Chapitre 12 : Mon meilleur moment à l'hôpital

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Maintenant que je sais marcher, je vais pouvoir faire autre chose que de regarder la télé. Je demande à ma mère si elle peut m'accompagner dehors, au soleil. Je marche jusque dans le couloir et je vois qu'il est extrêmement long. Ce n'est pas grave, ça va me faire marcher, ça va être bien pour moi. Au passage on passe par la cafétéria pour prendre un petit truc à manger, parce que j'ai toujours autant faim. On passe devant plusieurs patients en salle d'attente, d'autres en train de marcher et beaucoup étaient en sale état. J'ai l'impression d'être un mort-vivant qui erre au milieu de personnes normales. Ils me dévisagent tous car un enfant hospitalisé dans cette partie de l'hôpital ça veut dire qu'il a eu un très gros accident. Hormis l'état de zombie dans lequel je suis, j'ai l'impression d'être aussi dans un hôpital de guerre, là où l'on soigne les soldats blessés au combat. Des patients ont des cache-œil comme s'ils s'étaient pris des éclats d'obus, d'autres sont dans des fauteuils roulants... Je n'ai jamais vu la vie d'un hôpital, c'est certainement pour ça que je me fais des films, si ça se trouve c'est comme ça tous les jours.

On s'approche de lasortie, la porte s'ouvre, et l'air frais m'arrive brutalement au visage, jeferme les yeux. Le soleil est d'une chaleur sèche, c'en est presquedésagréable. Je vois au loin un banc libre, on s'assoit dessus et je prends letemps de profiter de cette atmosphère. J'ai l'impression d'être resté enfermédes mois et des mois sans avoir pu avoir l'autorisation de sortir prendre l'airune seule fois. Je ferme mes yeux et je pose ma tête sur l'épaule de ma mère.Elle passe sa main dans mes cheveux et elle me dit que ces derniers joursétaient agités. Mais c'est enfin fini. Je me redresse et j'observe les gensautour de moi. Je vois un couple de personnes âgées. Le mari est en pleurs. Al'opposé, je vois une maman et sa fille. Sa fille qui a l'air de bien s'amusermalgré sa présence à l'hôpital. Il y a beaucoup de personnes qui viennentprendre l'air. Plus tard le vent commence à s'agiter et une grosse vague d'airatteint mon visage, ce qui m'a fait lever les cheveux. J'ai eu une vagued'émotions fortes qui est arrivée au même moment et m'a rappelé de beaux etanciens souvenirs. J'étais euphorique. Je me suis rappelé des souvenirsd'enfance avec ma famille, d'autres souvenirs de colonies de vacances où l'onétait encore insouciants du danger. Mais le meilleur souvenir qui va rester àjamais dans ma tête c'est celui que je suis en train de créer en ce moment surce banc, ma tête sur l'épaule de ma maman, le vent frais, les autres patientsqui marchent autour, le soleil radieux.

Histoire d'un MiraculéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant