CHAPITRE 9

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SAMEDI 21 AVRIL 2018, 19h35 - PRISON D’HAYKEN HILLS

Thomas se précipita vers la porte, espérant que cette dernière se soit miraculeusement ouverte. Mais ce n’était pas le cas, alors il retourna s’asseoir sur son lit, déçu.

- Tu t’attendais à quoi ? demanda Newt sur le ton de la provocation.

- On ne perd rien à essayer, répondit froidement Thomas.

- Pas faux, fit distraitement le blond, surprenant au passage son partenaire de cellule.

Puis, au bout de dix minutes de silence à attendre chacun sur leur lit, dans la quasi-obscurité, Thomas dit :

- Ce genre de truc, c’est déjà arrivé ?

- Non, j’ai encore jamais vu ça depuis que j’suis ici.

- Et t’es là depuis longtemps ?

- Je suis le plus ancien.

Constatant l’absence de réaction du brun, Newt reprit la parole :

- À mon avis, c’est des taulards qui ont fait sauter le circuit, mais ils devaient croire que ça ferait aussi sauter le système de sécurité… Bande d’idiots, ils auraient dû se douter que ce n’est pas aussi facile !

- Alors on va rester plantés là jusqu’à ce que ce soit réparé ?

- C’est possible. D’ailleurs je crois que je vais dormir, fit Newt en baillant.

- Sérieusement ? Tu vas réussir à dormir, là, maintenant, comme ça ? s’exclama Thomas.

- Euh... Peut-être pas. D'ailleurs il commence à faire vraiment froid ici...

- C’est normal, les radiateurs ne fonctionnent plus.

Il régnait une ambiance inhabituelle dans la cellule, et pas seulement à cause du froid et de l’obscurité.

- C’est peut-être Ben qui a fait ça… suggéra Thomas.

- Ne me parle pas de cet enfoiré.

- Pourquoi tu réagis comme ça dès qu’on parle de lui ?

- Et pourquoi quand on te demande d’éviter un sujet, tu ne trouves rien de mieux à faire que d’enfoncer le couteau dans la plaie ? s’énerva Newt.

Thomas soupira.

- Je veux juste comprendre !

- Je t’ai dit que non ! répondit Newt sur un ton sec.

Alors Thomas se leva et fit un pas dans le noir pour s’approcher du lit opposé. Il se baissa légèrement vers le blond et lui dit comme à un enfant qu’on gronde :

- J’imagine que ce sont de vieilles histoires… Qui datent de la dernière fois que Ben à été enfermé ici ! Je me trompe ?

Newt ne répondit pas. Thomas le prit pour un “oui” et poursuivit, provocateur :

- Et je pense qu’à l’époque, vu ton corps, tu n’étais pas celui que tu es maintenant…

L’affront eut l’effet voulu : ça énerva Newt. Il se releva vivement sur son lit pour tenter de repousser Thomas, mais il ne s’attendait pas à ce qu’il soit si près de lui; alors sa tête heurta violemment le cou du brun. Newt était tellement gêné qu’on aurait pu voir rougir dans le noir. Il voulut donc se reculer, mais des bras puissants le maintenirent en place.

- Reste là.  

- Hein ? Pourquoi ?

- Tu me tiens chaud, souffla Thomas.

Puis il le fit basculer en arrière sur le lit de Newt, de manière à ce que ce dernier se retrouve adossé contre le mur et que Thomas soit à califourchon sur ses jambes.

- Et, euh… Tu est sûr que c’est nécessaire d’être aussi… Proches ? demanda le blond.

- Tu poses trop de questions.

Newt tenta de se montrer entreprenant, alors il voulut placer sa main sur la hanche de Thomas, mais sa maladresse étant décuplée par l’obscurité, il lui toucha malencontreusement l’entrejambe. Il laissa échapper un juron, mais le brun dit :

- Refais ça.

- Quoi ?

- J’te croyais plus intelligent que ça, déclara Thomas en descendant sa propre fermeture éclair.

Newt se sentait tout à coup méprisé, alors pour prouver qu’il n’était pas si coincé, il agrippa les épaules de Thomas et déposa ses lèvres contre celles du jeune homme avec force.
Thomas répondit au baiser, laissant Newt guider sa langue pendant qu’il le déshabillait. Leurs combinaisons en une pièce facilitaient la tâche, car il suffisait de descendre la fermeture éclair pour les retirer complètement.

Une fois la barrière des vêtements tombée, leurs peaux pouvaient enfin se toucher et c’était étrangement délicat. Ce doux contact était à l’opposé de la sensation de leurs combinaisons rêches qui grattent la peau.

- Tu veux vraiment qu'on fasse ça ? demanda timidement Newt.

Thomas ricana.

- Mais où est passé ta belle assurance ? Je me doutais biens qu'au fond, tu n’étais qu’un trouillard !

En guise de réponse, Newt positionna sa main sur l’entrejambe de Thomas, volontairement cette fois, et effectua des mouvements de va et vient à travers le tissu de son caleçon.
Le brun ne put se retenir de laisser échapper un gémissement sous cette action plaisante. Il se laissa tomber sur le côté, la tête sur l’oreiller, tandis que Newt se plaçait à califourchon sur lui sans cesser de le toucher.

Mais alors que la tension montait, Newt s’arrêta subitement et s’éloigna du corps du brun, comme un voleur. Thomas mit quelques secondes avant de réaliser ce qu’il venait de se passer.

- Qu’est-ce que tu fous ? s’écria-t-il.

- Tu crois vraiment que j’ai envie de sexe avec toi ? rétorqua le blond.

- Oui, fit Thomas en se relevant sur les coudes.

La lumière de la Lune filtrée par le verre épais permettait à peine de distinguer des formes, mais c’était suffisant pour que Thomas repère le corps de son compagnon. Il l’empoigna par le cou et le plaqua violemment contre le mur.

Avant que Newt n’ouvre la bouche pour se plaindre, il joint à nouveau leurs lèvres. Le baiser n’avait rien de tendre, car les deux garçons se mordaient mutuellement les lèvres en faisant s’entrechoquer leurs dents.

Pendant ce temps, Thomas passa ses doigts sous l’élastique du caleçon de Newt pour toucher sa peau froide. Et puis, d’un geste violent et inattendu, il lui arracha son sous-vêtement et le jeta sur le sol. Il fit de même avec le sien et rapprocha leurs bassins.
Le blond gémit quand il sentit d’abord la virilité de Thomas contre ses fesses, puis entrer en lui. Le brun s’aggripa aux flancs de Newt et commença à faire de lents va-et-viens sans se soucier du confort de son partenaire.
Mais ce dernier gémit de douleur quand Thomas appuia sur sa côte meurtire, alors il lui repoussa la main, mais Thomas la replaça immédiatement.

Dans un soupir à mi-chemin entre la douleur et le plaisir qui montait en lui, Newt dit :

- J’ai la côte cassée…

Le brun appuia davantage dessus, sans cesser de bouger le bassin d’avant en arrière..

- Tommy... implora Newt. J’ai cette maladie qu’on appelle… Les os de verre, avoua-t-il dans un soupir.

Alors Thomas, sans vraiment s’en rendre compte, décala ses mains vers le bas; et les minutes qui suivirent ne furent que gémissements et halètements.  

JAIL MATES  [newtmas]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant