Little Outing

De Un À Deux

-Deux petits hommes. Répond mon oncle en souriant.

Un grand sourire se creuse sur mon visage. Je tiens la main d'Émilie qui a les larmes aux yeux.

Avant de partir je prend mon oncle dans les bras.

-Merci. Dis-je sincèrement.

-Dieu vous bénisse mes enfants, je suis avec vous.

...

Nous quittons la clinique privée de mon oncle et rejoignons l'appartement.

Émilie s'assoit sur une chaise et pose son visage entre ses mains. Elle se met à pleurer de toutes ses forces.

-Princesse...

Je m'assoie en face d'elle et lui prend une main. Elle me fuit du regard et fixe le ciel par la fenêtre.

-Explique moi...Je demande.

-Deux Jacob, il y en a deux...Un ça aurait été dur mais deux avec ton petit salaire. Tu ne te rend pas compte, on ne va même pas pouvoir les faire vivre correctement.

Elle s'arrête et essaie de reprendre le contrôle de sa voix, les pleurs sont intenses.

-Deux bébés et on est encore des enfants Jacob...Dit-elle tristement.

PDV D'ÉMILIE.

Il prend mon autre main et me fixe quelques secondes avant de dire :
-Je ferais n'importe quoi pour notre famille.

Un pincement au cœur, mais une grande chaleur aussi envahissent mon corps.

Je serre sa main.

-Je vais trouver un autre job. Dit-il sûr de lui.

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Cela fait deux semaines que je sais que j'attends deux petits hommes. J'ai fêté mes 16 ans dans notre appartement et je suis heureuse d'avoir atteint ce stade. Je ne suis pas plus grande pour autant, je sais bien que je ne suis encore qu'une enfant, mais au fond de moi je suis persuadée que je serais meilleure mère que certaines sur cette terre, parceque je veux être la meilleure possible.

Je prépare à manger quand j'entends un moteur de moto retentir dans le quartier. Je regarde par la fenêtre et vois Jacob en train de parler à un homme. La minuteur sonne, je me remets à la cuisine.

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-Bonjour ma chérie, tu as passé une bonne journée ? Ça sent bon. Dit Jacob en déposant sa veste sur une chaise.

-Bien, merci...Jacob ?

Il se tourne vers moi.

-Je croyais qu'il ne fallait parler à personne dans le quartier et de se faire discrets ? Je demande perplexe.

-Euh..Oui..Tu parles de l'homme avec qui j'ai parlé en bas ?

-Oui

-C'est un collègue, très sympathique. Ne t'inquiète pas il ne sait rien pour nous.

Il s'approche, m'embrasse et vole la cuillère pour goûter dans le plat.

Je souris et sers la table.

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Je suis maintenant enceinte de cinq mois. Je ne sais pas si vous vous rendez compte mais enceinte de cinq mois et de jumeaux c'est quelque chose. Je suis devant la télé toute la journée. Ce n'est pas comme ça que j'imaginais ma première grossesse...

On a réussi à préparer la chambre des bébés, j'y vais chaque jour pour rêver et imaginer. J'ai tellement peur, je ne connais personne içi. Il y a juste l'oncle de Jacob, notre médecin, pour me donner des conseils. Je n'ai pas de maman pour stresser avec moi, je n'ai pas de copine pour papoter de nos bébés, non, personne. Jacob travaille très dur pour ramasser le plus d'argent possible avant la naissance et moi je suis seule à la maison. Mais je suis heureuse quand même, je me demande même si je ne suis pas la plus heureuse. Je vais avoir des enfants, j'ai un homme aimant et dont je suis folle et nous vivons tous les deux heureux. L'argent ne coule pas à flots mais le bonheur si.

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Jacob se couche près de moi, il grogne de fatigue et se tourne vers moi les yeux rouges et cernés.

Il me regarde, je vois ses yeux se déplacer sur mon visage.

-Merci. Dis-je.

Il me regarde, il a très bien compris.

-Merci de travailler si dur, mais Jacob je t'en prie quitte ton deuxième travail...C'est trop, regarde toi, tu deviens plus faible chaque jour.

Il sourit.

-Je ne peux pas mon ange.

Il a le visage creusé et les lèvres gercées. Son teint parle ne me rassure pas. Je m'endors malgré moi.

-Em'?

-Em!

J'ouvre les yeux, il est deux heures du matin.

-Quoi ?

-J'ai une idée. Une idée magnifique, l'idée de ma vie.

-Jacob...

-On va partir vivre au Brésil.

-Quoi? Tu es fou ?

Je me redresse.

-Émilie, on sera loin de tous ceux qui nous cherchent, on pourra vivre. Et si on fait naître nos enfant au Brésil, ils seront Brésiliens !

-Jacob...Le Brésil c'est énorme, il y'a des policiers aussi, des gens qui vont nous dénoncer : c'est fou.

-Dans les favelas on sera à l'abri. Personne ne vas déranger les gens des favelas.

-Les favelas Jacob ? Pour des enfants ? Et puis tu parles portugais peut-être ?

-J'ai les bases ! Je me laisse deux mois pour apprendre le portugais et trouver un moyen de se rendre au Brésil incognito.

-Dors Jacob. Tu es fou.