Epilogue

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Deux barres.

Il y avait deux barres.

Adossée au mur, Ludmila s'écroula au sol, sous l'effet de choque que lui procurait cette nouvelle.
Son état médusé l'empêchait de faire quelconque mouvement, et ses membres figés étaient rythmés par les battements latents de son cœur.
Ludmila était entrée dans un état d'inconscience psychique; un état où elle ne sentait véridiquement plus son corps. Ses yeux battaient au rythme des ailes d'un papillon, pendant qu'elle tentait de de comprendre la situation qui s'imposait à elle.

Comment allait-elle le lui dire ?

C'était la question qui tournait en bourrique dans ses pensées. C'était la question qui la hantait depuis maintenant dix bonnes minutes, alors qu'elle gisait au sol, embrumée.

Ce n'était pas ce qu'il désirait. Il n'était pas prêt. Et elle non plus, d'ailleurs, n'était pas prête. Tout cela avait été de l'ordre d'une erreur.

La question se reposait alors... comment allait-elle le lui dire ?

Alors qu'elle noyait dans le désespoir, elle entendit soudainement la porte d'entrée s'ouvrir à la volée. Son coeur fit un bond magistral.

Il était rentré plus tôt ?

Elle se sentit portée par une subite dose d'adrénaline en se relevant du sol, et se ruant hors de cette scène dramatique.

Lorsque Federico passa le seuil de la porte de leur chambre à coucher, il aperçut Ludmila, sur leur lit, assoupie.

— Bonsoir mon amour, murmura-t-il doucement.
— Bonsoir, répondit-elle à son tour d'une petite voix et sur un ton endormi.

Il se dirigea vers son armoire en détachant la cravate autour de son cou. Ludmila le scrutait discrètement du regard, ses pensées bousculées par un amas de questionnements.

Elle referma les yeux précipitamment en remarquant qu'il s'approchait de leur lit, une fois avoir terminé de se changer.
Il était exténué, ça, elle l'avait remarqué.

Federico ne perdit pas de temps pour se glisser dans leur lit et de prendre l'autre moitié de la couverture. En sentant la chaleur de son corps qui contrastait avec la froideur du sien, elle s'approcha davantage de façon à l'entourer de ses bras. Naturellement, il la serra aussi contre lui.

— Ça va ? lui susurra-t-il dans l'oreille.

Elle acquiesça lentement avant de lui faire un baiser rapide sur la bouche.
Elle l'aimait à en mourir. D'où sa peur.

***

Au milieu de la nuit, Federico se réveilla par les mouvements incessants de sa femme. Il contempla sa silhouette, à présent éloignée, dans la noirceur de leur chambre, et sentit une sorte de tourmente venant de sa part.

— Ludmila, prononça-t-il préoccupé.

Sa tête pivota soudainement vers lui, avec une touche d'effroi.

— Fede ? s'enquit-elle en se rapprochant de lui pour remplacer la vision du vide par celle de la silhouette de son visage.
— Tu es sûre que ça va ?

Leurs visages confrontés, Ludmila ne pouvait pas échapper à la situation. Federico avait déjà décelé qu'elle avait l'esprit ailleurs.

— Oui ! se précipita-t-elle. Oui, oui je... tout va bien.

Il fronça les sourcils en l'entendant balbutier, et se hâter.

— Ludmila, dis-moi ce qui se passe.

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