Qu'est-ce que l'on fait maintenant?

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- Qu'est-ce que l'on fait ? C'est une bonne question.. Tu en penses quoi ? dis Simon.
- Je ne sais pas trop. Tout se passe si vite..Je ne savais même pas que tes sentiments étaient réciproques..
- Je n'osais pas me les avouer.. mais je pense que maintenant ce serait difficile de retourner en arrière. Que nous agissions comme si rien ne s'était passé.
- Tu proposes quoi alors ?
- tu me plais, c'est une évidence. Je te plais, j'en suis presque sur. ( j'hoche timidement la tête en rougissant et me mord la lèvre. Il sourit.). Bon, j'en suis sur! Et ce qui est plus que certain c'est que je suis ton professeur et que ce n'est pas autorisé. Mais, je suis comédien et tu es mon élève comédienne, je pense qu'il faudra s'assurer de bien jouer notre rôle au sein du domaine scolaire. C'est à dire, ne rien montrer de notre attirance, ni de notre proximité. Et évidemment ne rien dire sur ce qu'il s'est passé ou ce qu'il se passe.
- C'est une évidence.
- Une histoire secrète.. mais comme on dit ; "pour vivre heureux, vivons cachés."
- Ca plairait à Shakespeare !
- une histoire plus moderne de "Romeo & Juliette" mais qui, je te le promet, ne sera pas un drame..
Je l'espère tellement.. Cela va tellement vite. Je suis attirée physiquement par lui, mais nous nous connaissons à peine..
- Allez, tout ira bien, fais moi confiance.. ou plutôt fais nous confiance.
Il me prend la main et nous marchons. Nous arrêtons de discuter du "problème" et nous nous asseyons dans l'herbe. Nous parlons de tout et de rien. Au delà de l'attirance déjà déclarée, nous faisons connaissance. Nous faisons les choses à l'envers, je le sais. Mais notre histoire est loin d'être ordinaire..
Simon regarde sa montre. Il m'embrasse. Un baiser passionné et doux à la fois.
- Je suis désolée, Juliette mais il faut que j'y aille..
-D'accord. On va reprendre le chemin inverse.
Simon se lève et me tend sa main. Je la prend pour qu'il m'aide à me relever. Il m'entraîne vers lui. Ses mains posées sur mes joues et sa bouche cherchant la mienne. Il me dit au revoir. À la fin de notre étreinte, pendant que je reprends ma respiration, les lèvres de Simon se posent sur mon cou et y déposent un baiser de tendresse. Les frissons remplissent toute ma chair.
- Je voudrais rester ici, mais malheureusement, Je ne peux pas.

Nous empruntons le chemin inverse. Au début, Simon me prend la main mais au fur et à mesure que la civilisation refait surface, sa main et son corps s'éloigne de moi. Nous arrivons face à sa voiture.
- Je.. dis Simon
Et sans crier gare, je m'approche de lui et lui offre un baiser volé, un au revoir plus romantique que ce qui était prévu.
- Au revoir, monsieur. Lui dis-je.
Je pars en direction de l'allée mais je m'arrête avant d'y pénétrer. J'entends Simon qui entre dans sa voiture et la fait démarrer. Cette dernière s'avance lentement vers moi, et s'en va.. Je pose mes doigts sur mes lèvres en le voyant partir.. Je reste ainsi pendant quelques secondes. Et enfin, me dirige vers chez-moi. Je franchis la porte d'entrée, fait tomber mon cartable sur le sol et me dirige vers le porte manteau pour y déposer ma veste.
-Juliette Dust, où étais-tu ? Je t'attends depuis une bonne heure ! Me dis ma mère, appuyée sur le mur, les bras croisés.

D'aussi loin que je me souvienne, c'est la première fois que ma mère s'intéresse à moi et à mes retards.

- Tu as besoin de moi, maman ?
- cela ne répond pas à ma question, où étais-tu ?

Vite vite.. une excuse.. ah! Trouvé !

