Stefano était immobile. Incapable de bouger. Incapable de placer un mot. Incapable de respirer correctement. Ses yeux étaient cristallisés. Son corps se raidissait; il était horrifié et il arrivait à peine à tenir debout. Il sentait qu'il tomberait par terre à tout bout de champs. Bientôt. Dans quelques secondes. A n'importe quel moment.
Ludmila, qui avait déjà le visage en larmes dû à sa conversation avec Federico, était maintenant davantage en sanglots en réalisant qu'il était réellement en face d'elle. Elle arrivait à peine à inhaler de l'oxygène, et sa respiration était saccadée. Elle tenta de s'approcher un peu.
— St... Stefano...
Il la fixait. L'observait. Sentait ses pas se rapprocher de lui. Il recula machinalement, pour s'écarter d'elle. Il ne voyait qu'elle en ce moment. Que cette femme qui semblait l'avoir trahi. Qui l'avait certainement trahi, à l'instant. Ce n'était pas une illusion. Tentant d'essayer d'assimiler ce qu'il venait d'apercevoir, il avait perdu l'usage de la parole. Aucun son ne sortait de sa bouche.
En le voyant reculer, elle rapporta ses mains à sa figure pour tenter de cacher ses pleurs. Cependant, elle n'arrivait pas à étouffer son affliction. Et à cacher son expression désastreuse et pitoyable.
Federico n'était pas mieux. Il était devenu pâle comme la mort et livide. Sa gorge s'était nouée mais, il fallait bien que quelqu'un parle. Qu'il tente au moins. Il n'avait pas prévu qu'ils découvrent cela ainsi. Mais y avait-il une bonne manière de le découvrir de toute façon ?
Monique était haletante. Elle le savait. Elle l'avait su. Depuis le début, elle avait su qu'une chose semblable allait se dérouler. Elle posa ses mains sur sa tête, ne voulant pas que ce soit réel. Souhaitant que ce soit un rêve, un très mauvais rêve, et qu'elle se réveille d'une minute à l'autre. Non, d'une seconde à l'autre.
— Lai... laissez moi vous expliquer..., bredouilla Federico déconcerté.
Le regard de Stefano se tourna alors abruptement vers lui. C'était la pire chose que Federico aurait pu faire maintenant : prendre la parole, et dire ce qu'il venait de dire.
Monique persistait et se retenait de pleurer. De pleurer toutes les larmes de son corps. Elle le savait maintenant : sa relation avec lui était terminée. La rencontre de Ludmila et Federico à cette heure-ci, dehors, le prouvait. Le regard qu'il lui avait porté tout au long du séjour, le prouvait. Les regards que Ludmila lui avait retournés, le prouvaient.
— Ce n'est pas... ce que vous croyez, bafouilla-t-il.
— Fede...Il ignora l'intervention de Ludmila.
— Écoutez on...
A peine eut-il le temps de finir sa phrase, que Stefano se rua sur lui et lui administra un coup. Ludmila et Monique lâchèrent un cri de panique. Suite à cela, Stefano prit Federico par le col de son haut et le coinça violemment à un mur, en le tenant fermement et fortement. Il était enragé. Détruit. Déchiré.
— Espèce de...
— Arrête ! implora Ludmila terrorisée. Stefano, arrête !Elle s'avança légèrement, et prenant en confiance, arriva jusqu'à sa hauteur. Stefano fixait Federico avec tant de rage et de souffrance. Ce regard, Federico ne pourrait jamais l'effacer de sa mémoire. Il lui faisait comprendre toute la douleur qui l'avait envahi. Il était anéanti. Cassé. Fracassé. Et tout cela par sa faute. Stefano haletait, ne savait que dire; il avait Federico devant lui et tout ce qu'il parvenait à faire, c'était de le regarder avec plus nuisible que de la déception dans les yeux. Il le regardait avec du dégoût. Du mépris. Et surtout, de la répugnance. Non, Federico ne pourrait jamais oublier ce regard qui traduisait la fin de leur amitié. Et bien plus que cela; la rupture de leur lien de sang.
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Retrouvailles
FanfictionContinuation du film : « Tini : El Gran Cambio de Violetta » ( Tini : La nouvelle vie de Violetta ) en se focalisant sur Federico et Ludmila. /!\ PAS indispensable d'avoir visionné le film pour suivre la fiction, un résumé du nécessaire est f...