Chapitre 10 : Cicatrices dévoilées, coeur brisé

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Le lendemain rebelote, réveil agréable, aides-soignantes qui me manipulent,m'observent, m'examinent... Nous sommes au jour 3 après l'opération, je dois direque je ne ressens plus de poids pesant dans mes fesses. Bonne nouvelle. Aujourd'huin'a pas été une journée sympathique. Il faisait chaud, je ne pouvais pas melever, je n'avais qu'une petite bouteille d'eau pour me rafraîchir et je devaisdemander à ma mère de me la remplir toutes les cinq minutes. J'ai regardé letennis pendant, quoi, toute l'après-midi... Vu que je ne sais pas quoi faire, jedécide de prendre contact avec mes amis et ma sœur qui sont encore dans lequestionnement, le doute, la peur de ce qui m'est arrivé après... Alors je faisdeux vidéos pour leur montrer que je vais bien et que je peux toujours« faire le con » comme plusieurs personnes me l'ont dit. Ensuite, j'écristout ce qui m'est arrivé depuis l'accident et je le poste sur un réseau socialafin que plusieurs personnes soient au courant et que je n'ai pas à me répéter.A peine posté, je reçois une vague de soutien à laquelle j'essaie de répondre.Pendant que je réponds aux messages, j'entends quelqu'un qui toque à la porte.C'est un infirmier qui vient me changer le pansement. Pendant qu'ilm'expliquait comment il allait faire, je me demandais comment allait être mablessure, je ne savais pas à quoi elle ressemblait. Il commence à enlever tousles bandages, ça me fait mal. Et quand il enlève les bandages qui sont sur ma blessure,je ressens une force qui attire les bandages vers mon bras, il y a unerésistance. Il arrive finalement à les enlever et là, je vois ma blessure, jela vois... J'ai eu mal au cœur. J'ai eu très mal au cœur. Je comprends pourquoiil y avait une résistance. J'ai des points de suture absolument partout !J'en ai plein la main et plein le bras ! On dirait un cauchemar ! Jene bouge plus, j'ai la larme à l'œil en voyant l'état de mon bras, je nepensais pas que ça allait être aussi moche que ça. Je reste un moment sous lechoc, je n'ai pas les mots... Puis il faut que l'infirmier change le pansement dema cuisse. Alors il enlève d'abord le pansement sale, puis... j'ai vu macicatrice de la cuisse. Elle n'est pas jolie non plus. Et en plus ce ne sontpas des points de suture que j'ai mais des agrafes ! Sur le moment jecrois être une personne sur laquelle on expérimente des choses. J'ail'impression d'être un cobaye. Mon bras ne ressemblait plus à un bras mais à unchamp de bataille avec des explosions par-ci, et d'autres par-là. Puis en pleinmilieu, il y a eu comme un bombardement de napalm. C'est suite à ces pensées queje me dis que je ne pourrai plus vivre comme avant. Je ne pourrai plus êtreaussi vif d'esprit, je ne pourrai plus rigoler, m'amuser, avoir des penséespositives. Mes mémoires seront erronées, je n'aurais plus que ces mémoires quiprendront toute ma tête, je ne pourrais plus penser dans le bon sens. Je suisdétruit physiquement comme mentalement... Plus tard dans la même journée j'aicraqué. Je me suis remis en tête à une vitesse monstrueusement folle tous lessouvenirs depuis l'accident. Je ne peux pas encaisser ça à cette vitesse, ducoup j'ai pleuré. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps pendant de bonneslongues minutes. J'en ai marre. C'est trop. C'est une réaction normale me ditma mère pour me rassurer. Il faut vraiment que je voie des visages connus. Ilfaut que je demande à des amis s'ils veulent venir mais je n'ai même pas eubesoin de le faire. Je reçois un message de trois amis qui me demandent s'ils peuventvenir le lendemain. Je ne vais pas refuser, il faut que je retrouve des têtesconnues. Je vais finir fou si je reste associable pendant quelques jours avectoutes ces pensées négatives.

Histoire d'un MiraculéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant