Chapitre 7

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          Je n'avais peut-être pas choisi l'heure idéale pour arpenter la ville de long en large. Me mettre à la recherche d'un supermarché à une heure du matin n'était sûrement pas le choix le plus judicieux que j'avais pu faire au cours de ma vie, d'autant plus que j'avais eu la brillante idée de ne pas prendre ma voiture. Je m'étais dis qu'après avoir passé des heures assise sur mon lit, mes jambes avaient besoin d'un peu d'exercice, ceci dit, j'avais complètement zappé le fait que je ne connaissais pas les environs. Pas parfaitement, en tout cas.

Cela faisait près de quarante minutes que je tournai en rond, cherchant désespérément un magasin ouvert pour y acheter un truc à manger. Malheureusement, à force de trouver des portes fermées, je commençais légèrement à perdre espoir. Mon estomac hurlait à la mort, littéralement, mes mollets étaient en feu, et pour ne rien arranger, la fatigue gagnait du terrain. Mes paupières étaient lourdes, je ne cessai de bailler, ce qui, avec la brise fraîche qui soufflait à l'extérieur, faisait couler des larmes glacées le long de mes joues. Si on ajoutait à ça mon look de clodo cradingue, mes cheveux en bataille et mes cernes noires, je possédai la panoplie complète du vagabond douteux. Par chance, je n'avais croisé personne capable de me juger, ou d'appeler les flics.

Finalement, alors que je m'apprêtais à abandonner pour faire demi-tour, je dénichai une petite station service aux lumières allumées. Mon optimisme renaquit de ses cendres pour gonfler ma poitrine d'espoir.

Pressant le pas tel un zombie en soif de chair fraîche, je me précipitai vers l'entrée de l'établissement, priant intérieurement pour que cette fois-ci soit la bonne. La première chose qui capta mon attention, et qui enthousiasma mes sens, fut l'écriteau qui décorait la porte, et sur lequel était inscrit le mot « ouvert ». Une soudaine euphorie réveilla mon métabolisme qui sombrait peu à peu dans le sommeil, l'appel de la nourriture me réveilla comme si je venais de m'enfiler une cafetière de café serré à moi seule. J'avais réussi, mon ventre allait pouvoir arrêter de brailler, victoire !

Déterminer à apaiser ma faim, je poussai la porte de la station, et pénétrai dans le magasin.

— Bonsoir, lançai-je dans le vide.

À mon plus grand étonnement, il n'y avait aucun employé derrière la caisse, et aussi surprenant que cela pouvait paraître, la boutique semblait vide. Les quelques rayons de chips et autre restauration rapide qui constituaient l'épicerie avaient l'air déserts, il n'y avait personne aux alentours. Le responsable avait peut-être décidé de quitter son poster pour se faire une petite pause café, histoire d'assurer son service sans piquer du nez, qui sait ? Au fond, je n'en avais rien à faire, je voulais juste me trouver un truc à me mettre sous la dent avant de retourner me coucher à l'hôtel. Aussi, sans me poser plus de question, je me mis à l'assaut des étagères remplies.

Machinalement, je me rendis aux produits frais, espérant y trouver mon bonheur. Les sandwichs industriels ne valaient certainement pas ceux concoctés par Leah, mais l'un d'entre eux ferait l'affaire pour ce soir. Affamée comme je l'étais, j'aurais pu avaler n'importe quoi de toute façon. Mon choix se porta sur un sandwich au poulet, simple et efficace, je préférai miser sur une valeur sûre plutôt que de m'aventurer sur des terrains inconnus. Il serait dommage de trouver mon seul et unique repas immangeable. Pour plus de sécurité, je fis un saut aux peu de surgelés présents dans la station, et me penchai au dessus des pots de glaces, histoire de les étudier avec plus d'attention. Ma chambre d'hôtel était pourvue d'un petit réfrigérateur à côté duquel se trouvait le mini bar, stocker de la crème glacée pourrait s'avérer utile en cas de crise extrême. Si la journée s'avérait trop difficile, où si la séparation avec Nick devenait trop dure à supporter.

Alpha : Le chant MortelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant