Partie 9: Entraînement privé

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Point de vue: [T/p]

Cela faisait déjà trois jours que nous habitions dans le château du Bataillon d'exploration. C'était leur base à l'extérieur des murs, ou plutôt entre les Murs Rose et Sina. J'étais contente d'être dans la nature: ça me permettait de me ressourcer et de faire différent de la monotone pièce blanche dans laquelle je me réveillais après chaque session de réalité virtuelle.
Heureusement, après cinq jours à boiter, mes blessures s'étaient enfin guéries...

Bref, il était évidement que, pour vérifier notre niveau, nos supérieurs nous testent en combat à mains nues et au maniement de l'équipement tridimensionnel. Comme d'habitude, j'étais placée avec ce Jean Kirschtein.

- Alors? J'imagine que tu vas encore me frapper dans les couilles? me demanda-t-il, arrogant comme toujours.

- Oui, si tu insistes tant... répondis-je franchement en haussant des épaules, innocente.

Contrairement à notre dernière bataille, ce fut lui qui fonça en premier. Il dirigea son poing directement dans ma figure. Je l'esquivai aisément, penchant ma tête sur le côté. C'est sûr que s'il attaque en premier, je me tirerai indemne de cette bataille; je n'aurai qu'à tout éviter, trouver une faiblesse et le tour sera joué!

Ma stratégie gagnante ainsi établie, j'esquivai facilement toutes les attaques de Jean, qui se fâchait esquive après esquive. Dès qu'il voulait m'envoyer un coup de pied, je stoppais sa jambe d'un bras. Remarquant que je ne répliquais jamais, Jean décida de me pomper un peu afin de me forcer à l'attaquer.

- Hé, la bizarroïde! appela-t-il.

- Quoi? dis-je, irritée par ce surnom.

- Tu sais...

Il s'interrompit pour donner un coup que je parai aisément. Tandis qu'il était près de moi, il haussa un sourcil provocateur.

- Tout le monde me surnomme "face de cheval", mais pour une bonne raison: parce que je peux te chevaucher quand tu veux, ma jolie~

- Oh! m'exclamai-je, ma figure soudainement toute rouge. Mon espèce de sale pervers! Reviens ici!

Il sembla heureux que je fonce sur lui, prête à lui assaillir le plus puissant coup de poing qui le défigurera pour toute sa vie. Jean attrapa mon poing dans sa main, ce qui me déstabilisa. Il profita de ce moment de confusion afin de me faire perdre l'équilibre: il me poussa vers l'arrière en même temps de botter mes pieds. Je tombai vers l'arrière, poussant du même coup un petit cri de surprise.

Encore une fois, il se retrouva sur le dessus, maintenant fermement mes poignets au sol. Cependant, il avait déjà prévu ma prochaine technique: il plaça ses genoux entre mes deux jambes, à peu près à la mi-cuisse, m'empêchant ainsi de l'attaquer aussi sournoisement que lors de notre dernière bataille. Fier d'être, pour de bon, le dominant, il sourit en coin, haussant un sourcil, et il se pencha vers moi.

- Qu'est-ce que je disais, hein? murmura-t-il dans mon oreille.

- Kischtein!

Aussi vite que l'éclair, Jean était debout à côté de moi, saluant le supérieur qui venait de le nommer. Encore un peu déboussolée, je reposai mon poids sur mes coudes et levai la tête vers la source de la voix forte. Sans surprise, je vis le Caporal-chef, les bras croisés et une expression terriblement sévère sur son visage habituellement neutre. Il ne semblait décidément pas d'humeur radieuse...

- Kischtein, que faisiez-vous avec mademoiselle [T/n]? demanda Levi, fronçant davantage des sourcils.

- Euh, r-rien de trop dangereux, m'sieur. J'avais réussi à la plaquer au sol, tout simplement...

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