Elle est belle, elle est simple
Elle court, elle rit, elle sait
Rien. Innocente.
Ses yeux brillent, sa bouche sourit
Entre ses dents, une cerise écarlate.
Sa peau laiteuse, son nez fin
Ses longs cheveux châtains
Je ne sais pas ce qu'elle fait là.
Le vacarme, les cris, les gyrophares
Les yeux qui se ferment, les larmes
Les forces qui partent, les forces de l'ordre
La douleur, la torpeur, l'inquiétude
La langueur, les néons, papillon
Contre son dos la drap blanc
Sur ses cheveux la calotte
Ses doigts déliés. Immobile.
Et elle sur la plage, les pieds dans le sable.
Les mains près des hanches, les coudes pliés
Les avants-bras qui soutiennent son corps.
Et sa bouche et ses yeux, elle est là
Elle est heureuse. Allongée sur la paillasse
Le sable fin dans ses mèches,
Les perles minuscules qui roulent
Doucement sur son visage comme les larmes
Du bonheur. De la joie.
Le soleil sur sa peau, la mer qui gronde
L'odeur du sel qui l'enivre.
Elle sourit. Elle est là
Bien vivante. Elle ne sait.
Innocente. Elle est là.
Le silence brisé, les lames qui roulent
Le sel qui démange, mais on s'en fout.
Un petit texte qui est sortit de mon esprit, un soir où le froid m'avait envahit et où la pluie battait sur la fenêtre.