Chapitre 9

3 2 0
                                    


   Après avoir patienté une vingtaine de minutes, toujours assise sur les petites marches du bar, je vis débouler Noah sur un vélo de location, il était le seul parmi toutes ces voitures. De plus la chaussée était humide et particulièrement glissante. Le voir ainsi rouler paraissait irréel. Je me levais et sautillais en levant les bras au ciel pour lui signaler ma présence, rien de plus discret, mais ce fut efficace. Il s'arrêta, trébucha en voulant descendre, et se releva tout aussitôt.

-Enfin je t'ai trouvé,  j'ai du venir jusqu'ici en vélo !

-Désolé... J'avais la tête dans les nuages.

-Oui j'ai bien vu que tu avais emporté quelques nuages avec toi lors de l'atterrissage.

Il semblait agacé par ce qu'il venait de se produire, je n'osais pas ajouter un mot de plus car j'étais entièrement coupable.
Il gratta sa nuque et secoua la tête, sans doute cherchait-il à se calmer.

-Maintenant il faut ramener ce truc à l'arrêt précédent.

Je le regardais dans les yeux, puis je fixais le vélo, puis lui à nouveau. J'avais fortement envie d'éclater de rire, mais il le fit pour moi.

-Bon on est déjà en retard, j'ai fait l'aller, à toi de faire le retour. M'annonça-t-il un sourire jusqu'aux oreilles affiché sur le visage.

   Je restais bouche bée, les yeux ronds ,et les jambes déjà tremblantes. Il comptait réellement que je transporte deux personne et une valise, simplement à la seule force de mes jambes, et à l'aide d'un minime petit deux roues ? Je n'étais pas mauvaise en EPS mais tout de même.
J'étais fautive alors je n'avais pas le choix, je me contentais d'accepter.

   C'est alors que nous partîmes, moi aux pédales, lui à la banquette arrière, et la valise roulant à l'arrière, ou plutôt emportant des morceaux de sol à la moindre avancée. Tout cela sur la bande d'arrêt d'urgence, si des policiers nous voyaient c'en était fini pour nous. Cependant le ridicule de cette scène déclenchait de nombreux fou rires, et certaines voitures klaxonnaient même en nous voyant.

-C'est une nouvelle forme de "Carpooling" ! Criait Finley à ces voitures.

   Je ne pensais à rien, j'étais bien, partagée entre l'épuisement et les rires. Ça fait du bien d'être insouciant. Je ne pensais pas à mes jambes que je ne sentais plus, je ne pensais pas à ma valise qui était en train d'être désintégrée, je ne pensais pas au danger de la route et je ne pensais pas à l'endroit où j'allais, je me contentais d'avancer.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Apr 07, 2019 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

RainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant