-Je regrette, votre nom n'est pas dans mes dossiers, le votre à dut se perdre pendant les inscriptions, ça arrive parfois.
Là je n'arrive pas à savoir ce qui est le pire, que je n'ai pas de logement à quelques jours de ma rentrée, ou que cette grognasse m'annonce ça comme si c'était la chose la plus classique au monde et que je devais faire avec puisqu'elle même n'en avait cure.
-Mais je commence les cours lundi prochain, on m'a dit que la chambre ne serait disponible qu'à partir d'aujourd'hui, je suis boursière, je n'ai pas les moyens de me payer un logement sur Paris et de toute façon il est trop tard pour en chercher un!
A la capitale, si vous trouvez un appartement ressemblant à un clapier à lapin pour un loyer digne du PIB d'un petit pays après au moins six mois de recherche, vous avez de la chance... Et j'exagère à peine.
-Vous pouvez toujours faire une réclamation auprès du crous et y apporter la preuve que vous avez bien rendue tout les documents à temps.
On dirait presque que ça la fatigue de me donner ses infos. J'ai envie de lui faire bouffer la lime à ongle qu'elle utilise tout en me parlant sans bien sur croiser mon regard. Je ne suis pourtant pas du genre bélliqueuse, mais cette secrétaire, j'ai envie de lui fourrer mon poing dans la figure pour lui faire sauter toutes les dents....
-Et je fais comment moi en attendant que la foutue administration se bouge le cul hein? Je dors sous les ponts et squatte les toilettes de la fac pour me laver?!
La blondasse me regarde par dessus ses lunettes qui sont sans doute sur son nez uniquement pour se donner un style.
-Vous devez bien avoir de la famille ou des amis pour vous aider. Je vous donne les infos que j'ai en ma possession, le reste vous regarde.
C'est décidé, je vais lui exploser la tronche....
J'inspire, expire, inspire encore puis tourne les talons rageusement pour diriger mes pas vers un cyber café un peu plus loin pour essayer de trouver les infos qui me permettraient de débloquer cette facheuse situation. Ma valise roule de plus en plus mal, foutue camelote, et pour couronner le tout, il se met à pleuvoir de ces pluies d'orages qui vous rincent en deux secondes.
Journée de merde, vie de merde. J'aurai mieux fait de rester dans mon trou paumé, avec la mer à côté, aller dans une fac normale, faire des études qui me mèneraient à bosser chez mac do et finir mariée avec au moins trois gosses.
Quelques heures plus tard, après avoir fait tout les sites possibles à ce sujet et avoir rendu une visite au crous le proche, il faut se rendre à l'évidence, je suis dans une merde noire. Quand ce genre de cas se produit (ce qui n'est pas si rare), soit on se rabat sur un second choix vers une ville moins peuplé et on a la chance d'avoir une chambre étudiante, soit on se débrouille avec les connaissances locales et un fait une année comme un parasite en priant tout les dieux sur terre pour que l'année prochaine le dossier arrive à bon port pour avoir la chambre tant convoité. Sinon, on peut aussi rentrer à la maison la queue entre les jambes et se dire qu'une année sabbatique ce n'est pas si mal comme option.
Je me retrouvais donc à frapper à la porte de Castiel, ma valise derrière moi, trempée comme une soupe, avec une furieuse envie de sacrifier un bouc pour lancer un mauvais sort sur tout les gens responsables de mes malheurs.... Et Armin en faisait toujours partie. Au pire je sacrifierai deux boucs.
Derrière la porte, j'entends les cordes de sa guitare vibrer, il fait comme s'il n'y avait personne.Il faut croire qu'il n'est pas du genre à ouvrir aux voisins qui viennent réclamer du sucre...
Je frappe de nouveau, un peu plus fort, pose la main sur la porte.
-Castiel! C'est Marie!
Les notes se stoppent, j'entends le bruit de ses pas se rapprocher, la clé tourner dans la serrure. La tête de Demon franchit la porte la première, il se frotte autour de mes jambes avant de retourner dans l'appartement.
-Bah t'étais pas sencée être dans ta chambre étudiante toi?
Me dit-il avant de tourner les talons pour reprendre sa guitare, me laissant lui emboiter le pas et déposer mes affaires.
-ça te dérange si je squatte encore un peu?
Nous avions tout rangé ce matin, le matelas dégonflé et rangé en haut d'un placard, la valise bouclée... Mon départ devait être définitif, j'espère qu'il pourra me dépanner quelque temps histoire de retomber sur mes pieds et de trouver une solution de rechange.
-Mon charme irresistible à encore frappé!
Je lui donne un coup de poing molasson sur l'épaule avant de me vautrer près de lui.
-Hey! Me colle pas t'es trempée! Va te sécher d'abord...
Je lui expliquais ma rencontre avec la glorieuse administration des citées étudiantes françaises et ma journée au combien enrichissante.
-Tu peux rester aussi longtemps que tu veux, ça me dérange pas.
-à la base, ça devait être provisoire, je suis pas sure que cette situation plaise beaucoup à mes parents.
Entre temps j'étais passée par la salle de bain pour me changer et je séchais mes cheveux, posées sur le canapé à côté de lui tandis qu'il jouait des notes distraites.
-Tu n'es pas obligée de leur dire, de toute façon ils ne viendront jamais te rendre visite à la capitale, c'est toi qui devait rentrer durant les vacances non?
-Même pas en fait, je ne devais rentrer qu'à la fin de l'année scolaire, je leur ai expliqué que les places sont chers dans cette fac et qu'elles se méritent, je devais rester à la cité u pour réviser pour les partiels pendant les vacances .
-Bah alors tout roule. Je ressort ton matelas gonflable pour le moment, je passerai demain te chercher un truc un peu plus confortable. Tu va pas rester toute une année dessus il tiendra pas, surtout si Demon squatte la nuit comme il le fait...
Je poussais un soupir en me callant plus confortablement dans le canapé désormais familier. Ce n'était pas prévu, et il était plutôt sympa de prendre la chose aussi bien, il aurait put me jetter dehors en disant que ce n'était pas ses affaires. Beaucoup l'auraient fait à sa place... Moi je savais bien que ce n'était pas son genre, qu'il était plutôt du style à tout faire pour ses potes. Pour le coup, je me sentais encore plus piteuse parce que j'avais clairement l'impression d'abuser de cette caractéristique. J'étais un putain de parasite...
-Arrête Marie....
Je levais un regard interrogateur, qu'est-ce que j'avais bien put faire.... Il pose son index sur mon front et repousse ma tête en arrière d'une pitchnette, un sourire au coin des lèvres.
-Tu réfléchi trop, je suis content que tu reste finalement alors arrête de cogiter en fronçant les sourcils comme tu le fais. Tu va finir ridée à même pas vingts ans si tu continue comme ça...
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La fille banale
Hayran KurguUne fiction sans prétention sur l'univers d'amour sucré. L'héroine est la petite sœur de la fille qui est tombée enceinte de Castiel. Un autre regard sur ces fictions souvent clichés autour de la maternité adolescente, des difficultés à se trouver e...