chap.4🚪

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TIC TAC.

Lance emmena Allan jusqu'à sa chambre.

TIC TAC.

L'horloge au dessus de la commode en bois faisait un bruit insupportable.
TIC TAC.

Allan sentait le son se répercuter dans sa tête comme une balle de ping pong que l'on secoue dans une boîte.

TIC TAC.

Ses deux mains se posèrent instinctivement sur ses oreilles,tremblante.

TIC TAC.

Lance se tourna vers lui, puis vers l'horloge.

TIC TAC.

Il enfonça son poing dans le mécanisme. Des rouages tombèrent sur le sol. Il n'y avait plus rien. Plus un bruit.

- Installe toi là.
-...

Allan tituba jusqu'au matelas que lui indiquait Lance. C'était mieux que le sol de la cave après tout...
La pièce était plutôt petite mais l'ambiance était cosy. Elle était lumineuse aussi...Allan appréciait le fait qu'il y ai une fenêtre. Voir le monde extérieur lui manquait. Sentir la chaleur des rayons du soleil ou encore la brise marine. Des choses simples et futiles en apparence qui lui paraissaient tellement nécessaires à présent pour le bien de sa santé mentale...

Le crépuscule laissait place petit a petit à la nuit , Allan, allongé, regardait le temps passer. Il ne contrôlait plus rien. Seules deux solutions s'offraient à lui. Sois il attendait son heure, sois il trouvait une solution pour se sortir de ce merdier ,tout en sachant qu'il n'avait pas vraiment d'avenir et n'était soutenu par personne...
C'est d'ailleurs pour ça qu'une partie de lui voulait rester. Lance était un enculé, un véritable psychopathe , mais d'un autre côté il était la seule personne à se préoccuper de lui.
À plusieurs reprises, Allan avait eu l'occasion de le tuer. D'inverser les rôles. De devenir le meurtrier et Lance la victime. Que ce soit avec la mort aux rats dans la cuisine , la matraque à la cave ou bien avec le cutter sous son oreiller.
De plus, Lance prenait d'avantages de risques au fur et à mesure , il savait qu'Allan était incapable de lui faire quoi que ce soit. D'abord distant, il l'avait attaché à un poteau,dans la cave, sombre , humide , lugubre , et lui balançait son repas depuis l'escalier. Puis, il le faisait monter au rez de chaussé à plusieurs reprises, lui demandait de faire la cuisine, le ménage, et enfin , il lui demandait de temps en temps de manger et de dormir avec lui. Enfin pas exactement "demandait". Plutôt "obligeait".

Lance était capricieu et bipolaire.
Il pouvait embrasser tendrement Allan et 5 minutes après lui hurler dessus en le frappant à coup de batte de baseball. Allan le détestait , et pourtant un sentiment étrange s'emparait de lui quand Lance était "gentil" avec lui...c'était inexpliquable.

-Tu ne dors pas?

Allan tremblait, les yeux embrumés par les larmes. Quelle journée de merde. Une de plus qui s'ajoutait à une longue liste. Trop longue liste d'ailleurs. L'autre gars passa sa main sur son front et grimaça légèrement.

-Dis t'as de la fièvre, s'enquit Lance en remontant la couverture. Viens plus près.

Il entraîna le garçon contre son torse et positionna sa tête sous sa nuque . De sa main gauche il lui caressa la tête d'un geste doux et de la droite il entrelaça leurs doitgs.
Allan était paralysé. Il voulait le repousser. Loin. Très loin. Le faire saigner comme lui. Mais là il ne pouvait pas bouger. Ou alors il ne voulait pas. Il ne savait plus trop où il en était. C'était trop confus pour lui...

"Putain de vie"

"Putain de faiblesse"

"Putain de Lance"

"Putain de merde"


AllanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant