Chapitre 13

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Tobias prend les rênes de la conversation. Il est un bon parleur. Il fait attention que sa voix reste basse. Son regard, droit dans le mien, me fait dire qu'il veut savoir si je mens.

- « Pendant ton absence ont à préparer une liste. On aimerait comprendre la situation.

- Je t'ai dit que je répondrais à vos questions. En revanche je dois vous informer, et ce sous forme d'une menace, qu'aucune information ne doit sortir d'ici. Si moi ou l'agence apprenons que l'un d'entre vous a parlé... on se chargera de vous. Que vous soyez une connaissance ou non. J'ai été claire ?

- Très. Commençons. Pourquoi es-tu ici ? Tu dois éliminer quelqu'un ?

- Non. Les lois de ce pays m'obligent à suivre une éducation. J'ai donc choisit cette établissement en attendant ma majorité.

- Pourquoi tu es la seule ici ?

- Je suis bien placer dans mon emploi. Ils me doivent beaucoup et ce depuis que je suis petite. J'ai voulue être envoyée là où je ne connais personne. Là où ce que j'aime ne risque rien. Loin de moi.

- Et une fois majeur ?

- Je mourrai. Enfin sur papier. Mes employeurs ne peuvent pas faire mourir un enfant ils attendent l'âge idéal.

- Tes employeurs ? Donc tu travail. Pour qui ?

- Je ne parlerai pas de l'agence je te l'ai dit.

- Oui c'est vrai... Tu peux nous raconter comment tu es devenue comme ça ?

- Comment ça ? Je suis quoi ?

- Un monstre. Comment tu en es venue à tuer sans émotions. »

Je souris et baisse la tête. Je n'aime vraiment pas parler de moi. Je ris deux secondes et relève mon regard. Aurore c'est jointe aux côtés de Tobias. Les élèves attendent, suspendue à mes lèvres, madame Gaillord joue avec le bas de son t-shirt non sans me lancer un regard de pitié. La pitié. Ce sentiment que j'ai trop souvent vu. Ce sentiment me dégoute au plus haut point.

- « J'avais sept ans la première fois. Je ne comprenais pas ce que je faisais. Ma mère et mon père. Tous deux devant moi. Je ne les avais pas revues depuis mes quatre ans. Ils m'ont laissée, comme un déchet le long de la route. Je me rappelle encore de ce que j'ai ressenti. J'avais froid. Je pleurais, je les appelais. Si cette petite tête blonde ne m'avait pas entendue, je serais morte dans cette neige.

- Tes parents t'ont bien abandonné ?

- Oui, alors quand, trois ans plus tard, l'agence les ont retrouvées à la suite de plusieurs meurtres dans une région, ils ont trouvé cette occasion parfaite pour m'y faire goûter. J'aime l'idée qu'ils m'aient reconnue au moment où j'ai pressée la détente.

- Oh mon dieu ! Tu les as abattues... »

Madame Gaillord devient plus pâle.

- « Ils ont assassinées onze innocents avant leur arrestations. Leur victime allait de deux ans à cinquante-six ans. Alors non, ceux n'étaient plus mes parents. Ils étaient simplement des cibles.

- Je n'ose imaginer ce que du a du traversée seule...

- Je n'étais pas seule. J'ai mon équipe.

- Mais as-tu des amis ? »

Aurore. Je défais le bandeau et sent l'odeur. La lavande me la rappelle.

- « J'en ait eu une. Cette fameuse tête blonde le jour de mes quatre ans. C'est elle qui m'a sauvée. Et plus d'une fois. Ces parents m'ont déposée au commissariat le plus proche mais elle ne m'a pas lâchée une seule fois la main. Je l'ai sue dès ce jour qu'elle aurait une place importante dans ma vie. Ces parents sont des anciens agents. Ils ont donc tout naturellement prévenue de ma candidature. Une enfant abandonnée. Sans famille ni rien.

- Cette fille, c'est une de tes collègues ?

- Non, ses parents ont pris leur retraite après sa venue au monde. Ils ne souhaitaient pas ça à leur fille. Mais malgré leur désaccord, nous sommes devenues amie.

- Où est-elle maintenant ?

- Elle est morte. Il y a trois mois maintenant. J'ai seulement pu garder ce bout de tissus.

- Comment...

- Vous vous rappelez de l'attaque terroriste en début d'année scolaire dans le sud ? Elle en fut une victime. La dernière pour être précise.

- Tu y étais. Je me rappelle que ce jour-là tu avais quitté mon cours en courant.

- Oui, moi et mon équipe avons capturée les intrus, enfin tous sauf un. Le dernier me visait. Elle s'est pris une balle dans le cœur, la tuant sur le coup. »

Mon professeur ce place devant moi. Ses mains se pose sur mes joues et me relève la tête. Son visage, inondé de larme, me renvoie de la sympathie. Toute pitié ayant disparût.

- « Ne vous inquiétez pas. Je vais bien maintenant. Mon équipe m'a aidé. Ils sont ma famille depuis notre première mission tous ensemble. Ils sont mon dernier pilier.

- Tu ne vas pas bien. Tu refuses seulement d'écouter tes émotions.

- Ils sont néfastes dans mon métier. »

Je m'avance vers la fenêtre.

- « Et actuellement. On a tous compris qu'ils te chercher mais pourquoi ?

- Car il y a trois mois je suis passée de leur côté. J'ai tuée par vengeance et non par obligation.

- Qui ?

- L'enculé qui avait tué mon amie. »

Je vois un hélicoptère dans le paysage.

- « Mon amie sortait avec un collègue d'une autre équipe. Depuis sa mort, il a disparût lors d'une de ses missions. Son équipe a été retrouvée morte mais son corps à lui n'était pas là. J'aurais dû le chercher mais je n'étais pas bien dans cette période.

- C'est lui qui est derrière tout ça ? Mais pourquoi ?

- Vous savez quoi, vous aviez raison. L'agence nous forme à devenir des psychopathes. Il m'a reproché la morte de sa copine. En un sens il a raison, elle était sur le chemin de la balle qui m'était destinée.

- Tu n'y es pour rien dans cette mort.

- Mais maintenant je vais le tuer. Il a trahis son serment envers l'agence. Je vais le chasser et le tuer. Je vais prendre mon pied. Aujourd'hui marquera ta mort mon très chère Raphaël. »

Je sourie en voyant mon reflet. L'hélicoptère est presque là. J'ouvre en grand la fenêtre et recule. Une corde descend. 

L'agent ElynnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant