Allison
Je vois que ma mère sourit suite à notre réaction avec ma soeur. Elle se lève et va embrasser son fils. Mattéo a les larmes aux yeux, c'est horrible qu'une personne soit autant gênée d'avouer qu'elle aime une personne du même sexe qu'elle, c'est révoltant. Mon père, lui, a le visage neutre, j'attends sa réaction, j'attends qu'il crie mais il ne dit rien, il se contente de quitter la table quelques instants plus tard. Nous le regardons tous monter une par une les marches de l'escalier. Je sens que Mattéo pourrait s'effondrer d'une seconde à l'autre. Ma mère le lâche, s'excuse et monte à son tour.
Nous avons beaucoup parlé tous les trois avant de repartir. Notre mère est descendue nous dire au revoir mais ne nous a pas parlé de notre père. J'espère qu'il changera de comportement, pour Mattéo, je l'espère de tout cœur.
Dans la voiture, Jade met la musique à fond et en profite pour chanter, elle crie plus qu'elle ne chante mais je la laisse faire sachant que ce supplice ne va durer que quelques minutes.Six heures quarante-cinq. Mon réveil sonne, une nouvelle semaine commence et je dois aller travailler. Hier soir j'ai reçu un message d'Alex qui me proposait de le rejoindre dans un restaurant ce soir, j'ai accepté, j'espère que les choses sérieuses vont pouvoir commencer.
Arrivée au café, je dis bonjour à mon patron et à mes collègues, je remarque que Louis n'est pas là, et je dois avouer que j'en suis plutôt contente. Mais ma joie ne dure pas puisque mon patron me dit qu'il est malade et qu'il aimerait que je passe rapidement à la pharmacie pour amener les médicaments dont il a besoin chez lui... À ce moment précis je me demande si je travaille dans le café ou si je suis sa bonne mais je ne bronche pas, je sais que ce ne serait pas bon pour mon embauche... Et puis après tout, ça me permet une pause avant même de commencer le travail.
Je m'empresse de remonter dans ma voiture et d'aller à la pharmacie la plus proche.
Quand j'arrive devant chez Louis, je me retrouve face à un très bel appartement. Je sonne à l'interphone jusqu'à entendre une voix cassée :- Ouais all... il se racle la gorge avant de reprendre. Pardon, ouais allô, c'est qui ?
- Allison.
Je ne prends pas la peine de faire une phrase, quel en serait l'intérêt. Je l'entends souffler à l'autre bout du fil avant d'entendre le bip qui m'indique qu'il me laisse entrer, c'est déjà une bonne chose.
J'entre dans le hall et m'avance vers l'ascenseur. Arrivée dedans, je me rends compte que je ne sais absolument pas l'étage où il habite, mon boss ne m'a fait part que du numéro de l'appartement mais pas de l'étage... Deux options s'offrent à moi, celle de repartir à l'interphone ou celle de visiter tous les étages... Je me retrouve rapidement devant l'interphone. Je sonne une nouvelle fois, j'attends quelques secondes avant d'entendre la voix de Louis :- Ouais quoi ? dit-il la voix grave sûrement à cause de la maladie (ou peut-être juste parce qu'il sait que c'est moi).
Il ne connaît pas la politesse et le respect... Ce n'est pas possible autrement. Pourtant mon patron est quelqu'un de très civilisé... Alors soit il l'a mal appris soit c'est juste un vrai connard.
- C'est encore moi, je ne connais pas l'étage de ton appart'.
- Deuxième étage.
À peine a-t-il fini sa réponse, qu'il a raccroché. J'entre dans le hall pour la deuxième fois, prends l'ascenseur et arrivée devant son appartement, je toque. Il ouvre rapidement, torse-nu. Il ne porte qu'un jogging. Je dois avouer qu'il est vraiment pas mal, au moins il a un truc pour lui. Je m'attarde sur ses abdos bien dessinés, pour une fois que ça me fait plaisir de le voir je ne vais pas m'en priver. Mais il finit par couper mon analyse :
- Ça va... il tousse, je ne te dérange pas ?
