Chapitre 4 - Maddy

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La pluie n'avait toujours pas cessé. J'avais déposé James au garage de Téos, à deux pas du campus, où il bossait après les cours. James adorait la mécanique, les moteurs, les motos. Il avait passé son permis moto l'été dernier. Depuis 2 ans, il travaillait chez Téos, pour s'offrir sa bécane, une magnifique Harley noire et chrome qui dormait au fond du garage. James avait presque réuni la somme nécessaire. De temps en temps, son patron la lui laissait une heure ou deux. On allait faire un tour avec et j'adorais ça.

James était vraiment un mec génial. Toutes mes copines me l'enviaient. D'abord il était beau comme un dieu. Super grand, presque 1m90, des cheveux bruns et des yeux verts magnifiques. Une belle mâchoire carrée, des pommettes un peu saillantes et des lèvres douces et sensuelles (et qui savaient faire des choses affreusement sexy à certaines parties de mon anatomie). Et puis il se débrouillait toujours pour que j'aie l'impression d'être le centre du monde. Des fleurs, des bonbons, une sortie à laquelle je ne m'attendais pas, il savait me faire plaisir. Il n'était pas trop fêtard et travaillait bien à la fac, avec une moyenne de B+ en section ingénierie mécanique. Oui, ce mec était parfait ! Et c'était le mien...

Je garai ma petite Fiesta dans l'allée et me dépêchai de regagner la maison. La pluie battait fort la façade de briques rouges et de stucs blancs de notre grande maison de la banlieue d'Oklahoma City. Ce soir, c'était " lasagnes à la Madeline ", ma spécialité ! Cuisinées spécialement pour mon père. Demain soir, je voulais sortir avec James. Pour papa, je devais passer la soirée avec Alexandrina ma-meilleure-amie-depuis-le-primaire. Oui, je sais, je suis majeure ! Mais, mon père est plutôt du style " mon toit, ma loi ". Il restait persuadé que j'avais encore 12 ans. Alors, allez lui dire que je sortais avec un garçon, même si ce n'était pas le premier, eh bien je ne préférais pas ! Je me lavai rapidement les mains et m'attelai à la préparation du plat. Une heure plus tard, je le glissai dans le four et mis la table pour la famille.

Ma famille c'était Matthew Johnson senior dit Pap's, mon grand-père et Matthew Johnson junior, mon père. Ma mère ? Elle n'avait pas jugé utile de s'occuper de moi. Un matin, elle était partie au travail, comme un jour normal, et elle n'était jamais revenue. Je n'en gardais aucun souvenir, j'avais deux ans. À l'époque, on vivait en Louisiane, près du Lac Pontchartrain. Après son départ, papa était revenu vivre chez Pap's. Depuis, ils travaillaient ensemble. Pap's avait fondé sa société de fabrication de matériel médical voilà plus de trente ans. Ces quinze dernières années, papa et lui avaient orienté la société vers la biotechnologie, les médicaments ciblés et autres thérapies géniques. Des trucs compliqués qui ne m'intéressaient pas. Au grand désespoir de mon père. Il aurait souhaité que je fasse des études scientifiques pour reprendre la société. Perdu : J'avais choisi les lettres. Je voulais devenir enseignante !

On s'était pas mal engueulés, papa et moi, à ce sujet. Finalement Pap's avait pris mon parti contre celui de son fils. Rigolo l'histoire, quand on savait que mon père avait pris ses cliques et ses claques à 18 ans pour la même raison ! Matthew junior avait joué les rebelles, parce que son père voulait qu'il travaille avec lui. Papa avait tout envoyé balader. Ils étaient restés fâchés quelques années. Pap's disait que c'était ce qui avait tué ma grand-mère. Papa n'était rentré au bercail que quand ma mère avait tiré le rideau sur notre existence. Aujourd'hui papa dirigeait l'entreprise familiale, Johnson Biotech. Pap's se retirait doucement des affaires aspirant à une retraite tranquille.

Je finissais de mettre la table quand la voix chaude et profonde de Pap's retentit dans la cuisine.

— Bonsoir ma choupette ! Hum ça sent bon ce soir. Lasagnes à la Madeline ?

— Gagné ! Bonsoir Pap's. Tu es seul ? Papa est encore au boulot ?

— Oui, une réunion qui s'éternise. Tu sais avec les failles que l'on a rencontrées dans la sécurité ces derniers temps...ton père est à cran.

Génial ! Ça allait être coton pour ma sortie !


On the road with you (sous contrat Chez ÉDITIONS ADDICTIVES)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant