes les portes du commissariat, affublés de nos tenues d'agents fédéraux. Je n'étais pas particulièrement fan des tailleurs-pantalons. Les fringues saillantes, ce n'était pas mon truc. Trop inconfortables à mon goût. Malheureusement, je ne pouvais pas me faire passer pour un membre du FBI avec mes jeans troués et mes baskets dégueulasses, ce qui expliquait le fait que je sois désormais en train de tenir en équilibre sur les talons fins de mes escarpins noirs. L'exercice était d'autant plus difficile que Sam, mon acolyte lycanthrope, se portait comme un charme dans son beau costume sombre. Il était visiblement bien plus à l'aise que moi, alors que nous étions supposés nous trouver dans mon élément. En un mot, injuste.

— Monsieur dame, déclara l'agent de police assit derrière le comptoir de l'accueil.

Le gamma et moi répondîmes à l'homme par un hochement de tête simultané, nous nous arrêtâmes en face de lui.

— Que puis-je pour vous ? S'enquit-il en observant nos allures respectives.

Les petits yeux curieux de notre interlocuteur se plissèrent légèrement lors de son inspection détaillée, ses pupilles s'écarquillèrent quelque peu lorsqu'il tomba nez à nez avec les plaques que nous tendions devant nous.

— FBI, lançai-je d'une voix assurée, il semblerait que cette ville est un petit problème de disparitions, serait-il possible de parler à un responsable ?

Le visage rond de l'homme s'empourpra sur le coup du stress qui s'empara de lui, il ne devait pas avoir l'habitude d'être confronté au FBI, ce qui n'avait rien d'étonnant dans une ville comme celle-ci. Il cligna des yeux plusieurs fois, perdu et déstabilisé, Sam, qui semblait amusé par la situation, décida d'en rajouter une couche.

— Ce n'était pas une question, cracha t-il sèchement, nous voulons parler à un responsable, et nous le voulons tout de suite.

— Euh, oui, oui bien sûr, suivez moi !

Déconcerté, l'homme tournoya sur lui-même à la recherche du chemin à prendre, il nous adressa un sourire gêné avant de s'engager vers les bureaux. Avant de le suivre, je me tournai vers le loup, et lui fis les gros yeux.

— T'es vraiment un enfoiré tu le sais ça ?

Les lèvres du dominant s'étirèrent en un sourire satisfait, il haussa une épaule désinvolte et se pencha sur moi pour me répondre.

— Evans, tu es trop sérieuse, tu le sais ça ?

Je grognai, et m'engageai à la suite de l'agent.

— Terrifier nos collaborateurs n'entre pas dans ma liste d'activités favorites, avouai-je, le pauvre homme avait l'air littéralement paniqué.

— As-tu vu la veine de sa jugulaire se mettre à palpiter ? Dommage que tu n'es pas entendu son cœur s'emballer lorsque j'ai froncé les sourcils, tordant.

— Tu as de drôle de passe-temps Sammy.

— Quitte à jouer les fédéraux, autant s'amuser un peu, plaida t-il.

Je fis la moue, mais n'ajoutai rien, je n'avais personnellement jamais utilisé mon costume à ce genre de fins, mais je pouvais parfaitement comprendre l'engouement de Sam pour qui ce genre de choses étaient nouvelles. On disait souvent que les loups-garous étaient des êtres taciturne dénués d'humour, il suffisait de passer une journée avec mon acolyte pour se rendre compte que ces rumeurs étaient des conneries.

Nous suivîmes notre guide jusqu'à une porte sur laquelle était placardé une pancarte en acier, sur celle-ci nous pouvions lire « Chef Sanchez », l'homme qui nous accompagnait était tellement étourdi qu'il en oublia de frapper avant d'entrer.

Alpha : Le chant MortelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant