Chapitre 11 : Retrouvailles

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« Au plus profond de moi, cette explication ne me suffisait pas. Pour ne pas les fâcher je fis comme si. »

Jace restait enfermé dans sa chambre pendant qu'Andrew s'adonnait à son occupation favorite – à savoir les comptes bancaires.

Audrey et moi restions assises sur le sofa du salon en espérant que Jace fasse son apparition.

Finalement, alors que les aiguilles de la pendule semblaient prendre un malin plaisir à ralentir, Andrew entra dans la pièce d'un air déterminé que je ne lui connaissais pas.

Il chercha d'un regard Jace et en conclut qu'il était encore dans sa chambre.

- Tu devrais aller lui parler. Lui conseillai-je gentiment.

Andrew esquissa une grimace et objecta :

- Je suis assez grand pour savoir ce que je dois faire tout seul.

- Peut-être assez grand mais pas assez pour y aller de toi-même, marmonnai-je vexée, suffisamment bas pour qu'Andrew ne m'entende pas.

- Papa, Charly a raison. Tu as fait de la peine à Jace durant toutes ces années, sans même t'en rendre compte. Les choses auraient pu continuer indéfiniment , tu ne t'en serais pas inquiété pour autant. Alors, Jace a craqué, il t'a mal parlé mais il serait temps que tu fasses un effort avec lui. Lorsque Jace a juste envie que tu sois là pour lui, tu fais la sourde oreille. Pourquoi tu ne vas pas le voir, maintenant ? L'écouter, au moins une fois dans ta vie ? Est-ce que tu aurais peur de lui ?

Se figeant, Andrew se crispa brusquement et toussota. Virant au rouge et cherchant à se donner une contenance, mon oncle s'attarda dans la contemplation de l'horloge.

Je crus, l'espace d'une seconde qu'il ferait preuve de bonne foi et irait voir Jace. Que les mots d'Audrey lui ferait comprendre qu'il était en tort. Que la balle était dans son camp. C'était avant que, d'une voix cinglante il réplique :

- Je ne crois pas que tu aies de conseils à me donner, Audrey. Je n'ai jamais prétendu être parfait. Pardon d'avoir tout faux. D'être coupable de tout vos maux. D'être le pire père au monde, comme vous le soulignez si bien. Si je suis si minable, si peu à la hauteur, vous pouvez tout aussi bien partir chez votre mère, qui visiblement est bien plus à la hauteur que moi.

Audrey et moi nous regardâmes éberluées, ne nous attendant pertinemment pas à ce revirement de situation. Andrew avait volontairement détourné la conversation, en sa faveur.

Ne nous laissant pas plus de répit et se sentant en position de force, il afficha un sourire contrit et décréta :

- Si la famille vole en éclats, ce n'est pas de mon fait. Si vous étiez plus souvent là, plus présents, nous n'en serions pas là.

- Si tu étais là pour nous, nous serions plus souvent là, crois-moi. Pardon de fuir un environnement devenu infernal. Rétorqua Audrey, blessée.

Mal à l'aise face à l'atmosphère s'alourdissant, chaque seconde un peu plus, je tentai d'intervenir:

- La seule et unique chose que l'on te demande est d'aller parler à Jace. Et c'est toi, en tant que père, qui devrait le faire par toi-même. Si tu veux rentrer dans ce débat, de droits, de devoirs, d'à qui revient la faute, à ta guise mais tu le feras seul, ce débat. En attendant, tu es le seul qui puisse se reprocher de ne pas avoir été là, ces derniers temps. A l'hôpital, par exemple.

" Somehow, I would know " [ VERSION FINALE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant