11 septembre

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ALFONSO HERRERA

Il était déjà 7h00. C'était affiché en bleu sur l'écran noir de mon réveil qui sonnait pour me sortir de ce lit douillet. Je n'étais pas du genre à râler pour me lever le matin en général, mais ce matin la fatigue se fit ressentir dès le levé. En prenant un puissant élan, je sautai du lit, comme tous les matins, et enfilai un t-shirt et un jean quu trainaient sur la chaise de mon bureau sans vraiment y réfléchir. Je quittai ensuite ma chambre pour me rendre dans la cuisine d'un pas lent. Du café avait déjà été préparé par ma mère pour mon plus grand plaisir. J'en bus une tasse pleine mais dus renoncer à jouer à la Play ce matin car j'avais déjà du mal à garder les yeux ouverts. Une fois ma tasse finie, je m'étirai profondément en baillant à m'en décrocher la mâchoire. Il était temps désormais de me brosser les dents. Apercevant mon reflet dans le miroir de la salle de bain, je saisis l'occasion pour arranger mes cheveux de ma main gauche disponible. Une fois les dents lavées, je m'assis sur le matelas dans ma chambre et enfilai une paire de baskets. J'ouvrai la fenêtre de ma chambre : il ne faisait pas très froid, alors je décidai de ne pas prendre de veste - je détestais m'en encombrer. Avant de partir, j'ajustai mes lunettes sur mon nez, pris mon sac à dos, mes écouteurs et mon MP3 avant d'embrasser ma mère pour pouvoir partir. Je vivais dans un appartement au 4ème étage d'un grand immeuble ; trop fainéant, je décidai d'attendre l'ascenseur, ce qui me laissa le temps de démêler mes écouteurs et de lancer la musique dans mes oreilles. Il s'arrêta enfin à mon étage après une attente interminable pour quelqu'un d'impatient. J'ouvris la porte et vis ma voisine du 8ème étage et son chien avec qui j'allais devoir partager l'ascenseur. L'animal commença à me grogner dessus dès mon entrée dans le petit espace. Je déglutis difficilement, et le chien se mit à aboyer sur moi. Il s'apprêtait à me sauter dessus lorsque l'ascenseur s'immobilisa au rez-de-chaussée. La porte automatique se déverrouilla et je manquai de tomber en sortant. Je descendis les escaliers au pas de course, sans me retourner. Je courais encore quelques mètres en passant la porte d'entrée pour être sûr d'avoir échapper à cet animal enragé, et une fois que je fus sûr de ne plus rien risquer, je m'arrêtai, essoufflé. Quel genre de maître laissait son chien se comporter ainsi avec un de ses voisins ? Un sociopathe, tout à fait ! Après avoir retrouvé un pouls à peu près normal, je me dirigeai vers l'arrêt de bus. Avec la chance que j'avais, le bus était en train de filer quand je commençai à lui courir après. Je le poursuivis, et je crus vraiment l'avoir, mais le chauffeur ne m'attendit pas, faisant mine de ne pas me voir, et de ne pas m'entendre taper sur la vitre. Fichus transports en commun... Je regardai à quelle heure passerait le prochain. 7h55 : j'allais être en retard, ça c'était certain certain. C'était la rentrée alors je ne pouvais pas envisager de sécher : j'étais obligé d'aller en cours sinon j'allais me faire remarquer deux fois plus que si j'arrivais en retard. Je marmonnais dans ma barbe sous le coup de l'embarras en faisant les cent pas pour passer l'attente du prochain bus. Je pouvais presque sentir la semelle de mes baskets fumer à cause des frottements qu'engendraient mes va et viens sur le goudron. En me retournant brusquement, je bousculai quelqu'un. L'homme que je venais de percuter avait une valise remplie de papiers de toutes sortes qui s'était ouverte, ce qui les avait tous étalés sur la chaussée.

- Bah bravo... Je vais devoir tout ranger maintenant !

- Je suis désolé, tentai-je timidement pour atténuer ma maladresse.

Je me baissai à côté de cet homme pour l'aider à ramasser ses papiers, et son téléphone, et je lui tendis le tout. Quand il se releva de toute sa hauteur, je constatai qu'il était un peu plus grand que moi. Il avait une légère barbe de quelques jours qui lui donnait un air virile juste ce qu'il fallait, et de grands yeux bruns. Il avait la peau mate et luisante. Je lui donnai 20 ans tout au plus. Il portait un costume gris qui mettait ses yeux en valeur, et une belle cravate rayée qui contrastait avec le reste de sa tenue. Je devinais qu'il devait être sacrément musclé sous sa chemise blanche. Il était vraiment agréable à observer mais je ne voudrais pas devenir impoli en le dévisageant plus que cela. L'homme  rangea comme il le put l'ensemble de ses affaires dans sa mallette, et s'en alla en murmurant, sûrement toujours énervé que je lui sois rentré dedans. J'essayai de ne pas trop le couver des yeux tandis qu'il s'éloignait, malgré la tentation. Je ne bougeai plus et restai bouche bée sans trop savoir ce qu'il m'arrivait. Ma meilleure amie me rejoignit à l'arrêt de bus à ce moment-là, toute échevelée d'avoir encore couru.

Ne cherchez pas, ça ne finira pas bienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant