Tout est si obscur. J'entend des gens parler, pourtant pas de silhouettes. Seulement le néant. Mes membres ne me répondent plus et pendent le long de mon corps. J'essaie d'ouvrir les yeux mais mes paupières refusent de m'obéir et je continue de demeurer entre deux mondes, à moitié éveillée.
On me traine dans des nouveaux couloirs complètement différents de ceux que je connais. Ici, les murs sont doux et sentent le propre. Mes pieds touchent une matière que je ne reconnais pas. Le sol n'est pas rugueux et humide, il est lisse et froid et mes orteils nus me permettent de sentir les motifs qui en ornent les bords.
Tout le désespoir qui pèse lourd sur mes épaules depuis si longtemps est remplacé par un sentiment encore plus écoeurant : la cupidité. Une émotion qui refait surface dans mon esprit, que je n'aurais pas su reconnaitre si je n'avais pas recouvré la mémoire.
Ils me jettent sur quelque chose de doux mais je sens un élan de froid autour de mes chevilles et de mes poignets. S'ils ne m'avaient pas drogué pour me transporter, je leur aurait tous craché au visage pour ne pas qu'ils m'enchainent. Seulement, ils ont désormais comprit aussi bien que moi.
Ils savent de quoi je suis capable alors que moi je n'en ai qu'une petite idée. Si je suis enfermé avec les autres, c'est seulement parce qu'ils savent tous pour moi. Depuis que je suis ici, personne n'a eu aucun contact physique avec moi, du moins sans quelconques barrières de tissus .
Pendant des années ces gens m'ont introduit en enfer, chaque mois durant plusieurs heures, pour obtenir des réponses qu'ils n'avaient pas. Je craignais ces entrevus, hier j'aurais prié pour retrouver ce jour paisible, mais aujourd'hui je suis prête à tout pour sortir d'ici.
Je sens un fourmillement familier au bout de mes doigts. Une voix se réjouit de voir que je serais bientôt consciente et mes paupières tressautent comme si tout ce que je pensais ici n'était qu'un rêve de plus qui tombera dans l'oublie. Je vais me réveiller sans me rappeler tout ce que mes sens auront comprit. Tout simplement parce qu'ils ont peur qu'un jour je retrouve ce chemin. Tout simplement parce qu'ils ont peur de moi.
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Des pensées qui meurent
Random"Fermer les yeux, partir au delà des limite du réel. Quelque chose qu'on ne pourra jamais m'enlever. Quelque chose qui restera toujours au plus profond de moi, sans pouvoir se réveiller totalement." Je ne suis pas folle, non. Les fous ne réfléchisse...