- J'ai raté le train, j'ai du attendre le suivant.
- Tu aurais pu m'envoyer un message ! J'étais inquiète !
- Désolé, je ne pensais pas que tu stresserais de ne pas me voir arriver. D'ailleurs, je ne pensais pas que tu savais l'heure à laquelle j'arrive d'habitude..
-Juliette ! Enfin, pour qui me prends-tu ! Je suis ta mère après tout ! .. Bon soit, pas besoin de se chamailler. Il y a une personne dans le salon qui meurs d'envie de te voir.
Je me demande qui cela peut bien être. J'avance prudemment dans la pièce. Et je la vois.. Cette petite femme au visage ridé, son rouge à lèvres de couleur rose pâle si distingué.
- GRAND-MÈRE ! Je Cours dans ces bras et les larmes coulent.
- Eh Ben! Si je pouvais avoir des bonjours ainsi... dit ma mère, restée à l'écart. Personne ne réagit à sa phrase.
- Ma douce petite fille, ma Juliette... dis la vieille dame en caressant mes cheveux..
- je.. je pensais que...
- Chut.. je suis la.. me dit-elle en me serrant plus fort..
Après quelques secondes, les larmes ont cessées. Je me détache de ses bras et la regarde dans ses yeux bleus océan.
- Je peux savoir pourquoi tu es revenue, grand-mère ?
- Et bien..
- je dois retourner en Amérique. Dis ma mère, sans me regarder. Je me retourne vers elle.
- D'accord.. dis-je.
-Nous partons demain, nous avons un vol à 18h00.
-Attend, attend (je réponds en panique) je dois venir avec toi ?????!

-Non, sauf si tu veux rentrer. Ce que je comprendrais.
-Non! Je reste! ( trop de trucs se passent! Je ne peux pas partir comme une voleuse ) Mais pourquoi dis-tu "nous" ?
-J'espérais que tu reviendrais avec moi. Enfin, ce n'est rien. Je comprends que couper un trimestre c'est mauvais..
- Oui, c'est pour l'école ( ou plus précisément, un professeur, je pense).
-Margaret va ...
-Tu peux m'appeler "maman". C'est ce que je suis pour toi. Dis ma grand-mère, en l'affrontant du regard. Ma mère l'évite. Elles ne s'entendent pas très bien... Et cela depuis toujours.
-Donc, je disais : ta grand-mère restera ici, à s'occuper de toi. Maintenant, si vous permettez, je vais faire mes valises. Dit ma mère, sans attendre de réponse car elle monte les escaliers tout de suite après.

Je m'installe près de ma grand mère, et nous discutons de tout et de rien.. Elle m'avait tellement manqué. Je ne la voyais pas beaucoup quand j'étais jeune, à raison d'une fois voire deux par ans pour plusieurs jours, mais j'adorais ces moments de complicité. Et puis je l'appelais souvent, lui écrivais des lettres ( pour améliorer mon français). Ma grand-mère est la deuxième personne qui compte pour moi, après mon père. C'est ma confidente. Au bout de deux heures à discuter autours d'un thé, et sans que ma mère ne soit descendue une seule fois, mon téléphone émet un "bip". Je lis le message et mon cœur se met à battre plus fort :

[Bonsoir Juliette, c'est Simon. Je suis content de t'avoir vu aujourd'hui! Content de voir que nous sommes sur la même longueur d'ondes.. et tellement heureux d'employer le pronom "nous" quand je pense à toi.. ce qui est arrivé toutes les secondes depuis que je t'ai quitté.. J'ai hâte de te voir.
Encore désolé, d'être parti aussi vite. Mais merci pour ce baiser d'au revoir, tu es une fine, douce et passionnée voleuse, je suis sous le charme .. passe une bonne soirée et une délicieuse nuit.. tu es dans mes songes..😘..X infini..]

Je vais lui répondre quand j'entrevois ma grand-mère qui m'observe d'un air malicieux..

- Et si tu me racontais quelque chose qu'apparemment tu as oublié de me raconter pendant ces deux heures ?...

je la regarde avec un air de "qu'est-ce que tu veux me dire ?" Elle enchaîne:
-Raconte moi qui te met dans cet état pour un seul message, ma jolie. Parle moi de la personne qui te met dans cet état. Confie toi sur ton premier amour...
- ah... euh.... je rougis.

Décidément, ma grand-mère est une fine observatrice...

*Aparté*
Enfin un nouveau chapitre! Alors qu'en pensez-vous ? De la décision de Simon et Juliette de rester ensemble !? De la mère qui s'en va et de la grand-mère qui arrive ?? J'attends vos suggestions. Dans le prochain chapitre : retour à l'école! Je ne vous en dis pas plus...
Dans tous les cas, je vous dis à bientôt 😘

Mon prof, mon amour. [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant