Retrouvailles

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Stefano approfondissait son espagnol, le voulant irréprochable, même s'il se débrouillait déjà parfaitement bien. En échange, il avait souhaité lui apprendre de l'italien, à Ludmila. Mais il était surpris de savoir qu'elle en parlait déjà assez, et qu'elle savait même chanter une chanson entière, apparemment nommée Ti Credo, dans la langue... La seule explication qu'elle pouvait lui offrir était que c'était dû à son ex, dont elle ne voulait jamais parler...

Ils semblaient concorder en tous points. Stefano avait peut-être l'air un peu prétentieux, mais il avait bon fond, et Ludmila lui plaisait vraiment. Ce sentiment était réciproque. Pourtant... ce n'était pas comparable à ce qu'elle avait vécu et senti avec Federico... Ça ne représentait même pas un millième de ce qu'elle avait ressenti à son égard. Et à chaque fois qu'elle repensait à lui, son cœur se renfermait. Leur rupture s'était plutôt mal passée; Ludmila en avait bavé, et tellement souffert. Une fois de plus.

Comme l'avait annoncé Stefano, il se trouvait que, très prochainement, le week-end qui approchait, c'était l'anniversaire de sa grand mère ! Toute sa famille, de part et d'autre du monde, se réunissait annuellement en ce jour là pour fêter, et restait quelques jours. Cousins, cousins germains, demi-frères ou sœurs, cousins éloignés, oncles et tantes, petits-enfants, frères, parents, beaux-parents, parrains et tout autre proche, sans exception, qui était directement ou indirectement lié ! C'était important parce que cela marquait chaque fois une année de plus pour elle, et c'était un cadeau qu'il ne fallait pas négliger. Chaque année, un thème était imposé pour l'amusement; cette année étant : le masque et le déguisement. Et encore une fois, cette année était d'autant plus spéciale, car sa grand-mère aurait cent ans.

C'est ainsi que, le week end venu, Ludmila et Stefano étaient en route vers la grande demeure qui les accueillerait tous, dans sa voiture. Avant de partir, ils étaient allés dans des magasins voir ce qu'il serait bien d'acheter en matière de vêtements et accessoires pour la thématique de l'anniversaire. Stefano avait déjà son masque et son costume, par conséquent elle seule effectua des achats.
Ludmila, qui avait donc éventuellement fini par céder, contemplait émerveillée les paysages italiens qui défilaient devant elle, depuis la vitre de la voiture. Elle ne put s'empêcher de se remémorer quelques moments passés...

FLASHBACK

Ludmila observa la nuit étoilée depuis la fenêtre de sa chambre chez Violetta, accablée en repensant à la visite de sa mère avec German et Federico, à l'hôpital psychiatrique... Elle se portait beaucoup mieux, mais elle lui manquait profondément. Et la voir dans ce lieu, isolé et désolant, ne la rassurait en aucun point : elle eut un pincement au coeur.

Ses yeux se cristallisèrent et une larme glissa le long de sa joue quand, soudainement, quelqu'un toqua à la porte. Furtivement, elle essuya cette larme et se leva.

N'ayant pas de réponse, la personne entrouvrit la porte dans tous les cas et y pointa le bout de son nez; c'était Federico.

— Ludmila ?
— Ah Fede, c'est toi.... entre.

Il entra, et referma la porte derrière lui. Elle s'approcha de lui, tandis qu'il s'avança légèrement dans la chambre.

— Tu vas bien ?

Elle hocha la tête, sans très bien le regarder dans les yeux, toujours déboussolée. Alors, il se rapprocha d'elle et lui prit le visage entre les mains, la contraignant à le regarder. Elle ne dit rien, mais le regard qu'elle portait en dit tout. L'envie de laisser couler des larmes lui revint : et ses yeux la trahirent.
Promptement, il la prit dans ses bras, et l'enlaça fortement. Il avait pertinemment su que c'était ce dont elle avait besoin, car elle ne tarda pas à glisser ses mains autour de lui à son tour, en besoin. Il sentit ses mains s'agripper fortement à son T-Shirt tandis que celui ci se mouillait des chaudes larmes qu'elle laissait couler. Federico plaça sa main droite sur sa nuque en lui caressant doucement la chevelure.