Je le montre pas vraiment, mais depuis quelques temps je me sens... Vraiment pas au top de ma forme. J'imagine que c'est les hormones, l'adolescence et tout le bordel... Mais c'est vrai que je me sens pas vraiment joyeuse comme je l'ai toujours été... Et puis j'arrive pas à me dire "T'inquiète pas, c'est normal, tout le monde ressens ça !" J'arrive pas. C'est impossible que tout le monde soit aussi déprimé que moi.
Et puis je crois que je suis bipolaire. J'en suis quasiment sûre... Je sais pas si c'est transmissible par le sang cette merde mais mon père l'est, mon grand-père l'est, mon oncle l'est. Fallait bien qu'il y est une pauvre meuf pour relever la moyenne.
Je passe du rire au larmes, c'est bizarre je peux me taper des barres et puis la minutes d'après avoir envie de me tailler les veines...J'ai vraiment l'impression de toujours être entrain de me casser la gueule. Et puis je me sens tellement vide, et surtout impossible à combler. J'ai toujours envie de tout aller envoyer se faire foutre mais je fais l'inverse, j'accepte mon sort, je me laisse faire, je dis rien, je chiale dans le noir, je parle à mon reflet, je fais des dessins bizarres... Et la moindre chose que je fais de travers me fout dans un mal impossible... Putain j'ai envie de pleurer.
Et puis pourquoi je me pleins ?! Bordel c'est la vie ! Pourquoi je m'accroche encore ? Et puis à quoi ? C'est quoi qui me retiens là ?!
J'ai l'impression que tout n'est que mensonge autour de moi... Que tout est sombre, que les réponses à mes questions sont ailleurs, loin, très loin, et j'ai cette putain de boule de feu dans le ventre qui n'attend qu'à exploser, j'ai tous ses sentiments qui ne demandent qu'à sortir de mon crâne, j'ai ce trou béant dans le cœur que j'ai besoin de combler, j'ai mes jambes qui me démangent, je veux courir loin chercher mes putains de réponses, de combler ce vide, de sortir de cette période maudite.
Mais j'ai tellement pas les couilles. J'ai tellement pas de courage. Tellement pas de moyens, de voies, d'endroits. Il me manque de tout. Mon père me manque aussi. Ce qu'il m'apportais me manque. J'envie sa liberté. J'envie sa voie. J'envie ses choix. Son parcours, sa vie, sa situation, son bonheur, son insouciance, sa niaiserie sans nom.
Je me sens tellement mal en temps que moi. Je déteste tout ce que je fais, tout ce que je suis. Et tout particulièrement je déteste me plaindre comme ça. Étaler mon chagrin, mes problèmes de merde...
J'ai une plutôt belle vie en plus non ? Je devrais être profondément heureuse. Pourquoi c'est pas le cas ?