- Si ça te dérange tant que ça, tu avais largement le temps de mettre un t-shirt, je lance, agacée, comme à chaque fois qu'il est près de moi.
Il me regarde avec ses yeux verts, ils virent au marron mais ils sont très beaux, ils doivent en charmer plus d'une. Je soutiens son regard, attendant qu'il me propose d'entrer... Ce qui n'arrive pas.
- Bon tu vas me laisser sur le palier ou quoi ?
Il finit par s'écarter pour me laisser entrer, c'est alors que je découvre un superbe appartement, très tendance. Il me laisse seule au bout de quelques secondes pour aller se munir d'un t-shirt. J'observe ce qui se trouve autour de moi, des murs blancs, contrastés par des meubles noirs. Aucune décoration, nulle part, juste des meubles ici et là.
Lorsqu'il revient, je lui tends les deux boîtes de médicaments que la pharmacienne m'a donné. Et fais demi-tour jusqu'à la porte d'entrée.- Tu pars déjà ? Tu veux boire quelque chose peut-être, tu me rends service, je pourrais peut-être être gentil et... il s'arrête le temps de tousser quelques instants avant de reprendre, te donner un verre d'eau ? dit-il avec un ton d'amusement dans la voix.
Je me retourne vers lui, et devant sa tête et sa demande je me sens obliger de rire.
- Tu es pitoyable, dis-je tout en secouant la tête.
J'ouvre la porte et sors de l'appartement.
Lorsque j'arrive à ma voiture, j'entends crier dans mon dos.- AU FAIT, MERCI CHARMANTE DEMOISELLE.
Je me retourne et le regarde sur son balcon, je lui lance un doigt d'honneur et monte dans ma voiture.
C'était un échange assez étrange, et moi je ne sais pas ce qui m'a pris de vouloir entrer dans son appartement, mais je n'y prête pas plus d'importance et me dépêche de repartir au Baker Coffee.
Il est midi quand Marie me propose d'aller manger avec elle dans un fast-food pas loin. Ce que j'accepte volontiers. Je ne connais pas énormément Marie, mais je l'aime bien.- Ma fille a commencé à marcher à quatre pattes hier !
Sa joie est contagieuse, j'esquisse un sourire instantanément. Elle reprend :
- Tu as un copain toi ?
- Euh non, non je n'en ai pas.
Elle me regarde et me dit qu'elle ne comprend pas qu'une aussi jolie fille que moi puisse être célibataire... Je ne pourrais pas dire combien de fois on m'a dit cette phrase... « Oh mais tu es si jolie, où est ton petit copain ? », « Tu es très belle je ne comprends pas que tu sois célibataire », « Quelle charmante jeune fille, tu n'es pas prise ? Je ne comprends pas », cette phrase je l'ai eu dans tous les sens, demandée par tous les âges et tous les sexes. Ok je suis peut-être jolie, mais sérieusement, les gens ne peuvent pas trouver mieux comme réponse, j'ai constamment l'impression qu'ils me disent ça pour être gentil, comme si je manquais de confiance en moi... Je passe outre cette remarque, et change de sujet. Je lui parle de sa fille, et elle m'explique pleins de choses sur elle.
Après une petite heure, nous sortons et retournons au coffee shop.
Une fois le travail terminé, je me précipite chez moi pour me changer et repars dans la foulée rejoindre Alex. Il m'a donné rendez-vous dans un restaurant près de la sortie de Los Angeles, à trente minutes de chez moi.
Quand j'y arrive je ne le vois pas, alors je sors et décide de l'attendre devant le bâtiment.
D'un coup, une main se pose sur ma taille.
Je lève instinctivement la tête. C'est lui.

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Play Before Love
RomanceSéduire, gagner, puis passer à un autre garçon, sans le moindre scrupule, sans le moindre regret... Voilà la vie d'Allison. Elle a toujours gagné au jeu de la séduction et s'est toujours lassée (ou presque)... Mais il se pourrait qu'elle soit bientô...