"De l'autre côté... ©" première version

Chapitre 27 ©

Thomas et Léa étaient assis dans le canapé, face au sapin de Noël. Léa tenait une tasse de chocolat chaud dans les mains. Elle ne pleurait plus mais était toujours aussi perdue. Thomas attendit patiemment qu'elle ait fini de boire pour tenter d'en savoir plus.

-Qu'est-ce qui se passe Léa ?

-Je ne sais pas... Je... J'avais besoin de parler.

-Je t'écoute, dit Thomas, avec un sourire.

-Je ne sais pas par où commencer.

-Pourquoi tu te drogues ?

-Je...

Léa était prise de court par la question.

-Quand mon père est mort il y a trois ans, ma mère s'est réfugiée dans le boulot alors je me suis sentie délaissée. Je n'avais personne à qui parler et j'avais besoin d'oublier. Alors un jour je suis allée voir un gars qui vendait de la drogue et...

-Et il t'en a donné ?

-Oui. Et pourtant, j'ai du lui forcer la main, il ne voulait pas au début. Mais il avait besoin de fric et j'en avais.

-Je vois.

-C'est comme ça que j'ai commencé à me droguer... Au fil du temps, j'ai eu besoin de plus. Quand on tombe dedans, c'est l'engrenage infernal.

-Tu n'as jamais songé à arrêter ?

-Si, je suis terrifiée à l'idée que ma mère apprenne que je me drogue mais pour arrêter, il faut énormément de volonté et je ne suis pas sûre d'en avoir assez...

-Moi je suis sûr que si.

-Comment as tu appris pour la drogue ?

-La première fois qu'on s'est rencontré, tu avais les pupilles dilatées.

-Ah oui, c'est un signe qui ne trompe pas... Tu es la troisième personne à savoir que je prends des stupéfiants.

-Qui d'autre ?

-Gwendolyne et mon frère.

-Nous sommes quatre en réalité, mon père sait aussi.

-Comment il a su ?

-Je lui ai dit.

Léa le regarda.

-Tu n'as rien à craindre de moi tu sais ? Je ne te veux pas de mal.

-Je me drogue, tu aurais du me rejeter quand tu l'as appris.

-Je n'ai aucune raison de te rejeter. Je tiens à toi.

-Moi aussi... Et ça je ne comprends pas.

-Tu as besoin d'amour Léa, il n'y a rien à comprendre.

-Avant de venir ici, j'étais chez mon dealer. On s'est embrassé, je n'avais jamais testé et c'était... Waouh.

Thomas ne put s'empêcher d'être jaloux.

-Tu n'as pas à être jaloux, je n'aime pas Nathan..., murmura Léa. Je... Je crois que j'aime quelqu'un d'autre.

-Qui ?, demanda Thomas, plein d'espoir.

Léa plongea son regard dans le sien, puis décida de prendre son courage à deux mains. Il fallait qu'elle lui avoue ce qu'elle avait sur le cœur, c'était le moment.

-Thomas, je... J'ai quelque chose à te dire.

-Je t'en prie...

-Depuis quelques temps, je ne comprends pas ce qui m'arrive, j'ai tout le temps envie que tu sois prêt de moi, que tu me protèges. Quand je t'ai vu ivre après la soirée, j'ai réalisé qu'il aurait pu t'arriver n'importe quoi et j'ai su combien je tenais à toi. Je ne suis pas douée du tout pour exprimer ce que je ressens, je préfère cacher mes émotions et mes sentiments d'habitude mais là, j'ai besoin de dire ce que j'ai sur le cœur. Ca paraît complétement fou et pourtant, j'ai besoin de ton sourire, de tes yeux, de ta douceur quotidienne pour vivre, je crois que je ne pourrais plus m'en passer. Je ne supporterai pas qu'il t'arrive quoi que ce soit. Je t'aime tout simplement...

