« Je pense pas que t'aies de leçons à me donner. Les conneries tu connais bien aussi »
Le lendemain, cela faisait tout juste un an que mes parents étaient partis.
J'avais peur de me laisser emporter par les pensées négatives, de me noyer dans ce flot sans parvenir à revenir à la surface.
Ce jour était plus difficile pour moi que tous les autres ; à mes yeux, ce jour représentait une épreuve. Épreuve qui me permettrait de voir si j'avais progressé, où si je n'étais restée qu'à la case départ, tout ce temps. J'étais déterminée à surmonter cet obstacle sans difficulté apparente. Les difficultés que pourrait rencontrer mon cœur seraient disséminées sans pitié, pour mieux me permettre d'avancer.
La gorge nouée, j'observais depuis de longues et interminables heures déjà la scène qui prenait place autour de moi. A ma droite Jace tentait tant bien que mal d'avancer avec ses béquilles trop hautes pour lui. Je voyais à ses mimiques que sa jambe le faisait souffrir, pourtant il n'abordait ce sujet avec personne, ce qui me laissait dans l'incompréhension.
Cela n'avait beau que faire une journée, je n'en pouvais plus de voir Jace dans cet état. Je m'interrogeai sur ce qu'il avait pu se passer. J'étais certaine qu'il s'était passé quelque chose. Mes accusations n'avaient aucun sens et étaient certainement fondées mais je restais sur ma position. De plus, j'avais peur que la blessure de sa jambe ne s'aggrave mais face à l'entêtement de Jace je ne pouvais rien faire.
Andrew n'avait pas tiqué lorsque Jace lui avait assuré que ses hématomes provenaient d'une chute dans l'escalier, que la blessure était superficielle. Andrew ne s'était pas donné la peine de vérifier. Il fallait dire qu'il était tellement dans son monde qu'il était incapable de « détecter » les mensonges: j'aurais pu lui raconter ce que je voulais, il m'aurait cru sans grande difficulté.
Finalement, dans l'après-midi, j'aperçus Jace, qui en marchant distraitement, dévala les escaliers à l'envers. Paniquée, je poussai un cri strident. Malheureusement, ce cri ne l'aida en rien et il dévala de plus belle.
Je me précipitai dans les escaliers dans l'espoir de le rattraper mais ce fut peine perdue. Quand j'arrivai en bas des marches où il avait douloureusement atterri, je remarquai qu'il était quelque peu sonné. Je l'aidai donc à se relever mais il retomba aussitôt. Je m'aperçus avec effroi que sa cheville avait doublé de volume. J'étais sur le point d'alerter Audrey et Andrew quand Jace posa sa main sur mon épaule et me demanda de ne rien dire. J'opinai malgré moi mais Audrey ameutée par le bruit débarqua. Quand elle aperçut son frère gisant en bas des marches, elle décida à sa place et déclara d'une voix autoritaire :- On part à l'hôpital.
Jace protesta avec ferveur mais renonça devant la détermination de sa sœur. Je n'intervins pas mais étais secrètement soulagée qu'Audrey ait pris l'initiative de l'envoyer à l'hôpital.
Dans la voiture, Jace se tourna, nous ignorant complètement.
Dans le rétroviseur, je crus l'apercevoir pleurer, je devais me tromper.
Nous arrivâmes à peine un quart d'heure plus tard devant l'hôpital, Jace poussa un cri de désespoir mais nous suivit docilement. Nous pénétrâmes dans l'enceinte du bâtiment principal. Le bâtiment étant imposant, nous hésitâmes plusieurs fois sur le couloir à prendre. Malgré les panneaux indicatifs, nous parvînmes à nous perdre à plusieurs reprises. Nous allâmes même jusqu'à pénétrer dans la salle de garde réservée aux médecins. Finalement, un médecin nous escorta jusqu'à la salle d'attente qui nous était destinée. Nous le remerciâmes puis patientâmes dans la pièce exigu. Pendant que nous patientions, le téléphone d'Audrey sonna soudainement. Elle décrocha et son visage changea d'expression.
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" Somehow, I would know " [ VERSION FINALE ]
Misteri / ThrillerAprès avoir perdu ses parents dans des circonstances obscures, Charly Collins se retrouve face à un dilemme de taille. Elle doit en effet choisir de se reconstruire, s'intégrer à sa nouvelle vie et tirer un trait définitif sur son passé ou au contr...