C'est si bon de te revoir.

15. Dernier souvenir

- Tu es sûr que tu dois absolument partir demain ? questionna Cyril en regardant tristement ses chaussures.

- Je suis désolé, mais je reprend les cours après-demain, je peux pas faire autrement...

- Je sais, t'excuses pas pour ça, de toute façon dans un mois tu reviens, n'est-ce pas ?

Aïe.

- Oui, sûrement, menti le brun.

Cyril souria brèvement, puis attrapa la main de Maxime, triste de le quitter alors qu'ils venaient de prendre la décision de se lancer dans quelque chose de concret. Il n'avait pas envie de le laisser partir sans qu'il ne se soit rien passé de spécial, mais ne voulait pas brusquer les choses...

- On s'appelera, aussi, dit le rouquin d'une voix qui semblait s'évanouir lentement.

Aïe.

- T'inquiète pas, le rassura Maxime.

Sa gorge lui brûlait tellement il mentait. Et sa main, liée à celle de Cyril, le brûlait aussi.

Toute cette histoire était stupide. Il ne pouvait pas être amoureux de Cyril, et se faisait violence pour réussir à s'en convaincre. Mais il n'était pas tout seul, Samuel aidait beaucoup à lui remettre les idées en place.

Mais impossible de dire ça à Cyril. Des mots méchants à son égard ne pouvaient pas franchir la barrière des lèvres de Maxime. Il était si patient. Si gentil. Si charmant. Et surtout, si amoureux du brun.

Maxime se disait que c'était probablement pour ça qu'il était attiré par Cyril : parce que ce dernier l'aimait réellement, et faisait un tas de trucs pour le satisfaire. Comment envoyer bouler quelqu'un de si attentionné ?

Oui, c'était décidement ça.

Et puis, il y avait Samuel.

D'ailleurs, il était en retard.

- Bon, fit Maxime. Il faut que j'y aille.

Il releva son regard en direction de celui de Cyril, en prenant le temps de regarder leurs mains liées, puis le bras du rouquin, sa nuque, sa mâchoire... Ses lèvres.

Puis ses yeux.

Ses grands yeux noisettes qui le fixait intensément.

Toute la réflexion précédente se brouillait peu à peu dans son esprit. Des bribes de phrases essayaient de faire surface, mais elles étaient rapidement effacées... "Que va dire Samuel ?" Il n'en saura rien... "Tu es stupide, tu ne l'aimes pas" Chut.

Silence.

Du silence, et les yeux de Cyril.

Puis ses lèvres...

...Juste encore une minute pour ses lèvres.

Puis la seconde de trop.

La main de Maxime qui cherche machinalement le cou du roux, se calant lentement contre sa nuque. La distance qui les sépare qui se réduit lentement. Un dernier coup d'oeil à son visage étonné et rougi, puis le grand saut dans le vide.

Et voilà qu'un immense bordel reprend vie dans le cerveau de Maxime. Voilà que son estomac se tord, et ses mains tremblent et qu'il frissonne.

Lui, dans tous ses états. Qui a fait son premier pas, et le dernier également. Lui, qui embrasse Cyril, le tenant fermement contre lui.

Maxime qui embrasse Cyril, car il sait pertinnement que c'est la dernière fois.

À contre-coeur, il se sépare de lui et s'en va, sans le regarder.

Retrouver Samuel.

Partir à Nice.

Avec lui.

Un message de Cyril. Maxime ne le lit même pas, supprime son numéro, supprime son compte facebook. Il éteint son téléphone, en retire la carte sim, et la laisse tomber à ses pieds.

Il allait s'en aller avec Samuel et ne plus revenir.

Alors qu'il le savait maintenant ; il n'y avait pas que Cyril qui était amoureux.