La voix de Léa se brisa. Thomas avait les yeux brillants à cause de l'émotion. Pour toute réponse, il se pencha vers elle. Leurs lèvres s'éffleurèrent doucement, leurs souffles se mêlèrent. Il y eut un baiser, puis deux, puis trois... Leurs cœurs battaient à l'unisson.

-Depuis le temps que j'attendais ça..., murmura Thomas. Moi aussi je t'aime. Je t'aime comme un fou, j'ai envie de t'aider à t'en sortir. Tu es mon cœur, mon amour, ma joie de vivre, je ne sais comment dire ce que je ressens.

-Te fatigues pas, j'ai compris, dit Léa en souriant.

-Ca veut dire qu'on est ensemble alors ?

-Ca se pourrait bien.

Léa embrassa Thomas. Il la fit tomber sur le canapé, fou de joie. De beaux jours s'annonçaient.

***

La nouvelle ne mit pas longtemps à se répendre. Gwendolyne et Lucas furent les premiers au courant. Ce fut Gwendolyne qui reçut le sms.

-Tu ne devineras jamais !

-Qu'est-ce qui se passe ?, demanda Lucas.

-Thomas et Léa sortent ensemble !

-C'est une bonne nouvelle, félicite les de ma part.

Gwendolyne était heureuse pour son amie. Pour une fois qu'un peu de bonheur entrait dans la vie de Léa, il fallait fêter ça.

-J'espère qu'elle ira mieux maintenant qu'elle a un copain, dit Lucas.

-J'espère aussi. Mais je ne m'inquiète pas. Thomas s'occupera d'elle.

-Tu savais qu'il avait des sentiments pour elle ?

-Oui. Il m'en avait parlé.

En effet, Thomas avait demandé conseil à Gwendolyne sur la manière dont il fallait s'y prendre pour déclarer sa flamme à Léa. Bien sûr, la jeune fille n'avait pas pu s'empêcher de le taquiner sur le sujet mais elle avait quand même essayé de l'aider. Thomas avait visiblement suivi ses conseils puisque les deux jeunes gens étaient désormais ensemble. A moins que ce ne soit Léa qui lui ait demandé ? Qui pouvait savoir...

***

Jana fut la deuxième à l'apprendre. Cette annonce égaya son cœur, elle commençait à s'inquièter du manque d'amour qui accompagnait Léa. Fred était à côté d'elle quand elle eut la nouvelle.

-Une bonne nouvelle ?, demanda-t-il.

-Plutôt oui, Léa a enfin un copain.

-C'est super !

-Oui, depuis le temps que j'attendais ça.

-D'habitude les parents sont du genre réticent de ce côté là et toi c'est tout l'inverse.

-Ma fille est heureuse, je me réjouis.

-C'est normal.

Jana n'avait pas encore pu parler à sa fille de la drogue. Elle avait l'espoir que l'arrivée de Thomas en temps que petit copain aiderait sa fille à se débarrasser de cette saloperie. Thomas était envahi par le bonheur pour l'instant, mais il ignorait qu'une lourde responsabilité pesait sur lui. En songeant à ça, le visage de Jana s'était assombri.

-Que se passe-t-il Jana ? Tu me caches quelque chose.

-Je ne peux pas tant parler.

-Je suis ton ami, je peux tout entendre.

-Tu es flic. Je ne suis pas la seule impliquée dans ce que je te cache, tu pourrais l'être aussi si tu savais.

-Et alors ? Ca m'est égal.

Jana réfléchit. Fred l'avait toujours soutenue, même dans les épreuves les plus dures. Pouvait-elle lui faire confiance ? Elle décida de prendre le risque.

-Ma fille se drogue. C'est pour ça que j'espère que son copain l'aidera à guérir...

-Oh Jana... Depuis quand le sais-tu ?

-Les vacances de la Toussaint.

-Je ne dirai rien, je te le promets...

Jana le remercia d'un sourire. Elle savait que désormais, elle pouvait compter sur lui...

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