12. Réaction

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- Alors, ça c'est bien passé avec ton petit copain ? lança Samuel avec un sourire moqueur.

Maxime leva un sourcil, son ami n'avait pas l'air très enthousiaste à l'idée qu'il fréquente Cyril d'une manière différente qu'au paravant. Pourtant, quand il lui a tout raconté, il avait l'air intéressé et bienveillant.

- Je sors pas avec Cyril, qu'est-ce que t'as, tout d'un coup ?

- Oh moi, rien.

Il était sur son téléphone, assis sur le canapé. Maxime alla s'installer à côté de lui. Il était un peu fatigué, cet après-midi lui avait demandé beaucoup d'énergie et de concentration.

- Tant mieux alors, fit-il, sèchement malgré lui.

- Tu le revois avant demain soir ?

- Pourquoi demain soir en particulier ?

- Il nous avait dit qu'on ferait peut-être quelque chose chez lui.

- Ah ouais, c'est vrai. Bah non je pense pas.

- Pas envie ?

- Euh... Si, enfin, non, mais je peux me passer de lui pendant une journée, donc...

- Ouais t'as pas envie.

- Mais qu'est-ce que tu veux à la fin ?

- Max... Tu penses sincèrement avoir des sentiments pour Cyril ? Ne sois pas stupide...

Maxime beugua à l'entente de cette phrase. De quoi se mêlait-il ? Et d'où venait ce comportement bipolaire ? La dernière fois, il avait insisté pour que Maxime appelle Cyril, et lui avait même donner des dizaines de conseils. Et maintenant, il essayait de le convaincre de l'inexistence de son attirance envers son meilleur ami ?

Apparament, les consignes de Cyril n'avaient pas été assez claires.

Maxime baissa les yeux sur l'écran de son téléphone, et, tout en écoutant ce que Samuel disait, ouvrit l'application "Messages".

- Comment tu pourrais n'avoir rien remarqué pendant toutes ces années ? C'est tout sauf logique. Si ça marche si mal, c'est parce que ça marchera jamais. Tu seras jamais prêt à sauter le pas, à sauter ce pas-là. Je te dis ça parce que c'est ce que je vois, et je te connais.

Le coeur de Maxime se serra un peu, et il cliqua sur sa discussion avec Cyril dans le but de taper un message.

- Tu le sais très bien toi-même. Tu seras jamais prêt pour ça, c'est trop compliqué. Même si il n'y avait pas la distance, t'assumerais pas d'être avec lui, et en plus t'es à Nice toute l'année.

Il ne savait plus quoi taper sur le clavier de son téléphone.

"Tu n'assumeras jamais", "Tu ne seras jamais prêt"...

Peut-être qu'il ne devait rien taper.

Peut-être qu'il ne devait plus jamais taper un message pour Cyril.

Peut-être que c'était perdu d'avance...

Son téléphone se mit à vibrer et la photo de Cyril s'afficha sur son écran.

- Désolé, je dois répondre, lâcha-t-il à l'attention de Samuel.

Devait-il répondre ? Devait-il revenir aux prochaines vacances ? Si ça lui demandait tant d'efforts... Devait-il faire tout ça ?

- Cyril ?

- Ouep, c'est encore moi.

- Ce... Ça... Ça va ? bafouilla Maxime.

L'autre ria légerement.

- Oui oui, et toi ?

- Aussi. Je crois.

- Tu veux parler ? Tu veux que je vienne ? Qu'est-ce qu'il se passe ? s'inquiéta soudain son ami.

- Oh, non, non, t'inquiète pas pour... Pour moi, ça va... Tu m'appelais pour quoi ?

- Pour te demander si le truc chez moi demain jouait toujours pour toi et Sam ?

- Je... Suppose.

Il se claqua mentalement. Dans quoi s'embarquait-il encore ?

- Tu es sûr que tout va bien ?

- Oui. À demain, dit Samuel en arrachant le téléphone des mains de Maxime.

Il raccrocha brutalement, sans que Cyril puisse répondre quoi que ce soit. Puis il se leva, et sorti de l'appartement sans un mot.

C'est si bon de te revoir. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant