Chapitre 5

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-C'est bien moi, le monde est petit dis donc.

-Que fais-tu dans cette voiture ?

-On gagne bien sa vie comme on peut non ? Répondit-il en riant, encore une fois.

-Tu as ton permis rassures moi ?

-Bon tu rentres ou tu restes ici ? Dit-il comme pour esquiver ma question. Mais je n'avais pas la foi d'attendre de nouveau un autre taxi et décidais de monter.

-Pardon, je rentre.

-Je t'emmène où ?

-Je ne sais pas encore.

   Mais sans même faire attention à ma réponse, il démarra le moteur et rejoignit la route. Dans ce genre de situation un chauffeur de taxi n'est-il pas sensé demander une vraie destination avant de s'engager ? Je restais silencieuse et regardais le rideau de pluie tomber sur le pare-brise, le ciel pleurait avec moi. Après une heure de route l'étrange chauffeur s'arrêta.

-Voilà, tu es arrivée.

Nous étions devant l'aéroport, je n'en revenais pas, comment avait-il su ?

-Je sais ce que tu te demandes en ce moment même. 《Comment a-t-il su ?》Ou un truc dans le genre n'est-ce pas ?

   Il souriait, comme s'il était fier de sa déduction, et d'ailleurs il l'était. Je souriais également, mais nerveusement cette fois-ci. Les devins étaient effrayants, et lui aussi. 

-Comment veux-tu que je ne te trouves pas suspect ?!

Il pointa ma valise du doigt.

-Seulement grâce à ça ?

-Et si c'était le cas ?

-Bien joué...

   J'étais sans voix. Cela lui paraissait si normal.
Il sortit de son siège, s'empara d'un parapluie, et vînt ouvrir ma portière. Mais au lieu de me le tendre, il cacha le parapluie derrière son dos.

-Si je te donne un parapluie tu le refuseras pas vrai ?

Il savait définitivement bien trop de choses.

-En effet.

-Tu aimes la pluie à ce que je vois, tu regardais les gouttes avec admiration hier et aujourd'hui encore.

-Ton sens de l'observation est impressionnant, c'en est limite effrayant.

   Il resta silencieux. L'avais-je vexé ?  Il me fixa droit dans les yeux sans un seul mot.
Je tournais la tête et me frottais le visage, quand il attrapa mes joues et les vint les écraser entre ses mains, comme le font les grands-mères lorsqu'elles n'ont pas vu leurs petits enfants depuis longtemps. Je me libérais instantanément.

-Qu'est-ce que tu fais ?! M'exclamais-je.

-Si tu ne sais pas où aller tu peux me suivre.

-Pourquoi est-ce je suivrais une personne aussi douteuse que toi ?

   C'en était trop, je sortis de la voiture en l'esquivant et me dirigea vers l'entrée de l'aéroport d'un pas rapide.
Dans l'élan de ma fuite, je vérifiais tout de même si le principal suspect me poursuivait ou non. Mais aucune trace de lui. Parfait.
J'en profitais alors pour décider de ma première destination. Le choix fut rapide, en tant qu'amatrice de pluie je pensais immédiatement à l'Angleterre. La Grande-Bretagne, malgré qu'il s'agisse d'une île, possédait un véritable climat de montagne et des brumes hivernale qui me faisaient rêver. C'était décidé, je partais pour l'Angleterre.

   Je m'empressais de prendre un billet et d'enregistrer mes bagages. J'étais particulièrement de bonne humeur, mais ce fut avant que j'aperçoive encore et toujours le même garçon parmi la file d'embarquement. Il portait cette fois-ci sur son dos une guitare que je n'avais encore jamais vu. Était-il musicien ? Je fis comme si je ne l'avais pas remarqué et détournais le regard en espérant qu'il ne se retourne pas. Mais évidemment, il se retourna lorsqu'une enfant commença à pleurer bruyamment. Et alors que je tentais de me cacher dans la foule, il s'approcha de la petite fille et lui tendit une barre de chocolat. Je ne savais pas si je devais trouver cela bienveillant ou toujours encore plus louche venant de sa part.
Après que la famille de l'enfant l'ait remercié, il leva le regard et croisa le mien. Flûte.

-Qu'est-ce que tu fais là ? Me demanda-t-il. Tu as décidé de me suivre finalement ?

-Tu rêves. Répondis-je sèchement.

-C'est vrai, sûrement un peu trop.

   En soi il n'était pas méchant, et il ne semblait pas avoir de mauvaises intentions, il paraissait simplement être une personne naïve et insouciante qui ne pense pas à l'influence de ses actions.
Depuis que j'avais aperçu cet étui à guitare j'étais devenue particulièrement curieuse, il était vraiment un mystérieux personnage, et ne pus m'empêcher de l'interroger.

-Tu es musicien ?

-Non je suis livreur de guitare. M'expliqua-t-il un grand sourire au coin des lèvres.

-Tu n'es pas chauffeur de taxi à la base ? Répliquais-je sur le ton de la plaisanterie.

-C'est du passé, maintenant je vais faire partie d'un groupe.

-Wow ! Impressionnant. Vous êtes connus ?

Sur le coup, je n'en croyais pas mes oreilles. J'étais sincèrement admirative. J'avais moi-même toujours rêvé de faire partie d'un groupe.

-Pas encore, à vrai dire on n'est même pas encore officiellement formés.

   Je fus assez déçue par cette réponse, mais cet homme qui se tenait devant moi était définitivement déterminé à atteindre son objectif. Il avait dans les yeux une lueur éblouissante d'espoir. Pendant un instant, son visage junévile me rappela le soleil.
C'est alors qu'il me demanda une faveur qui me laissa bouche bée.

-J'aimerais que ta voix accompagne ma musique, qu'en penses-tu ? Mon groupe n'est pour l'instant rien que le fruit de mon imagination, mais je souhaite sincèrement qu'il puisse exister.

   Mon coeur sauta un battement à l'entente de cette proposition si soudaine. Et avant même de réfléchir aux conséquences, j'avais déjà acquiescé de la tête. Alors que bien même je ne connaissais rien de lui ni de son identité, dans quoi m'étais-je embarquée ?

-J'aimerais bien connaître ton nom et ton prénom.

-Noah. Noah Dumont. Et toi ?

-Hyelin. Hyelin Brault.


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Je sais ce que vous êtes entrain de vous dire ! "C'est cul cul la praline" Mais je vais essayer de changer un peu tout ça ^-^/

RainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant