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Le lendemain matin, Federico était déjà levé et prêt. Le premier par ailleurs. Il descendit alors pour prendre son petit déjeuner. Sur la table ovale il vit qu'on y avait placé des petits pains au chocolat et des croissants. Il sourit, et alla se préparer une tisane avant de s'installer sur la table et de profiter du silence.

Suite à cela, c'est Ludmila qui descendit les longs escaliers. Aucun des deux n'avait perdu le rythme matinal dû au studio. Quand elle l'aperçut assit à la table, elle se figea d'abord sur place.
En la voyant il retira promptement la tasse de thé de ses lèvres.

— Ludmila, s'écria-t-il.

En roulant discrètement des yeux elle s'approcha tout de même, et s'assit du côté opposé à lui, quatre places plus loin.

— Bonjour, riposta-t-elle froidement en prenant une part de baguette à tartiner.

Sans hésitation, il se leva, prit son plateau et se plaça en face d'elle, ignorant le fait qu'elle se soit éloignée exprès. Il le savait que c'était fait exprès, mais il la connaissait. Après l'arrivée de Monique, il était certain qu'elle réagirait ainsi, il était donc préparé.

— A propos de hier, dit-t-il sans perdre de temps. Je veux que tu saches que avec Monique...
— Federico, ça ne me regarde pas. D'ailleurs si tu veux tout savoir, je m'en moque. Je m'en moque complètement. Parce que j'ai fait ma vie, t'as fait la tienne, et si la tienne inclut Monique et bien c'est comme tu veux! Non, d'ailleurs c'est même très bien qu'elle inclut Monique parce que au moins maintenant je sais ce que tu as toujours vraiment ressenti au fond de toi !

Federico ne put s'empêcher d'afficher un sourire. Elle n'avait absolument pas changé, surtout quand elle était jalouse. Au final, c'était vrai... qu'est-ce qu'elle lui avait manqué...

— Donc je ne veux pas de tes excuses ou de tes justifications à deux balles parce que au cas où tu ne l'aurais pas remarqué on n'est plus ensemble ! Je ne te dois rien, tu ne me dois rien et...

Il rit alors de volupté, n'ayant pas pu se retenir. Elle resta bouche bée devant son soudain éclat en rire.

— Je peux savoir ce qui est si drôle ?! s'écria-t-elle en s'efforçant de garder un ton agacé.

Il rit encore plus, et inconsciemment, elle sourit et se joint presque à lui. C'était affreusement contagieux.

— Federico qu'est-ce qu'il y a ?! insista-t-elle.
— C'est juste que... Ludmila, si ça ne t'atteint pas, pourquoi tu te mets dans cet état ?
— Dans quel état ? s'écria-t-elle irritée.

Il sourit de plus belle et haussa les épaules.

— Dans cet état.
— Arrête de faire comme si tu me connaissais.
— Je te connais presque plus que tu te connais toi même Ludmila.

Elle haussa les sourcils, il n'avait pas perdu son tact, sa subtilité et sa confiance.

— Plus que moi même ?
— Oui. Et d'ailleurs laisse moi te dire quelque chose : tu es jalouse.
— Oui, c'est ça ! Tu le souhaiterais bien hein ? Je suis plus que satisfaite avec Stefano.
— D'accord, j'en doute pas.
— Hier encore, tu en doutais.
— Ce que je pense n'est pas important. Ce que je veux te dire à propos de Monique, que tu veuilles le savoir ou non, c'est que... on est ensemble depuis très peu. Après notre rupture et ton départ on a...
— ... vite sauté sur l'occasion pour se mettre ensemble, le coupa-t-elle.

Il soupira.

— Ludmila, écoute moi.
— Je te l'ai déjà dit, je ne veux rien savoir.
— Tu resteras donc toujours aussi têtue ?!
— Si il le faut pour que tu comprennes qu'on n'a rien à se dire, alors oui. Je compte être heureuse maintenant.
— Ah donc tu ne l'étais pas avec moi ?
— Pourquoi tu me poses cette question ?
— Pourquoi tu n'y réponds pas ?
— C'est hors contexte.

RetrouvaillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant