Partie sans titre 25

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-Je suis rentrée!

ça ne servait pas à grand chose de balancer ça dans un studio, mais c'était une routine désormais bien ancrée que nous avions pris tout les deux, juste histoire d'éviter de surprendre l'autre dans une posture facheuse. Après avoir surpris Castiel à poil qui sortait de la douche alors que je rentrais un soir plus tôt que prévu, nous en avions fait un jeu qui s'était mué en habitude. Une tête à la cheveulure de feu se tourne vers moi avec une mine interrogative.

-Alors?

Je me pose sur le canapé à côté de Castiel avec un soupir satisfait et balance au travers de la pièce mes chaussures. J'avais pris mes marques et je m'étais fait à l'idée de rester ici pour cette première année d'étude. Je n'avais pas vraiment eu d'autres alternatives et c'est une chance car Castiel et Demon étaient des collocs au poil.

-Chaud! Mais je pense avoir de bon résultats.

-On fête ça alors?

J'éclatais de rire, avoir fini mes partiels me libérais d'un sacré poids et un rien sufissait pour que je laisse transparaitre ma joie.

-Carrément! Je veux manger vietnamien pour féter ça!

Castiel a un sourire en coin, celui qui lui monte aux yeux quand il prépare un coup.

-Plus tard le viet, ce soir on sort, on boit, on danse, on fait la vrai fête. Manger autre chose que du surgelé, c'est pas une façon de fêter la fin de ses examens!

J'étais de tellement bonne humeur que je n'avais aucune envie de le contredire. Et puis depuis mon arrivée ici, j'avais tellement bossé que je n'avais pas eu le temps de faire grand chose. Castiel payait le loyer et je touchais ma bourse qui ne servait pas à grand chose si ce n'était payer de temps à autre les courses. Mon compte en banque se portait mieux qu'il ne l'avait jamais été.

Je jettais un coup d'oeil à l'horloge, pour une sortie dans la capitale, la première, je voulais faire les choses bien.

-Ok, tu appelle Lysandre et vois avec lui quand on se retrouve, moi je vais faire un peu de shopping, il me faut une tenue pour l'occasion!

Castil se lève et attrape son téléphone, il me jette un regard taquin.

-Toi, tu a trop trainé avec Alexy! Fais-toi belle si tu le peux, je t'envois un sms pour te dire où nous rejoindre.

J'aquiese avant de me lever à mon tour pour prendre mon sac à main et dirige mes pas vers la porte.

-Marie?

Je me retourne, Castiel a un grand sourire, comme un frère fière de sa petite soeur, les derniers rayons d'un soleil hivernal s'attardent dans ses cheveux et en le voyant me sourire comme ça, mon coeur fait un bond.

-Oui?

-Tu peux prendre ton temps, ça te fera du bien de prendre un peu soin de toi.

Je lui souriais avant de claquer la porte, il commençait à bien me connaitre. C'est vrai qu'entre les cours, les petits boulots à gauche à droite et les révisions, je n'avais pas vraiment eu le temps de me poser ou de prendre soin de moi.... Pour le coup, je regrettais qu'Alexy ne soit pas là. Nous aurions fait une de ces virées shopping qu'il affectionnait, avec une pause coiffeur entre deux magasins pour se poser et glousser...

Assise dans le métro, fraichement coiffée, habillée de neuf et manucurée, j'aurais fait la fierté d'Alexy. Je serrais les dents et ignorais les lourdeaux qui me sifflaient ou faisaient des remarques désobligentes. Le spay au poivre dans mon sac me rassurait à peine, j'avais oublié à quel point les mecs pouvait être pénible ici.

Je regardais encore une fois le nom de l'arrêt où je devais descendre, celui-ci s'affichant, je descendais en vitesse en prenant garde de ne pas me péter une cheville avec les talons que j'avais choisi. J'avais pris la peine de passer à l'appartement pour déposer mes achats histoire de ne pas être trop chargée. Je marchais vite pour me réchauffer. L'air parisien était glacial en ce début des vacances de noël, et mon blouson en cuir me semblait aussi mince qu'une feuille de cigarette.

Mon souffle faisait une fumée blanchatre à chaque fois que j'expirais. Un bruit de pas régulier derrière moi me fit accélérer le mien. Un coup d'oeil anxieux me fait reconnaitre un des types du metro qui semble me suivre.

Je ne suis pas loin de ma desination finale. Courir ne servirait à rien à part me péter une cheville alors je mets la main dans mon sac et la resserre sur le spray défensif au cas où. Trop occupée à surveiller mes arrières, je percute quelqu'un.

-Te voilà enfin!

La voie de Castiel m'apaise instantannément. Je suis arrivée à bon port sans m'en rendre compte. Ses bras se referment autour de mes épaules. Ses yeux gris se font durs en direction du type qui me suivait. Celui-ci s'est stoppé un peu plus loin. Lysandre s'approche de nous, le regard des deux garçons n'a rien d'amical et l'homme lève les mains comme pour dire qu'il abandonne la partie et il fait demi-tour. Je pousse un soupir de soulagement et me serre un peu plus contre Castiel et sa force rassurante, le temps de reprendre mon souffle.

Je sens la main de Lysandre sur mon bras. Lui aussi me rassure à sa façon et son sourire chaleureux finit de me convaincre que je n'ai rien à craindre. Je leur fait un sourire un peu miteux.

-La prochaine fois, je te lache pas d'une semelle, j'avais oublié à quel point ça pouvait être dangereux dans le coin la nuit pour une fille mignonne comme toi.

-Surtout qu'elle est plus que mignonne ce soir Castiel. Marie tu es resplendissante.

La main de Lysandre glisse sur mon bras pour me saisir la main afin de me faire tournoyer. Je m'exécute de bonne volonté en riant pour leur montrer le résultat de ma session de shopping. Le coiffeur et la manucure m'avait fait un bien fou et un peu de maquillage savament appliqué avait finit de me sortir de ma coquille d'étudiante studieuse.

Castiel me jauge du regard, il a un sourire appréciateur.

-Et si on allait éxiber ce corps magnifique sous les projecteurs de la piste!

-Argh! Un compliment de Castiel! Je meurs!

Je fais mine de tomber, Lysandre me rattrape en riant avant que Castiel ne me prenne par la main pour m'entrainer vers la boite de nuit où nous devions fêter la fin de mes partiels.

-Je ne parlais pas de ton corps mais du mien!

Je riais aux éclats en le suivant.

La fille banaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant