La forêt noir (Slenderman)

Chapitre 1 : Le manoir

J'ai marché une dizaine de minutes, regardant bien autour de moi, pour ne rater aucune feuille, et tomba sur le manoir. Je savais, sans savoir exactement comment, qu'une page se trouvait à cet endroit là.
Je montai alors les marches du perron vert de moisissures, et arriva devant la porte. Je ne voulais pas entrer dans ce bâtiment, j'avais envie de fuir. Pourtant, je devais le faire.

J'inspirai profondément, pour me donner du courage, et poussa la lourde porte. L'intérieur du manoir était à l'image de l'extérieur : en ruine. Le grand hall, autrefois, devait être magnifique, les décorations rustiques devaient faire de cette pièce un endroit très accueillant, mais aujourd'hui, les couleurs étaient ternes, le tapis rouge était sali de terre, de planche de bois tombées du plafond en partie effondré, de mousse... Le bois était devenu mou, à cause de cette humidité constante. Les rideaux étaient brûlés, arrachés, les fenêtres brisées... C'était un véritable carnage. Que s'était-il passé ici, pour que ce manoir finisse dans un tel état ?

À ma gauche comme à ma droite, il y avait une porte, et en face, un grand escalier avec quelques marches manquantes. Je décidai de m'avancer vers la porte à ma gauche. Cette dernière s'ouvrit dans un grincement sinistre, dévoilant une pièce qui devait être un bureau, autrefois.
Un grand bureau trônait au milieu de la salle, une bibliothèque presque vide à sa droite, et derrière lui, un grand portrait à moitié déchiré exibait un homme à l'allure imposante, habillé d'un costume noir à cravate rouge. Sa peaux était très pâle, presque grise, il avait les yeux marrons, un visage dur, des cheveux bruns coiffés avec élégance, malgré une légère calvitie. Son regard me faisait froid dans le dos. J'essayais de l'ignorer, et commença ma fouille.

Visiblement, il n'y avait aucune page cachée dans cette pièce, alors je pénétrai dans la pièce d'en face. Je tombais sur ce qui semblait être un salon. Un fauteuil à moitié déchiré faisait face à une cheminée noir de cendres. La pièce était plus ou moins en bon état, comparé au hall d'entrée. Les couleurs dominantes, comme dans tout le manoir, étaient le marron et le rouge. La grande table en bois était en désordre, et les chaises renversées sur le tapis rouge. Des portraits défigurés ornaient la pièce de leur apparence effrayante. Un arche menait à une cuisine dans le même genre que le salon, mais aucune page dans les parages. Alors, il le fallait bien, je montai à l'étage.

Les escaliers grinçaient, mais ce n'était rien par rapport au plancher de l'étage. J'avais l'impression qu'il pouvait s'écrouler à tout moment.
Sur ma droite et ma gauche, il y avait quatre porte, et une en face de moi. Le plafond était parsemé de trous béants, me permettant d'admirer le ciel étoilé. Je longeais les murs, de peur de faire craquer le plancher, et entra dans la première pièce à ma droite.

C'était une chambre, je le devinait au sommier sans matelas, poussé au milieu de la pièce. Le matelas était éventré, à son opposé. Il y avait aussi une armoire, mais c'est tout ce qu'il y avait dans la pièce. Pas de page ici non plus.

Alors que Je sortais pour aller dans la pièce voisine, la porte s'est reclaquée contre mon dos avec une tel violance que je fus expulsé à deux mètres de la pièce. Derrière moi, des bruits de pas se firent entendre, et des rire d'enfants aussi. Soudains, je sentis une présence à côté de moi.
Je tournai la tête et vis une petite fille, pâle, avec de grosses cernes. Ses cheveux bruns étaient emmêlés et sa robe était déchirée. Je pense que ce qui m'a le plus effrayé chez elle, c'est son cou.

Il était plié dans un angle improbable. Je n'eu beaucoup de mal à deviner la cause de sa mort. Elle me regardait de ses grands yeux incolores, et s'avanca de deux pas.
J'aurais voulu reculer d'autant de pas, mais mes jambes refusaient de se mouvoir. La fillette s'approchait toujours, et tendit le bras vers moi. Elle tenait la page que je cherchais désespérément.

« C'est ce que tu cherches, pas vrai ? »