4. Reviens

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C'est beau, Nice.

Je te promet Cyril, tu devrais voir ça. Tu devrais voir à quel point je pourrais mener une vie de rêve ici.

Les cours sont hyper intéressants et pas si compliqués, les gens m'ont bien intégré, je me suis déjà fait quelques potes qui sont vraiment drôles, que ce soit des gens de l'Académie ou pas. Mon appartement est parfait, bref, comme je l'ai dit, une vie de rêve.

Mais t'es pas là.

T'es plus là.

Plus personne pour déclencher des fous-rires chez moi, plus personne pour me faire sourire sincèrement, plus personne que je dois traîner partout avec moi, plus personne sur qui je dois gueuler pour qu'il sorte de son lit au moins une fois dans la semaine...

"C'est sensé passer. C'est difficile au début".

Ça ne passera pas. Je le sais. Ça me prend au bide, ça me fout la nausée.

Et c'est étrange.

Il paraît que c'est pas normal, que cette sensation soit si intense.

Et tu sais quoi ? Je crois que je m'en fiche. Je n'en ai plus rien à faire. Au fond, comment on peut juger ce genre de sensation ? Qui est le crétin qui a décrété que ce serait normal ou pas ?

Je m'en fous.

Je veux juste te revoir, je veux juste te dire tout ce à quoi j'ai pensé, te serrer dans mes bras, ne jamais te lâcher.

Mais je n'assume pas.

*

Je sortais enfin pour prendre ma pause de midi, avec Valentin, un des amis que je m'étais fait ici.

C'était celui avec qui je m'entendais le mieux, il n'était pas à l'Académie de Musique. Il faisait une école d'ingénieur du son, et on habitait pas très loin l'un de l'autre.

Il était bien plus grand que moi, plus mince également, avait les cheveux châtains et les yeux bleus. Il déconnait tout le temps, et je n'avais encore jamais eu l'occasion de le voir sérieux pendant plus de 5 minutes.

Je marchais donc avec lui, en parlant de tout et de rien, quand mon téléphone se mit à vibrer dans ma poche.

Déjà, c'était Samuel qui m'appelait, je trouvais ça bizarre, et en plus j'avais déjà 3 appels manqués de lui.

La première chose qui me vint à l'esprit, c'est que Cyril avait eu un accident. L'optimisme et moi, ça fait deux.

- Excuse, Val', j'dois répondre.

- Pas de soucis mec.

- Allô, Samuel ?

- Maxime ! Je te dérange ? fit la voix de Samuel.

Il avait l'air heureux, mais j'avais comme un mauvais sentiment. Je sentais que quelque chose n'allait pas.

- Pas du tout, comment tu vas ?

- Moi, super bien. Et toi ?

- Niquel aussi.

- Ça fait du bien de te réentendre un peu, mon pote. Mais je dois t'avouer que c'est pas vraiment uniquement pour ça que je t'appelle.

C'est si bon de te revoir. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant