L'agent Elynn

Epilogue

Je n'ai jamais eu peur de mourir. Du haut de mes dix-sept ans, je crois plutôt apprécier la mort. Après tout, elle est belle. Elle nous emporte vers un lieu apaisant où tout sentiment disparaisse. Plus de douleur, plus de joie, plus d'ennui, plus de remord. Je n'ai pas peur d'elle et si elle vient me chercher je ne me battrai pas. Je lui prendrai la main et la suivrai en silence. Après tout, si elle vient c'est pour une bonne raison. Elle est surtout inévitable. C'est pourquoi je la trouve magnifique.

Avec mon travail, je la côtois trop souvent pour une lycéenne. Je la considère comme une collègue. Elle vient souvent avec nous. Elle est partout, dans les rues, dans les foyers, à chaque tournant elle se tient prête à vous embrasser à jamais.

Depuis l'enfance je la connais. Elle m'entoure inévitablement. Elle m'a déjà pris ma famille un soir d'octobre. Elle a aussi embrassé la seule humaine qui comptait pour moi il y a deux ans. Maintenant, je l'attends. Elle a emmené avec elle mes sentiments. Ils ne sont plus là.

Mais je la comprends. Elle fait juste son travail après tout. Elle doit se sentir seule après toute ces années. Peut-être qu'elle cherche juste de la compagnie mais elle ne trouve pas la bonne.

Mon équipe et moi on l'aide dans son travail, ou alors on la surcharge ? Moi ça me va. Je l'embrasserai sans peur. Je pourrai lui faire une bonne compagnie. Enfin je pense.

Mais elle ne vient jamais pour moi. Je m'assure qu'elle ne soit pas présente pour mes derniers amis. Je leur doit bien ça. Ils ont été là pour moi quand j'ai chuté.

Ils n'ont pas hésité à m'aider quand elle s'est envolée. Je m'assure du mieux que je puisse qu'elle ne les embrasses pas. J'ai été formée pour ça. Alors maintenant j'essaie d'assurer mon travail comme je le peux. Je joue la lycéenne en cours, mais quand l'agence me contacte, je deviens la cheffe d'équipe dont je suis fière. Les cinq membres sont avec moi depuis maintenant une dizaine d'année. On est doués dans nos domaines je dois bien l'avouer.

Mais je ne suis pas ici pour vous parler de ça. Je viens vous compter mon dernier baiser.