Chapitre 20.

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Après avoir passé une bonne après-midi avec Mr De Gelder, je suis rentrée chez moi. Ma mère m'attendait et m'avait préparé des crêpes, mon père était étendu dans le fauteuil, une bière à la main. À chaque fois qu'il revenait de ses voyages d'affaire, il se posait dans le canapé et ne bougeait plus jusqu'à ce qu'il reparte en voyage. On aurait dit un zombie. Après toutes ces années, je m'étais habituée à cette image de lui. Un père alcoolique qui ne pensait qu'à son boulot et pas à sa famille. Je ne parlais de lui à personne, je faisais comme s'il était mort ou comme s'il n'existait pas. On aurait pu croire que je mentais mais pas du tout, personne ne me posait jamais la question et s'il la posait, je disais juste qu'il dédiait sa vie à son travail. Ce qui était vrai. Je ne mentais pas, je ne disais juste pas toute la vérité. Mais est-ce un mensonge de ne pas dire l'entière vérité ?

- Alors comment s'est passée ta journée ?

Super, super.

J'étais assez évasive en ce moment. Je n'aimais pas trop parler ni avec ma maman ni avec mes amies, même si je n'en avais plus beaucoup. Je n'étais ni heureuse ni malheureuse. J'attendais juste le moment où j'allais le revoir. Il me manquait tellement. Son odeur surtout. Il m'avait prêté un de ses pulls mais son odeur était déjà partie, il ne restait plus que des taches de mes larmes.

- Tu veux manger quoi ce soir ma chérie ?

Hmmm... quelque chose de bon !

Pâtes jambon fromage ?

T'as tout compris à la vie man' !

Je sais bien ma puce, répondit-elle en déposant un baiser sur ma joue.

Je lui souris et je montai dans ma chambre. Je m'installai dans mon lit et mon téléphone se mit à vibrer. Son nom s'afficha devant mes yeux et j'eus envie de pleurer tellement j'étais contente. J'avalai ma salive et je décrochai.

"Mon amour ❤️"

Je décrochai le plus vite possible et j'entendis sa voix.

- Allô mon coeur ?

Ouiiiiii? Demandais-je toute excitée.

Tu me manques !

Toi aussi, beaucoup !

Faut qu'on se voit.

Oui mais quand ?

Je vais essayer de venir le plus vite possible.

J'en avais marre d'entendre cette phrase "le plus vite possible". Comme s'il allait faire tout son possible pour venir alors que dans le fond, il ne faisait rien. Elle ne servait à rien et me prouvait encore plus que je ne le reverrai sûrement pas avant très longtemps.

-Bae ?

Oui ? Désolée, je réfléchissais.

À quoi ?

Nous.

C'est à dire ?

Bah nous quoi, la distance et à quel point tu me manques.

Toi aussi, tu me manques.

Alex, tu ne m'appelles presque jamais et on ne parle presque plus. Je n'ai pas l'impression de te manquer tant que ça.

C'est à cause de l'école et le basket tu le sais bien.

Oui et je comprends mais c'est dur, c'est tout.

Je sais pour moi aussi... il s'arrêta un instant puis repris, je vais devoir y aller mais à bientôt c'est promis ma princesse, je t'aime.

Mouais, je t'aime aussi, répondais-je pas très convaincue.

Et il raccrocha. Cette relation allait être dure. Très dure mais je l'aimais lui, j'étais tombée amoureuse de lui et rien ni personne ne pourrait changer mes sentiments pour lui. Se sentir aimer est l'un des plus beaux sentiments que l'on peut ressentir pourtant aimer est celui qui nous fait le plus peur. Pourquoi ? Parce qu'aimer quelqu'un, ça lui donne le pouvoir de nous briser de l'intérieur pour toujours. Aimer quelqu'un, c'est simple, on lui offre tout l'amour que l'on a et on ne cesse de l'aimer pour toujours. Ces deux sentiments sont si proches mais si différents à la fois. L'amour c'est ça, c'est imprévisible mais c'est tellement beau que l'on prend le risque d'aimer, le risque de tomber amoureux et de se fracasser la gueule. Voilà ma définition de l'amour. Une définition spéciale et inattendue, mais qui pour moi est sa définition parfaite.

*Quelques temps plus tard*

Cela fait déjà 1 mois qu'Alex et moi, nous ne nous sommes plus vus. On s'envoie des messages et on s'appelle mais chacun vit sa vie loin de l'autre. Comme si nous étions heureux chacun de notre côté.

Aujourd'hui, on est vendredi, je mange avec une amie à moi, Yalis, elle a des origines marocaines et est vraiment sympa !

- Où veux-tu que l'on mange très chère ?

On va aux délices de jour ?

Oh ouiiii ! Un bon gros sandwich !

Nous avons dégusté notre petit sandwich à l'intérieur du restaurant. Un sandwich boulettes, fromages, salade et ketchup pour moi, et un sandwich fromage, jambon et mayonnaise pour Yalis. C'est toujours aussi délicieux ! On va toujours là parce qu'on connaît le directeur du "resto" et qu'il nous apprécie beaucoup donc il nous fait des réductions sur les sandwichs.
Après avoir mangé, nous sommes rentrées à l'école et on a fini les cours à 17h. On en pouvait plus.

En passant la grille de l'école, je vis sa petite tête me cherchant du regard et quand celui-ci se posa sur moi, un énorme sourire vînt se figer sur son visage. Je commençai à courir jusqu'à lui et au dernier moment, je lui sautai dans les bras. Son odeur entra dans mes narines et un sourire vînt se dessiner sur mon visage. J'enfoui ma tête dans son cou et j'embrassai celui-ci.

- Putain qu'est-ce que tu m'avais manqué...

Je relevai ma tête, vis ses yeux se remplirent d'eau, son sourire resta pendant très longtemps puis il m'embrassa avec tellement de passion que je crus qu'il allait m'étrangler.

Surprise...

C'est la meilleure surprise que tu ne m'aie jamais faite.

J'essaierai de te la faire le plus souvent possible.

T'as intérêt.

Je t'aime.

Moi aussi, je t'aime de tout mon coeur.

Tout le monde autour de nous nous fixait comme si nous étions des œuvres d'art et eux, des passionnés de beaux-arts. Pourtant, Alex s'en fichait et moi aussi, quand on était qu'à deux, le monde s'arrêtait. L'espace-temps se divisait en deux. Il y a quelque temps, une fille de ma classe avait fait un exposé sur l'espace-temps, tout ce qu'elle avait dit était bien trop dur à comprendre pour moi mais j'avais retenu une chose, que l'impossible était possible.

You are mine.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant