Chapitre 2 : L'accident

255 15 6
                                    

Le temps passe, le temps passe, le temps passe... Jusqu'au jour où un mardi précisément, la sonnerie sonnait 16h45 la fin des cours. Je me précipite pour ranger mes affaires, excité à l'idée de rentrer à la maison. Je sors le premier de la classe et dévale les escaliers suivis de mes amis. Et là, il s'est passé quelque chose que je regrette encore aujourd'hui, je saute sur une vitre qui est juste en face de moi les bras ouverts sans avoir la conscience de ce que je fais. La vitre se brise en mille morceaux. J'ai eu très peur, la scène a au moins duré quinze longues secondes. Le bruit des morceaux de vitre qui se fracassent contre le sol est infernal et résonne encore dans ma tête. Complètement sourd et désorienté à cause du bruit, la première chose qui me vient à l'esprit c'est que je vais devoir rembourser ma bêtise. Mais le problème n'est pas là, le problème se situe sur mon bras. Je l'ai regardé et j'ai directement compris qu'il y avait un problème. Je n'ai pas eu besoin de réfléchir. Et à partir de ce moment c'est comme si j'étais dans ma bulle. Le temps s'était arrêté, je n'entendais plus rien, et commencèrent à arriver des dizaines de questions qui s'entrechoquaient dans ma tête. Je ne pouvais pas les déchiffrer, ces informations étaient bien trop rapides. Cette situation était intense. Quelques secondes plus tard j'ai repris mes esprits et je suis revenu dans le monde réel. J'ai regardé mon bras et la première chose que j'ai vue c'est le sang chaud et noir qui coulait abondamment le long de mon bras et de mon corps. Suite à ce regard bref, je n'ai pas voulu en savoir plus sur mon état et je me suis vite dit qu'il fallait que je trouve un adulte, c'est la seule solution qui m'est venue à l'esprit. J'ai vite pris la décision de mettre ma main sur la plaie et je me suis précipité vers le CDI, qui était l'endroit le plus proche pour trouver un adulte. J'ai enfoncé la porte et j'ai regardé les deux documentalistes qui ne faisaient rien sous le choc. Je suis parti en laissant du sang à peu près partout y compris sur les murs, les feuilles et les vitres. J'ai repris ma route en esquivant tous les élèves qui étaient sur mon chemin, je remonte une partie des escaliers par lesquels je suis descendu tout à l'heure et j'aperçois, à l'opposé de là où je suis, une surveillante qui me regarde avec une incompréhension totale. Je me suis précipité vers elle en pensant qu'elle pourrait m'aider mais plus elle se rapprochait plus elle comprenait que j'avais un trou béant dans mon bras, et plus elle ouvrait de grands yeux. Sur mon chemin, je fais une pause involontaire et sur mon côté gauche j'aperçois une personne qui n'aurait jamais dû me voir dans cet état là... ma sœur. Le temps s'est encore arrêté dans ma tête l'espace d'un court instant, et plus tard je me suis raconté intérieurement les quelques jours de ma sœur suite à la scène qui lui a été malencontreusement donnée à voir... Mais la situation dans laquelle j'étais ne me permettait pas de continuer à rester immobile. Je repris mes esprits et je remis les pieds sur Terre. Je perdais mon sang à une vitesse folle, je commençais à perdre la foi et pendant qu'elle réfléchissait j'entendis une personne avec une voix d'homme crier derrière moi. J'ai à peine eu le temps de me retourner que j'aperçois le secrétaire du collège arriver avec un morceau de tissu dans ses mains. A cet instant j'étais complètement perdu et à la fois rassuré que quelqu'un arrive enfin à mon secours. Sans dire un mot, il entoure rapidement la plaie avec son tissu et fait un nœud résistant. Puis il me prend le haut du bras et le sert avec une force surhumaine. Je ne pouvais pas évaluer la force qu'il mettait car je ne sentais absolument rien. Tous mes capteurs sensoriels ont été sectionnés. Quelques secondes plus tard, tous les élèves étaient partis et il ne restait plus que les surveillants, l'infirmière, la CPE et le secrétaire. Tous en train de regarder ma plaie qui ne cesser de couler. Il ne leur a pas fallu beaucoup de temps pour qu'ils décident de me mettre sur le lit de l'infirmerie qui était situé à quelques mètres. Ils me couchèrent sur le lit. Je reste silencieux pendant qu'ils appellent les pompiers. Le secrétaire me pose une question avec une voix bringuebalante :

Histoire d'un MiraculéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant