La fille banale

Partie sans titre 31

Nous avions convenus avec Lysandre et Castiel de nous retrouver dans un bar à tapas que nous aimions bien et qui se trouvait près de la Seine. Ils y servaient des vins de qualité et des planches de trucs à grignoter parfaits pour se retrouver entre potes et discuter. J'y avais conduit les deux amoureux après avoir déposés toutes leurs affaires chez Lysandre, en profitant pour récupérer le sac à dos qui contenait ses affaires pour le week-end puisqu'il rentrerait ensuite avec nous.

Assis ensemble à une table, nous attendions Castiel et Lysandre qui finissaient quasi à la même heure ce soir et ne devraient plus tarder. Nous parlions de tout et de rien. De nos connaissances du lycée et de ce qu'ils devenaient, de leur séjour à Paris et des visites qu'ils souhaitaient y faire le temps de leur cours séjour.

Les tensions ressenties au début s'estompaient très vite. Rosalya et sa curiosité légendaire de commère invétérée essayait temps bien que mal de m'arracher des réponses à ses questions sur notre relation à Castiel et moi. Leight lui jettait des regard amoureusement navrés.

Je m'étais placée de manière à voir les garçons arriver pour leur faire signe quand ils seraient là, et je jettais de temps à autre des regards vers la porte d'entrée. Nous étions arrivés dans le bar parmis les premiers, peu de temps après l'ouverture. Celui-ci se remplissait vite et il devenait de plus en plus délicat de voir l'entrée tant la foule devenait dense et compacte. J'avais appris à gérer ce monde perpétuellement envahissant de la vie parisienne. Je trouvais même désormais ridicule les crises d'agoraphobies que j'avais pu faire auparavent.

J'apercevais enfin la tête de Lysandre qui venait tout juste de franchir la porte d'entrée. Je levais le bras à son encontre, criant son prénom dans la foule et croisait son regard aux iris si particuliers. A sa suite venait Castiel qui franchissait à son tour la porte en souriant. J'ignore de quoi ils pouvaient bien parler tout les deux mais ils semblaient d'excellente humeur...

-Marie, ferme la bouche, tu bave.

Je fermais la bouche et m'essuyait par reflexe, avant de me tourner vers Rosalya pour lui tirer la langue tandis qu'elle se foutait de ma gueule. Leight à ses côtés riait aussi et semblait apprécier de rire à mes dépends. Il faut dire que Castiel avait à priori décidé de passer chez le coiffeur. Ses cheveux désormais courts et noir mettaient en valeurs ses iris acier et la forme parfaite de son visage.

Je tournais de nouveau la tête pour profiter du spectacle, certaine que Rosalya ne manquerait pas de se moquer de toute façon. Il fendait la foule avec assurance, Lysandre le suivant finalement puisqu'il avait encore du mal à bousculer les gens sans demander pardon dans les formes à chaque fois que son épaule heurtait involontairement une de ses semblables.

Ma respiration s'accéléra et mon coeur se mit à battre la chamade tandis qu'il s'opprochait de nous en me dévorant des yeux. Je jettais un rapide coup d'oeil à Rosalya qui gloussait en murmurant quelque chose à l'oreille de Leight. Je me sentis rougir des pieds à la tête et ce n'était rien en comparaison au sang qui me monta au visage quand il se pencha pour m'embrasser.

Castiel faisait toujours tout avec passion. Qu'il y ai des gens pour assister à ce baiser comme à un spectacle, il s'en fichait comme d'une guigne. C'était notre premier baiser en "public" depuis la discothèque où je n'avais pas toute ma tête. Là, c'était différent. J'avais toutes mes capacitées mentales, il y avait des amis autour de la table qui ne nous avaient jamais vus "ensemble", une foultitude d'inconnus dans ce bar...

Je déglutissais péniblement tout en levant la tête pour venir à la rencontre de ses lèvres. Je fermais les yeux pour oublier le monde qui m'entourait, frissonant en sentant ses doigts se refermer avec force sur ma nuque. Je me liquéfiais littérallement sur place tandis que son souffle se mélait au mien et que je me levais pour le sentir plus près de moi, passant mes bras autour de son cou.