Seuls

64 4 7
                                    

Pdv de Jacob.

-Tu as de l'argent Em'?

-J'ai pris mon argent de poche, j'ai deux cent..Je n'ai pas osé en voler à mes parents...Dit-elle en baissant les yeux.

-C'est pas grave mon ange, j'ai les salaires des petits jobs que je fais pendant les vacances, j'ai trois mille. Il faut que je retire tout au plus vite avant que mes parents no bloquent l'accès à mon compte. Je dis en accélérant.

-Ralenti, c'est pas le moment de nous tuer Jacob.

Je laisse paraître un léger sourire en coin et ralenti.

-Où on va ? Demande Em'

-Là où on ne trouvera pas, au sud près de la frontière.

-Jacob on fera quoi après tout ça ? Quand on sera arrivé où on voudra ?

-Je trouverai un travail et un appartement pour toi et le bébé, puis on vivra ensemble.

Elle dépose un baiser dans mon cou et se remet sur son siège en fermant les yeux.

J'allume la radio.

-Merci pour ce que tu fais. Merci de te mettre en danger pour nous. Merci mon amour. Dit-elle.

Je fixe toujours la route sombre. Je vais rouler toute la nuit jusqu'au désert, là bas on pourra envisager de s'arrêter pour manger ou dormir.

La lumière se pointe, le soleil tape et le réservoir est vide. Je m'arrête pour prendre de l'essence et demande à Émilie d'aller aux toilettes et d'aller acheter à manger.

Je fais le plein et décide d'aller aux toilettes moi aussi, mais quand je sors des toilettes je vois Émilie en train de parler au vendeur. Je m'approche.

-On y va Émilie. Je dis sèchement.

-Attend je parle...

Le vendeur a mon âge et ne cesse de regarder le décolleté d'Émilie.

-J'vous gêne pas ? Je demande furieux.
L'homme se ressaisis et me fixe.

-Elle t'appartient pas connard. Me lance le caissier.

Non mon gars.. Non fallait pas dire ça.
Je m'approche et lui donne le plus gros poing qu'il a jamais dû recevoir vu sa gueule. Ensuite je laisse un billet sur le comptoir et saisis Émilie par le poignet et l'entraîne dehors.

-Jacob tu me fais mal !

-Ferme ta gueule !

-Ja..

-Ça va pas, tu veux te faire violer ou quoi ? Je passe pour quoi moi ? Je passe pour quoi quand ma femme se fait reluquer?

-Ma..ma femme ? Dit elle en entrant dans la voiture.

Je ne réponds pas et démarre.

-Jacob c'est toi que j'aime, arrêtes d'avoir peur. Je pars avec toi, pas avec un autre.

Je fixe toujours la route les mains serrées au volant.

-Et si il préviens la police ? Si ils nous trouvent on est foutus.

-Ils nous trouveront pas.

Elle souffle et pose sa tête contre la vitre.

-Tu l'avais déjà fait avant moi ? Me demande-t-elle en fixant la route devant nous.

Je lâche un petit sourir et en continuant de regarder la route je lui réponds :

-Oui...

-Combien de filles Jacob ?

J'avale de travers.

-Ne parle pas comme ça.

-Je parle comme je veux.

-Oh non...

Elle ne dis rien et se tourne légèrement vers moi.

-À combien de filles as-tu fait l'amour mon amour ?

-Des dizaines.

-Oh et..Tu m'avais remarqué avant notre nuit ?

-Non Em' je n'avais pas le droit de poser les yeux sur la sœur de mon meilleur ami.

-Ah..Parce-que moi ça fait longtemps que je te regarde. Ça fait longtemps que je rêve de faire ma vie avec toi, ça fait longtemps que je veux me retrouver seule avec toi dans une vielle américaine de collection en direction de la liberté. Je sais que Dieu voulait que nous soyons ensemble. Me dit Émilie calmement.

-T'es pas comme les autres filles de ton âge Émilie Tyler.

-Je suis comment ?

-Une petite femme.

Elle lâche un léger rire. Elle grimace et souffle.

Pdv d'Émilie.

-J'ai mal au ventre Jacob.

Il freine d'un coup.

-Quoi ?!

-J'ai mal au ventre...

-On va à l'hôpital.

Il change de route et accélère.

-On peut pas aller à l'hôpital.

-J'ai pas envie qu'il vous arrive quelque chose.

-Nan mais c'est bon ça va aller Jacob, retourne sur la bonne route. Faut juste que je dorme.

J'essaie de fermer les yeux et de dormir mais rien n'y fait. Jacob s'est remis sur la route du Sud et le soir tombe.

Pdv de Jacob.

J'ai pris une chambre dans un petit hôtel sur la route. Je porte Émilie jusqu'à la chambre et la couche sur le lit. Je me pose sur un fauteuil et l'observe en mangeant un peu. La chambre est sombre, une seule minuscule lampe de chevet illumine le mur du vieil hôtel. Elle est allongée comme un bébé sur le lit, une fine mèche retombe sur ses longs cils noirs. Puis elle ouvre les yeux, ses grands yeux clairs, sa peau si pâle et ses cheveux noirs charbons vont si bien ensemble. Elle me fixe les yeux cernés. Le seul bruit de la pièce est le mélange de nos respirations. Alors sans un bruit elle a bougé ses lèvres formant ses mots : C'est toi que j'aime.
Alors cette nuit là elle a dormi dans mes bras. Nous n'avions pas partagé une nuit et un lit depuis trois mois et celle-ci fut douce et calme, juste mes bras autour de son corps, juste mon nez dans son cou, rien de plus, rien de moins. Juste un jeune amour, passionnel et dévorant.

Little OutingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant