5. L'espoir me fait crever

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Dernier jour de cours avant les vacances. Enfin, "jour de cours" pour les autres, moi, je vais traîner dans mon appartement, comme d'habitude.

Maxime est sensé revenir à Paris mardi, et pour être honnête, j'appréhende beaucoup. Lui mentir sur mon état par messages, c'est simple. Et encore, je ne suis même pas sûr qu'il me croit.

Par contre, lui mentir en le regardant dans les yeux, ça va pas être possible. Il va savoir tout de suite.

Je pourrais dire que je suis malade, ou une connerie du genre, mais de toutes manières, il va me demander des explications par rapport à mon comportement ces dernières semaines.

Je sais pas quoi faire, donc j'y pense le moins possible.

Cet après-midi, Samuel a insisté pour qu'on sorte un moment, j'ai cédé et j'y suis allé. C'était cool, mais j'ai hâte de rentrer chez moi.

J'ouvre la porte, j'enlève ma veste et mes chaussures et... Et c'est à qui, ça ?

Je fronce les sourcils : une paire de basket, une veste...

C'est quoi ce bordel ?

- Hum.

*

Cyril tourna immédiatement la tête en direction du salon, là d'où venait ce son.

Et il serait sûrement tomber par terre si il n'avait pas eu un mur sur lequel s'appuyer.

- Putain de merde, dit le roux en portant sa main sur son torse, comme si son coeur allait s'arrêter.

- Surprise...

Maxime avait parlé si doucement, que Cyril se demandait encore si il n'était pas en train d'halluciner.

Son meilleur ami, qu'il n'avait pas vu depuis près de deux mois et demi, se tenait à l'entrée de son salon, les bras croisés.

Cyril avait la bouche entre-ouverte, mais aucun son ne parvenait à sortir. Il n'avait aucune idée de ce qu'il devait faire, ou de ce qu'il devait dire.

Devait-il s'excuser ? La question semblait stupide. Il était stupide.

- T'as pas l'air content de me voir, commença le brun.

C'était étrange, comme situation. Maxime était sûr de lui, confiant, et à l'inverse, Cyril se retrouvait en position de faiblesse.

- ... Bien sûr que si.

Maxime avança vers Cyril, qui n'avait toujours pas bougé d'un millimètre. Le bras de Maxime se leva doucement en direction du visage du rouquin, et la main du brun vint se placer sous son menton.

Cyril retint sa respiration. Maxime était si près de lui, si... Attirant ?

"Est-ce vraiment en train d'arriver ?", pensa-t-il.

Maxime le regarda longuement dans les yeux, et Cyril était, malheureusement pour lui, obligé de soutenir le regard de son meilleur ami.

- Va falloir qu'on ait une grosse discussion, toi et moi, lâcha finalement Maxime.

Puis il prit simplement Cyril dans ses bras.

Comme deux potes.

Cyril lui rendit évidemment son étreinte, malgré le véritable bordel qui avait pris place dans son crâne. Est-ce que ça venait réellement d'arriver ?

Avait-il vraiment désiré que Maxime l'embrasse ?

"Va falloir qu'on ait une grosse discussion, toi et moi"

C'est si bon de te revoir. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant